«Statistique pour sciences sociales»: un cours en ligne révolutionnaire

La pandémie a apporté son lot de défis. En 2020, alors que les confinements devenaient la norme, les établissements d’enseignement ont dû revoir leurs façons de faire. C’est en juillet de la même année que le chargé de cours du Département de mathématiques et de statistique Serge Vicente a été sollicité pour concevoir une version virtuelle du cours Statistique pour sciences sociales. Son défi? S’assurer qu’il puisse dorénavant toujours être suivi à distance, confinement ou non.

Figurant dans les programmes d’année préparatoire et les compléments de formation, le cours est donné annuellement à de nombreux étudiants et étudiantes dont les objectifs et les besoins sont variés. «Face à une population si hétérogène, je me demandais comment arriver à captiver et à ne pas perdre des étudiants qui, pour la plupart, disent éprouver des difficultés en mathématiques et en statistique», avoue celui qui était alors dans la dernière phase de son doctorat en statistique. Acceptant néanmoins de relever le défi, il commence la conception du cours en ligne en septembre 2020, avec plusieurs ateliers offerts par l'équipe des stratégies numériques d’enseignement et d’apprentissage de la Faculté des arts et des sciences.

De nombreuses heures de travail ont été mises sur le projet. Le contenu du cours a été divisé par thèmes et des capsules vidéos ont été enregistrées avec une touche unique. «Je suis cofondateur d’une entreprise de formation et d'enseignement à distance et, dans les studios de l’entreprise, il y a un tableau lumineux transparent avec fond inversé sur lequel un enseignant peut écrire avec des marqueurs de couleur comme s’il était face à un tableau, explique Serge Vicente. Celui-ci s’inverse lorsqu’un étudiant visualise une vidéo, comme s’il était lui-même devant un tableau et que l’enseignant était derrière le tableau. Cette touche innovatrice a donc été incorporée dans la conception du cours en ligne.»

Pour parvenir à ses fins, Serge Vicente n’a pas travaillé seul. Il a été accompagné par plusieurs personnes du département, dont deux personnes-ressources des stratégies numériques d’enseignement et d’apprentissage de la faculté, Frankie Beauchamp et Camille Trudeau-Rivest. Du suivi de la conception à la qualité de l’expérience chez les utilisateurs ou au montage des capsules vidéos, tous et toutes ont mis la main à la pâte afin d’obtenir la meilleure version possible du cours, qui a été lancé au trimestre d’été 2021.

S’il y avait une crainte que le retour en présentiel diminue la popularité du cours, cela n’a pas été le cas, bien au contraire. L’option permet d’élargir l’offre du cours en dehors des murs montréalais, que ce soit au Canada ou à l’étranger. D’autres départements de l’Université de Montréal s’inspirent également du concept et songent à l’intégrer. «L'utilisation d’un tableau lumineux pourra se répandre dans la communauté universitaire et ainsi avoir des retombées indéniables», conclut le concepteur.