«In memoriam»: Bernard Gendron

Bernard Gendron

Bernard Gendron

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Bernard Gendron, professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle, est décédé le 17 juillet 2022.

Reconnu comme une sommité dans le domaine de l’optimisation combinatoire et ses applications à la planification des réseaux logistiques et de transport, Bernard Gendron était aussi réputé pour son rire spectaculaire qui résonnait dans les corridors du Département d’informatique et de recherche opérationnelle (DIRO) de l’Université de Montréal, où il enseignait depuis 1994. Bernard Gendron est décédé le 17 juillet 2022.

Bernard Gendron s’est fait remarquer dès ses études de maîtrise à l’UdeM, notamment au Centre de recherche sur les transports. D’ailleurs, la société américaine de recherche opérationnelle INFORMS Transportation Science and Logistics lui décernait en 1995 le prix de la meilleure thèse de doctorat dans le secteur de la logistique et de la science du transport. Reconnaissant lui aussi la valeur exceptionnelle de son travail, le DIRO n’hésitera pas à l’embaucher comme professeur avant même la soutenance de sa thèse – fait rarissime.

En tant que chercheur, ses collaborations sur la scène internationale n’ont jamais cessé. Il a effectué pendant sa carrière plusieurs séjours à l’étranger comme professeur et chercheur invités d’abord au Massachusetts Institute of Technology, puis chez ILOG à Paris, à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, à l’École centrale de Lille de même qu'aux universités de Pise, Nice-Sophia-Antipolis, Blaise-Pascal, Versailles et Valenciennes.

En 2004, Bernard Gendron s’est hissé au rang de finaliste du prix Daniel H. Wagner, l’un des plus prestigieux en recherche opérationnelle, qui souligne les retombées concrètes des recherches effectuées par les nommés.

En 2008, il se voit confier la direction du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT). Le CIRRELT connaîtra une croissance significative sous sa gouverne: les qualités humaines de Bernard Gendron lui auront permis de réunir des chercheurs et chercheuses de différents horizons et d’aplanir les barrières existantes pour susciter des collaborations fructueuses. La place qu’occupe aujourd’hui le CIRRELT sur la scène mondiale revient en grande partie au travail accompli par Bernard Gendron pendant ses huit années passées aux commandes du Centre.

Le Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation de l’Université de Montréal avait recruté Bernard Gendron comme vice-recteur associé en 2021 pour ses qualités de scientifique non seulement avisé, mais aussi rassembleur.

Bernard Gendron était également engagé dans le milieu des sociétés savantes et des publications scientifiques et sa réputation internationale lui a permis d’accéder à la présidence de l’INFORMS Transportation Science and Logistics Society et de la Société canadienne de recherche opérationnelle. Cette dernière lui décernera d’ailleurs au cours de sa carrière un prix pour sa contribution scientifique, un autre pour son engagement au sein de l’organisation et une distinction pour la portée de ses travaux dans la mise en pratique de la recherche opérationnelle.

Les collègues de Bernard Gendron soulignent le grand humanisme de celui qui embrassait pleinement la carrière universitaire et qui avait à cœur autant la création de connaissances que leur transmission. Son amour pour la profession enseignante était sans équivoque: il considérait ses étudiants et étudiantes comme des membres de la famille et il se sentait investi de la responsabilité de les faire grandir. Nombreux sont ceux et celles à qui il a transmis la passion de la recherche, influençant le choix de la carrière scientifique. Et lorsqu’un étudiant ou une étudiante participait à la rédaction d’un article scientifique, il insistait toujours pour que le nom de cette personne soit inscrit en premier.

S’il savait faire de la recherche de pointe, enseigner avec passion et diriger des équipes avec doigté, ses collègues diront surtout de lui qu’il savait parler aux gens. «Il savait exactement quand c’était le temps de parler de science et quand c’était le temps de parler de choses plus personnelles… ou simplement de hockey.» Avec toujours, en toile de fond, ce rire immense et inoubliable.

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