La consolidation du champ de l’enseignement supérieur au Québec en ébullition!
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Le 13 décembre 2022
De gauche à droite: Francisco A. Loiola, Neerusha Baurhoo Gokool, Olivier Bégin-Caouette, Alejandro Gonzalez Martin et Jesus Vazquez-Abad.
Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal
La Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM est un acteur de premier plan dans la consolidation du champ de l’enseignement supérieur.
L’enseignement supérieur est un champ d’études et de pratique professionnelle dans lequel les sociétés du savoir investissent des sommes colossales annuellement. Ce champ est marqué par une multitude de transformations, entre autres par l’évolution des technologies, par de nouveaux modes d’organisation du travail de même que par les exigences en matière de responsabilité sociale et d’équité, de diversité et d’inclusion.
«Afin d’étudier ces transformations et de former une nouvelle génération de personnes capables de s’y adapter, plusieurs universités du monde ont multiplié les groupes de recherche et les programmes de formation en enseignement supérieur. Il importe que les universités québécoises en fassent autant!» souligne Olivier Bégin-Caouette, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal et cofondateur du Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur l’enseignement supérieur (LIRES).
Le LIRES prend son envol
Au Québec, la recherche sur l’enseignement supérieur a longtemps été une niche réservée aux petites équipes de diverses disciplines. Devant ce constat, Olivier Bégin-Caouette a cofondé en 2019, avec Alexandre Beaupré-Lavallée et Francisco A. Loiola, aussi professeurs à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM, le LIRES, dont l’un des principaux objectifs est d’offrir un lieu de rencontre, de partage et de rayonnement pour les chercheurs et chercheuses francophones du domaine.
«Le LIRES a connu un tel engouement qu’aujourd’hui, avec plus de 80 membres dans près d'une vingtaine d'établissements et d'organisations, il est devenu le plus grand regroupement de chercheurs et chercheuses en enseignement supérieur de toute la francophonie!» dit avec fierté Olivier Bégin-Caouette.
En plus de permettre à des professeurs, des professionnels et des étudiants des cycles supérieurs de différentes disciplines et universités de se côtoyer dans des activités d’animation scientifique touchant à la recherche et à la formation en enseignement supérieur au Québec, au Canada et à l’étranger, le LIRES, hébergé à la Faculté des sciences de l'éducation, favorise la mise en commun des expertises. Ce dernier aspect a permis l’obtention d’importantes subventions de recherche, mais aussi de subventions pour la tenue de nouvelles formations. En 2021, sept membres du LIRES de sept universités québécoises ont reçu des fonds afin d’élaborer le premier cours crédité sur l’internationalisation de l’enseignement supérieur au Québec et dans la francophonie; ce cours a vu le jour au printemps 2022.
Un DESS pour répondre à une nouvelle réalité
La Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM offre, depuis cet automne, un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de 30 crédits en enseignement supérieur. Il s’agit du premier programme au Québec à offrir, dans une perspective d’interprofessionnalité, une concentration en enseignement et une concentration en administration. Cette formation destinée aux personnels enseignant et non enseignant, aux cadres et aux gestionnaires d’établissements collégiaux et universitaires a pour objectif d’approfondir leur compréhension des enjeux et des défis de l’enseignement supérieur et de contribuer à l’amélioration continue de leur organisation.
Bien que la majorité des professionnels de l’enseignement supérieur aient terminé un parcours universitaire de premier, deuxième ou troisième cycle, une étude de marché, réalisée par la Faculté des sciences de l'éducation, révèle que peu d’entre eux ont suivi une formation spécialisée en enseignement supérieur qui leur permet d’adapter leur pratique au milieu dans lequel ils se trouvent.
«Agir comme vecteur de changement et fédérateur, en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes et les décideurs, voilà ce que nous souhaitons accomplir à travers ce programme de la Faculté des sciences de l’éducation», affirme Olivier Bégin-Caouette.
Plusieurs universités québécoises proposent des programmes en pédagogie collégiale ou universitaire, mais rares sont les programmes qui couvrent les fonctions liées à la fois à l’enseignement et à l’administration. À l’inverse, dans les autres provinces canadiennes, ce sont 11 universités qui offrent plus d’une vingtaine de programmes qui recoupent ces différentes dimensions. Ce n’est pourtant pas parce qu’il n’y a pas de besoins au Québec!
On ne le répétera jamais assez, la consolidation du champ de l’enseignement supérieur passe par une nouvelle façon d’envisager les programmes de formation. Alors que se multiplient les réflexions publiques sur la recherche universitaire, sur la vérité et la réconciliation, sur l’université québécoise du futur et sur la liberté universitaire, il est crucial de consolider des lieux de recherche et de formation qui contribueront à ces réflexions et permettront de les transposer en actions.
