Le Mois de l’histoire des Noirs inspire le Comité des étudiant(e)s racisé(e)s de l’AESPEIUM

L'équipe du CERA (de gauche à droite): Roua Saadi (trésorière), Amel Lamia Dib (secrétaire), Keren Yengo (coresponsable des évènements), Nohémie Bokuma (présidente), Emma Desmeules Mikasi (vice-présidente), Dounia Karame (coresponsable des évènements) et Lynn Ghanem (responsable des communications).

L'équipe du CERA (de gauche à droite): Roua Saadi (trésorière), Amel Lamia Dib (secrétaire), Keren Yengo (coresponsable des évènements), Nohémie Bokuma (présidente), Emma Desmeules Mikasi (vice-présidente), Dounia Karame (coresponsable des évènements) et Lynn Ghanem (responsable des communications).

Crédit : Lamia Diouani

En 5 secondes

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, UdeMNouvelles donne la parole à des associations étudiantes qui expliquent l’importance qu’elles y accordent et les objectifs qu’elles poursuivent.

Le Comité des étudiant(e)s racisé(e)s (CERA) de l’Association étudiante en science politique et études internationales de l’Université de Montréal (AESPEIUM) a été officiellement créé en février 2021, après plusieurs mois de planification et de discussions. Son comité directeur comporte sept postes et compte une dizaine de bénévoles.

Plusieurs raisons ont mené à la création du CERA, mais la principale réside dans le fait que les étudiantes et étudiants racisés étaient peu nombreux dans les activités et au comité de direction de l’AESPEIUM, au sein de laquelle ils se sentaient sous-représentés et exclus.

Devant ce constat, Nohémie Bokuma, Emma Desmeules Mikasi, Maria Dakli et Khadijatou Sada Ndiaye ont collaboré avec l’Association afin de mettre en place le CERA. Son mandat est de représenter et de défendre les étudiantes et les étudiants issus des minorités visibles et des communautés autochtones de l’Association et de promouvoir les liens entre les groupes.

Le comité directeur du CERA a répondu à nos questions par l’entremise de sa porte-parole et vice-présidente, Emma Desmeules Mikasi.

De quelle façon votre association marquera-t-elle le Mois de l’histoire des Noirs?

Nous souhaitons promouvoir la culture noire en partageant des chroniques culturelles avec nos membres sur les réseaux sociaux. Nous ferons des suggestions d’œuvres littéraires, musicales et cinématographiques en plus de proposer des expositions en lien avec l’art de la communauté noire. Nous espérons ainsi aider la communauté étudiante à en apprendre plus sur l’histoire des Noirs.

La pandémie nous force à poursuivre nos activités en ligne; nous organiserons un jeu-questionnaire en lien avec l’histoire des Noirs à la fin du mois de février, sous la forme d’un Kahoot, qui permettra aux gens de s’amuser tout en apprenant et en courant la chance de gagner 500 $ en prix. Toute l’information, ainsi que le contenu éducatif, sera disponible sur le compte Instagram du CERA.

Quelle signification ce mois revêt-il pour vous et quels enjeux permet-il de soulever?

D’abord, ce mois est pour nous une façon de partager la fierté d’être noirs à travers la riche histoire de nos peuples. Celle qui est racontée par l’Occident a souvent tendance à diminuer la dignité et la grandeur des Africains et des afrodescendants et l’Occident la raconte de manière biaisée, paternaliste et ethnocentriste. Ce mois est une manière pour nous de nous réapproprier le narratif et de souligner notre apport à l’humanité.

C’est une entreprise très libératrice qui vise à décoloniser les récits historiques. Nous célébrons la communauté noire en mettant en lumière nos réussites à travers le temps, mais aussi en nous penchant sur les pans plus négatifs de notre histoire. Ce mois a donc une signification extrêmement importante pour nous, car il nous permet de nous retrouver et de partager avec les autres communautés.

Quelles difficultés ou situations particulières vos membres vivent-ils à l’UdeM?

Le racisme est la difficulté principale que nos membres vivent à l’UdeM. Des étudiants et étudiantes nous ont souvent écrit après avoir été victimes de propos violents, ne sachant pas vers qui se tourner. Ces incidents sont plus nombreux qu’on pourrait croire et ils laissent ceux et celles qui les subissent dans une profonde détresse.

Le racisme vécu est parfois très explicite et violent, mais pas toujours. Il s’agit souvent de microagressions, d’échanges brefs qui peuvent sembler anodins, mais qui véhiculent des préjugés et parfois de la haine. Ces comportements sont hostiles et, même s’ils peuvent être non intentionnels, ils atteignent lourdement les victimes, car ils ont tendance à se répéter constamment.

Ces difficultés sont accentuées par un manque d’éducation et de sensibilisation de la population étudiante quant à l’enjeu du racisme et par le sentiment d’impunité des agresseurs. En effet, ces derniers sont rarement confrontés à leurs actes ou punis pour ce qu’ils ont dit ou fait.

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