Georgia Cardosi: l’architecte et urbaniste engagée socialement

Georgia Cardosi

Georgia Cardosi

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Utiliser l’architecture pour améliorer le sort des communautés est le cheval de bataille de la nouvelle professeure adjointe de la Faculté de l’aménagement de l’UdeM Georgia Cardosi.

Issue d’un milieu familial très porté sur l’action sociale et l’activisme politique, Georgia Cardosi a l’engagement citoyen inné.

«J’ai toujours ressenti le besoin de contribuer à la société, confie la nouvelle professeure de l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Et j’ai un jour compris que l’architecture et l’urbanisme jouent un rôle important dans l’amélioration du bien-être des communautés.»

Georgia Cardosi commence sa carrière comme architecte dans la prestigieuse firme de Luigi Pellegrin, l’une des personnalités les plus importantes de l’architecture organique italienne. «C’est à ce moment que j’ai réalisé que ma vision architecturale était axée sur les aspects sociaux des villes. J’ai alors su que l’architecture pouvait aider les êtres humains en apportant de la beauté et du confort ou en favorisant la socialisation.»

Galvanisée par cette expérience et désireuse d’avoir une influence positive dans la collectivité, la jeune femme s’intéresse ensuite à l’urbanisation dans les pays africains, en particulier au Kenya. Confrontée à la précarité des bidonvilles de Nairobi, Mme Cardosi se met à travailler étroitement avec les communautés locales pour comprendre les défis de la conception et de la construction liés à des problèmes d’insécurité foncière.

Elle consacre alors deux maîtrises postprofessionnelles au thème de l’urbanisation, de l’informalité en Afrique et des logements abordables: la première à l’École polytechnique de Milan et la seconde à l’Université McGill. Ces études prépareront le terrain à sa recherche doctorale, menée à l’UdeM, sur le design comme adaptation à la problématique foncière à Nairobi.

Contextes incertains, solutions tangibles

Georgia Cardosi croit à l’apport bénéfique du design et de l’architecture auprès des populations vulnérables. «L’architecture est physique. La façon dont nous aménageons un lieu peut changer complètement la vie des gens. Un pont relie, un mur divise, une table ouvre les discussions. En architecture et en urbanisme, nous jouons avec la matière pour manipuler la perception du réel et ultimement améliorer les conditions de vie des gens à travers des aspects architecturaux.»

Si Georgia Cardosi est particulièrement préoccupée par les enjeux de logement au Kenya, elle l’est tout autant par ceux de sa ville d’adoption, Montréal. C’est pourquoi elle a également participé, dans une firme d’architecture montréalaise, à la conception de la Maison autochtone du Québec, un bâtiment destiné à la population autochtone sans-abri de la métropole.

Entrée en poste à l’UdeM en janvier dernier comme professeure en architecture avec une expertise en gestion de projet et design urbain, elle compte bien transmettre sa passion et ses convictions à ses étudiantes et étudiants.

Elle souhaite également mener un programme de recherche sur l’architecture et la gestion de projet dans des contextes à forte instabilité, en plus de poursuivre des projets sur le logement social et abordable dans les pays en développement.

«De Montréal à l’Afrique, j’aspire à convaincre la relève que l’architecture peut fournir des réponses à des enjeux de justice spatiale et sociale. J’espère aussi, comme tout être humain, pouvoir regarder vers l’avenir en contribuant à la formation de conditions de vie meilleures.»