Amélie Lemieux: repenser l’enseignement du français

Amélie Lemieux

Amélie Lemieux

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Nouvellement professeure adjointe en didactique du français à l’UdeM, Amélie Lemieux aspire à faire valoir différentes approches pour l’enseignement de la littérature.

Comment accroître l’intérêt des jeunes pour la lecture? Renforcer l’engagement en classe? S’adapter à la réalité des élèves?

Autant de questions qui animent Amélie Lemieux, devenue cet été professeure au Département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal.

Portée par sa curiosité depuis qu’elle est toute jeune pour les langues, les arts littéraires et l’enseignement, elle entreprend tout naturellement un baccalauréat en littérature française et en traduction à l’Université McGill.

Sa passion l’amène ensuite à faire une maîtrise et un doctorat en sciences de l’éducation, toujours à l’Université McGill. Elle y approfondit ses connaissances en didactique du français et s’intéresse notamment à la façon de qualifier et de stimuler l’engagement en lecture des jeunes du secondaire. La professeure a mis au point et adapté un dispositif cartographique – l’esthétigramme – qui permet de répertorier les moments où les élèves réagissent quant aux œuvres qu’ils étudient en classe.

«Cette carte conceptuelle fonctionne de la façon suivante: l’élève note chronologiquement ses réflexions à l’égard de l’œuvre, puis consigne dans un guide à quel type de réaction chaque réflexion correspond. Rappelons que la découverte d’un récit reste complexe; la lecture suscite la surprise, le malaise, le désir, la comparaison, la rêverie, pour ne nommer que quelques réactions. Grâce aux esthétigrammes, on parvient à cibler précisément ces moments. On réalise alors que l’engagement n’est pas aussi simple qu’on peut le penser de prime abord.»

Diversifier et moderniser les manières d’enseigner

Toujours allumée par un désir d’accroître l’engagement des élèves en classe, Amélie Lemieux se penche ensuite sur la multimodalité et les multilittératies, thèmes explorés au cours d’un postdoctorat de recherche à l’Université Brock, en Ontario.

Ces concepts font référence au fait d’intégrer différentes modalités (visuelles, auditives, gestuelles, linguistiques et spatiales) au plus traditionnel imprimé afin d’offrir des supports variés et de diversifier les processus de lecture et de production de textes.

«La multimodalité, et la diversification des manières d’enseigner et d’apprendre qui en découle, permet entre autres de refléter certaines tendances d’engagement chez les jeunes, et les études empiriques sont claires à cet égard. Les enseignants ont la possibilité de guider les élèves dans la découverte de leurs propres réponses à la littérature et aux arts.»

Amélie Lemieux souhaite ardemment transmettre aux jeunes son amour du monde littéraire. Et pour y arriver, elle croit fermement qu’il faut d’abord s’intéresser aux jeunes et collaborer avec eux pour ensuite construire des univers narratifs qui leur parlent.