Vers une guérison des lymphomes: des travaux porteurs d’espoir

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Le professeur de la Faculté de médecine de l’UdeM Tarik Möröy et son équipe ont mis au jour une cible thérapeutique pour le traitement des lymphomes.
Tarik Möröy et Marion Lacroix

Les recherches menées par l'équipe de Tarik Möröy, professeur à l'Université de Montréal et chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), apportent une nouvelle compréhension des mécanismes de la transformation maligne des lymphomes et pavent la voie à une cible thérapeutique prometteuse.

Directeur de l'unité de recherche sur l'hématopoïèse et le cancer de l'IRCM, affilié à l'UdeM, le professeur Möröy a découvert avec son équipe qu'une enzyme spécifique, une ARN hélicase appelée DDX3, est nécessaire au développement et à la progression des lymphomes.

Leur étude est publiée aujourd'hui dans la revue Cancer Research.

Le lymphome survient souvent chez les enfants ou les jeunes adultes et se caractérise par l'expansion incontrôlée des cellules du système immunitaire appelées lymphocytes, ce qui provoque la formation de grandes masses de tissus qui défigurent souvent les patients. Ce type de cancer est généralement traité par l'ablation chirurgicale des masses tumorales, puis, dans la plupart des cas, par chimiothérapie. Les taux de rémission sont élevés, supérieurs à 80 % chez les enfants.

Le problème de ce traitement est sa forte toxicité, car la chimiothérapie comporte l’utilisation de poisons puissants à haute dose qui ont le potentiel de tuer toutes les cellules, qu'elles soient cancéreuses ou normales. Et le traitement s'accompagne d'effets secondaires graves, notamment des cancers secondaires qui surviennent plus tard dans la vie.

L'incidence sur les enfants atteints d’un lymphome est importante, car ils sont encore en développement. La maladie peut revenir dès six mois après le traitement et le pronostic associé à un lymphome dit «récidivant» est plutôt sombre, simplement parce que les médicaments chimiothérapeutiques utilisés pour le combattre ne fonctionnent plus.

L'importance du gène DDX3

Ces nouvelles recherches effectuées par Marion Lacroix, doctorante au laboratoire de Tarik Möröy, se sont penchées sur ce problème et ont conduit à une solution potentielle. Ces expériences montrent qu'une souche spécifique de souris qui développe spontanément un lymphome ne voit pas la maladie réapparaître lorsque le gène DDX3 est éliminé par génie génétique.

L'ARN hélicase DDX3 étant une enzyme et sa structure tridimensionnelle comportant plusieurs plis et poches, elle constitue une cible idéale pour les petites molécules qui se lient à ces poches et inhibent son activité.

Dans cette optique, l'équipe du laboratoire de Tarik Möröy va maintenant tester des combinaisons d'inhibiteurs avec des médicaments chimiothérapeutiques classiques dans le but de réduire leur dosage et donc la toxicité et les effets secondaires graves du traitement du lymphome – ce qui serait particulièrement bénéfique pour les enfants et les jeunes adultes.

 

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