L’UdeM célèbre la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat

Le Centre d’entrepreneuriat de l’Université de Montréal (CEuMONTRÉAL) a accompagné plusieurs entrepreneuses et entrepreneurs au fil des ans. Notamment, Simon Diallo-Blais et Rutherford Exius, deux amis d’enfance cofondateurs de OuiNut. Incorporée en avril, cette jeune pousse produit de petits biscuits qui contiennent des doses très précises d’arachide pour réaliser le processus de désensibilisation à l’allergène.

«C’est une étape compliquée pour les parents et les enfants parce que le médecin prescrit de petites quantités de l’allergène à l’enfant pour mener à bien le processus de désensibilisation, mais le parent se retrouve à devoir faire ses propres recettes ou à mettre du beurre d’arachides sur une toast, la couper en huit et en donner une part à son enfant, raconte Simon Diallo-Blais. C’est loin d’être précis et c’est très stressant pour des parents et des enfants qui ont eu une réaction grave à l’arachide.»

Pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, les deux scientifiques – Simon Diallo-Blais a une maîtrise en génie biomédical de l’Université de Montréal et Rutherford Exius une maîtrise en médecine expérimentale de l’Université McGill – ont voulu aller chercher des bases en entrepreneuriat au CEuMONTRÉAL. C’est ainsi qu’ils ont suivi au courant de la dernière année le parcours Innovinc. RBC, qui permet d’accompagner les futurs entrepreneurs dans les étapes d’exploration de l’idée, d’esquisse du modèle d’affaires et du démarrage.

«Nous avons pu valider notre idée, réaliser une étude de marché et créer notre plan d’affaires grâce à de l’accompagnement et à du mentorat et en participant à des séances d’information, explique Simon Diallo-Blais. Cette expérience nous a permis d’accélérer le rythme.»

Après leur passage à CEuMONTRÉAL, les deux entrepreneurs ont réussi à obtenir le deuxième prix des bourses Pierre-Péladeau 2022. Ensuite, ils se sont taillé une place dans la liste des 25 entrepreneurs émergents du concours organisé par C2-MTL et la Fondation de la famille Claudine et Stephen Bronfman.

Portés par ces récompenses, les entrepreneurs en sont à finaliser le produit qui sera offert avec différents dosages d’arachide, mais éventuellement d’autres types de noix seront au menu.

«Avant de commencer la commercialisation, il faut regarder plusieurs composantes du côté de la règlementation avec Santé Canada, indique Simon Diallo-Blais. Nous travaillons en collaboration avec un médecin pour nous assurer de la qualité et de la sécurité du produit. C’est la priorité même si nous avons hâte de passer à la vente de nos biscuits.»

Le courage de regarder la réalité en face

Se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est aussi parfois devoir admettre que son idée n’a pas tout le potentiel désiré. C’est l’expérience difficile qu’a vécue Nicolas Gorse avec Emanso, une entreprise qu’il a fondée en 2019 pour élaborer des applications dans le domaine de l’éducation. Il en a créé une destinée au grand public pour s’exercer à la lecture de façon autonome, avec reconnaissance vocale. C’est dans ce contexte qu’il a réalisé le parcours de huit mois Datapreneur de CEuMONTRÉAL, qui donne un élan aux entrepreneurs du domaine de l’intelligence artificielle.

«Datapreneur m’a ouvert les yeux, dit Nicolas Gorse. On y apprend l’importance de tester rapidement le produit avant d’aller trop loin dans son développement. J’ai réalisé que les gens ne sont pas disposés à payer une application en éducation. Sans Datapreneur, je serais sûrement encore en train d’essayer d’améliorer mon produit. Mais on a beau avoir une solution chouette, si personne ne veut verser un sou pour se la procurer, on ne va nulle part.»

Il a ainsi fait bifurquer Emanso vers de la consultation technologique et en intelligence artificielle pour les jeunes pousses. Cela l’occupe de façon sporadique, car il investit maintenant l’essentiel de son temps dans Latence Technologies. Il s’est joint à Benoît Gendron pour devenir cofondateur de l’entreprise. Les deux hommes, qui ont fait le parcours Datapreneur en 2021, ont conçu un logiciel pour mesurer la latence sur les réseaux Internet. La 5G qui s’installe sur le marché a besoin d’une faible latence, soit le temps nécessaire à l’établissement de la connexion pour que l’information puisse circuler sur le réseau.

«Il était clair dès le départ que Latence était prometteuse, affirme Nicolas Gorse. Nous avons codéveloppé une partie de la solution avec Orange, le grand opérateur français de télécommunications. Puis, nous avons vendu notre première licence à Capgemini, une grande entreprise française qui accompagne les organisations dans leur transformation technologique.»

Le produit a donc instantanément suscité de l’intérêt sur le marché. «L’appétit est surtout présent en Europe, particulièrement en France, mais nous discutons avec des compagnies au Québec, mentionne Nicolas Gorse. Pendant ce temps, nous continuons à améliorer notre logiciel, mais en fonction de la rétroaction de nos clients.»