André Lacroix reçoit le Prix de l’endocrinologue émérite 2022

André Lacroix

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Lauréat du Prix de l’endocrinologue émérite de l’AMEQ, le Dr André Lacroix dresse le bilan de ses réalisations.

Fort d’une carrière marquée par une expertise clinique, un engagement soutenu en enseignement et une performance innovante en recherche, le clinicien-chercheur et professeur titulaire du Département de médecine de l’Université de Montréal André Lacroix a reçu un bel hommage au 40e congrès annuel de l’Association des médecins endocrinologues du Québec (AMEQ), le 27 mai.

«Cette reconnaissance signifie beaucoup pour moi, car nous sommes une petite communauté de quelque 190 endocrinologues au Québec. La plupart ont étudié à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et j’ai enseigné à bon nombre d’entre eux», dit celui qui a lui-même bénéficié d’une formation médicale et fait une spécialisation en endocrinologie dans le réseau de l’UdeM avant de poursuivre sa formation en recherche pendant cinq années dans de grands centres américains.

Découvertes scientifiques

Pilier du service d’endocrinologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et chercheur au Centre de recherche du CHUM, André Lacroix rayonne aux échelles locale, nationale et internationale par son expertise en pathologies hypophysosurrénaliennes, dont le syndrome de Cushing. Ses travaux ont grandement contribué à la compréhension des mécanismes moléculaires et génétiques à l’origine des tumeurs et des hyperplasies corticosurrénaliennes.

«On savait que le cortisol était produit par les tumeurs de façon indépendante de son hormone hypophysaire, mais on ignorait par quel mécanisme. Avec mon équipe, nous avons été les premiers à démontrer chez les patients porteurs de ces tumeurs le concept des récepteurs hormonaux ectopiques qui régulent la sécrétion de cortisol ou d’aldostérone. Cette découverte a permis d’offrir à certains patients de nouveaux traitements pharmacologiques ciblés pour bloquer ces récepteurs et renverser l’excès de cortisol», résume-t-il.

Poursuivant ses recherches en collaboration avec d’autres équipes, il est parvenu à mettre au jour, 30 ans plus tard, le gène responsable des formes génétiques familiales des hyperplasies primaires, ouvrant la voie au dépistage génétique précoce et à la prévention des effets morbides de cette maladie.

Aujourd’hui, le centre d’expertise en pathologies hypophysosurrénaliennes, qu’il a contribué à mettre sur pied, excelle sur la scène internationale et reçoit des échantillons envoyés par de nombreux collaborateurs à travers le monde.

Une reconnaissance qui rejaillit sur la relève

Humaniste et attentif, le Dr Lacroix prépare consciencieusement la relève en supervisant des étudiantes et étudiants de maîtrise et de doctorat de même que des postdoctorants et postdoctorantes en endocrinologie qui souhaitent acquérir une expertise particulière en pathologies surrénaliennes.

«Je suis toujours entouré de résidents séniors et de postdoctorants du Québec ou de différents pays. On voit les patients ensemble, on discute des cas d’un point de vue multidisciplinaire. Pour les futurs soignants, le fait d’être en contact au quotidien avec des patients atteints de maladies rares, c’est une richesse», mentionne-t-il.

Après 42 ans de carrière, le Dr Lacroix a toujours le feu sacré: «J’ai encore trop de choses à apprendre et à accomplir, des articles en préparation, des projets de recherche en marche. Tant que j’aurai la passion et la santé, je vais continuer de tenter d’améliorer la santé de nos patients et la formation des étudiants, de même que de faire progresser notre compréhension des causes et des traitements de ces affections.»