Laurence Deschamps-Laporte: quand l’art s’allie à la politique

Comment insuffler la passion pour la recherche en science politique? En transportant les sujets étudiés en dehors des murs de l’Université. Voilà la stratégie qu’utilise la professeure du Département de science politique Laurence Deschamps-Laporte.

Dans ses cours, il ne sera pas rare d’entendre parler d’artistes peintres, de musiciens et musiciennes ou encore de scientifiques. Cela lui permet de bien illustrer les problématiques et les notions étudiées, en les rendant concrètes. Elle peut ainsi analyser le regard colonial européen sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient par les œuvres d’Eugène Delacroix et discuter des dynamiques sociales et culturelles des printemps arabes à travers les graffitis et chansons populaires de la révolution égyptienne. «Je mélange art, photographie et musique pour animer mon enseignement, indique-t-elle. Chercheurs chevronnés, praticiens renommés et leaders de la société civile se joignent aussi à mes cours pour mettre en lumière les perspectives théoriques.»

La nouvelle directrice scientifique du Centre d’études et de recherches internationales de l'UdeM croit également en la mise en pratique de la théorie pour aider à appréhender la matière. Les modes d’évaluation se déclinent ainsi sous plusieurs formes. En plus des exercices didactiques classiques, elle recourt aux travaux pratiques de formulation des politiques publiques, tels que la rédaction d’une note politique à un ministre ou la simulation de breffage à un cabinet ministériel, ainsi qu'à des exercices de communication publique des savoirs, comme la composition de textes d’opinion, de tribunes ou de vidéos à l’image des conférences TED. «Pour plusieurs, l’expérience ne se termine pas en classe, précise-t-elle. Les étudiants sont appelés à approfondir et à faire vivre leurs travaux en les envoyant à des journaux scientifiques étudiants, en soumettant leurs textes d’opinion à des quotidiens, en se mobilisant pour faire connaître auprès des gouvernements leurs propositions de politiques publiques.»

La directrice sortante du département, Christine Rothmayr Allison, salue les stratégies pédagogiques employées par sa professeure. «Elle mobilise des outils pédagogiques innovants et très variés allant des exercices pratiques comme la note de breffage à la simulation de négociation de politiques publiques en passant par la mobilisation d’œuvres artistiques. Ces outils innovants et stimulants sont utilisés avec succès grâce à ses connaissances théoriques qui sont à la fine pointe des dernières recherches dans son domaine et de son expérience approfondie de la pratique des affaires publiques et internationales. Il est clair qu’elle est une enseignante hors du commun», dit-elle.