Denise Couture publie «Spiritualités féministes»

Il y a moyen d’être croyante et d’adhérer à une religion tout en défendant des principes féministes. Heureusement, car la pratique religieuse demeure importante: 85 % des gens à travers le monde se disent religieux. Ce n’est peut-être pas ce qu’on observe au Québec, mais cette tendance serait même à la hausse. Cela dit, même au Québec, il y a une théologie féministe bien présente depuis une cinquantaine d’années.

Je comprends bien que les femmes aient rejeté les religions à cause du patriarcat qui marque les rapports de pouvoir dans les organisations religieuses. Mais des féministes revendiquent un espace de vie et de liberté dans les différentes religions et leur voix porte.

Parce qu’il n’existait pas de synthèse de la théologie féministe en contexte québécois. Comme je l’indique dans l’introduction de mon livre, la théologie féministe québécoise est reconnue dans le domaine pour sa créativité et son originalité, pour son ancrage dans son propre contexte et pour sa vitalité. Il y a ici des groupes de militantes très actifs, comme L’autre Parole, dont je fais partie. Il était temps de rassembler dans un ouvrage ces principales données. Dans un second temps, ma motivation était d’ordre personnel. J’ai senti qu’il était pertinent de présenter un survol de mes idées développées au cours de mes trois décennies de vie universitaire. J’ai passé environ un an et demi à rédiger ce livre en gardant en tête un slogan célèbre du féminisme: Le personnel est politique!

Au cours de la rédaction, le deuxième objectif a interféré avec le premier. L’inscription personnelle de mes expériences et de mes perspectives a pris plus de place que je le pensais au départ, ce qui d’ailleurs convient parfaitement à ma vision d’une spiritualité féministe ancrée dans la réalité.

Je souhaite joindre les féministes, en particulier les gens intéressés par la théologie féministe. Par extension, je crois que mon livre intéressera le grand public, particulièrement les étudiantes et étudiants ainsi que les chercheuses et chercheurs en théologie et en études religieuses.