L’importance des espaces naturels en milieu urbain

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La Faculté de l’aménagement, en collaboration avec les milieux de pratique, a tenu une importante journée de réflexion sur la protection et la restauration de la nature en ville.

Des étudiants, des diplômés, des scientifiques, des acteurs du monde municipal, des représentants d’organismes et des militants se sont rassemblés à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal le 25 octobre pour aborder le thème brûlant de la protection, de la restauration et de l’aménagement des milieux naturels dans les municipalités du Québec.

Au fil de ce colloque intitulé «Réflexion sur les espaces naturels en milieu urbain», les participants et participantes ont établi un lien clair entre la protection de la nature en ville et les crises du climat et de la biodiversité. L’importance de ces espaces verts pour la santé physique et mentale des habitants des villes de même que les stratégies pour densifier intelligemment les villes et améliorer la règlementation, les lois et la collaboration en vue de favoriser la résilience des écosystèmes ont fait l’objet de discussions.

En guise d’introduction, le professeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de la Faculté de l’aménagement Gérard Beaudet a brossé un tableau historique des espaces verts de Montréal et de leurs usages. «Aujourd’hui, notre conception des espaces verts est beaucoup plus large: l’urgence climatique et l’accès à ces milieux sont des incontournables. Il faut qu’on rende des comptes à la société», a-t-il affirmé.

Ensuite, le diplômé d’honneur de l’UdeM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique Jérôme Dupras a rappelé que jusqu’à 40 % des mesures de lutte contre les changements climatiques passeront par la conservation et la restauration de la nature. Le chercheur a aussi fait la démonstration de l’acceptabilité sociale de projets verts dans les villes du Québec.

Massimo lezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), a dévoilé quelques-unes des visées du prochain Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la CMM, prévu pour 2025. Si la construction de centaines de milliers de nouveaux logements est à prévoir, une vision intégrée du territoire est nécessaire afin de maintenir et même d’augmenter la part du territoire protégé et d’assurer la connectivité écologique des espaces verts. «Le nouveau PMAD est une occasion d’inclure des idées novatrices et de raffiner nos orientations, nos objectifs et nos critères», a-t-il déclaré.

La nature, une alliée inestimable pour la santé

De son côté, la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, également chargée d'enseignement de clinique et responsable de santé planétaire au Département de médecine de famille et de médecine d'urgence de l’Université de Montréal, a pris la parole pour démontrer une fois de plus la pleine valeur des parcs et des arbres urbains pour la santé physique et mentale des citadins. Entre autres, elle a présenté les résultats d’une enquête épidémiologique sur la vague de chaleur de l’été 2018 à Montréal. Les résidants des quartiers moins nantis, où les îlots de chaleurs sont plus présents, avaient été fragilisés et étaient deux fois plus à risque de décès en lien avec la chaleur que les Montréalais des quartiers plus aisés et fournis en espaces verts.

Par la suite, Isabelle Bérubé, directrice du développement à la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec, ainsi qu’Ursule Boyer-Villemaire, qui dirige des projets de réduction de risques climatiques pour le consortium Ouranos, ont repris le plaidoyer en faveur des espaces naturels et de leurs nombreux avantages. «La preuve scientifique est bien établie et le moment est venu de passer à l’action», a répondu Mme Boyer-Villemaire à l’une des questions dans la salle.

En après-midi, les panélistes ont débattu de solutions pratiques, juridiques et politiques pour venir à bout des frictions entre le droit de propriété et les intérêts collectifs de la protection des espaces verts. Parmi les invités, on comptait le maire de Mascouche Guillaume Tremblay, la directrice du Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports de la Ville de Montréal, Louise-Hélène Lefebvre, et Malin Anagrius, directrice générale de la Soverdi.

Les espaces naturels en ville: un sujet qui s’impose

Avec ce colloque, la Faculté de l’aménagement a saisi l’occasion d’amorcer la réflexion entourant un grand défi de la société, et c’est d’ailleurs l’un des objectifs majeurs du plan stratégique de l’Université de Montréal. «On m’a sollicité en tant que directeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage pour nouer un partenariat avec des milieux de pratique afin de mettre sur pied cette rencontre, a dit le professeur Jean-Philippe Meloche. On a choisi un sujet chaud sur le terrain. Les gens nous ont fait part de leur envie de parler des infrastructures naturelles et ça n’a pas été difficile de trouver des experts, d’organiser la journée et de susciter l’intérêt.»

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