Les laboratoires INTERFACES sur la construction en bois: connecter l’abstrait au concret

Gonzalo Lizarralde, Anne-Marie Petter, Benjamin Herazo et Jean-Paul Boudreau

Gonzalo Lizarralde, Anne-Marie Petter, Benjamin Herazo et Jean-Paul Boudreau

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Un prix d’excellence pour l’innovation pédagogique est remis à la Faculté de l’aménagement.

Établir un lien entre les enjeux de construction et les autres compétences des étudiants et étudiantes de la Faculté de l’aménagement, voilà le défi que s’étaient lancé les créateurs et créatrices des laboratoires INTERFACES. Conçus en 2017, ils sont venus contourner les limites parfois hermétiques du secteur de la construction.

Trois objectifs ont été désignés lors de la conception, soit créer un environnement stimulant pour la compréhension des relations entre les systèmes constructifs et entre l’humain, sa culture, son environnement et l’espace; créer un pôle d’innovation en construction axé sur la compréhension des liens entre les systèmes; entretenir un lieu d’interaction entre le monde universitaire et celui de la pratique de l’architecture et de la construction. Activité de trois crédits offerte aux étudiants et étudiantes en architecture, les laboratoires, d'une durée de deux à trois semaines, proposent notamment des visites de chantiers et des séminaires. «Lors des laboratoires, les étudiants choisissent une ou plusieurs interfaces qu’ils explorent dans une solution constructive novatrice, composant avec la matière, en particulier le bois, pour produire de meilleures solutions à un problème posé», explique le professeur Gonzalo Lizarralde, responsable du suivi scientifique, de la gestion et de la recherche.

Expérience unique à l’Université de Montréal, cette formation se démarque des cours magistraux et des ateliers traditionnels de conception de la Faculté de l’aménagement. Il ne s’agit pas uniquement de penser au concept, mais bien d’être en mesure de le construire avec les matériaux disponibles. «Les jeunes professionnels ont de moins en moins l'occasion d'expérimenter les méthodes de construction. Les outils numériques, aujourd’hui omniprésents, leur permettent de créer un projet en entier sans interaction tactile avec les éléments spécifiés. Mais ces outils et la gratification instantanée qu’ils offrent soulèvent des questions cruciales. Les architectes perdent-ils l’aspect sensoriel dans les processus de conception? Avant de coucher un détail sur papier, comprendre les fondements de ce qui se construit physiquement est essentiel à la démarche. Les étudiants des laboratoires sont ainsi sensibilisés à la dimension matérielle et concrète de leurs idées», poursuit Gonzalo Lizarralde.

Rendus possibles grâce aux ressources de la Chaire Fayolle-Magil Construction, les laboratoires ont fait du chemin au Canada et à l’étranger. Les créateurs et créatrices collaborent avec le réseau SymbioSE NOrdiQC pour organiser des expériences similaires au Québec, mais également avec des partenaires universitaires et non universitaires venant de Suède et de Norvège. «La création d’un réseau pour promouvoir ce type d’atelier, soutenu par les différentes organisations liées au bois, permettrait au Québec de poursuivre son leadership en matière d’innovation dans le secteur de la construction en bois.»