Des producteurs laitiers d’Ukraine sur le campus de Saint-Hyacinthe

À l'avant-plan, le groupe ukrainien formé des quatre producteurs laitiers et d'une vétérinaire (à droite); à l'arrière, l'équipe de la Faculté de médecine vétérinaire l'ayant accueilli.

À l'avant-plan, le groupe ukrainien formé des quatre producteurs laitiers et d'une vétérinaire (à droite); à l'arrière, l'équipe de la Faculté de médecine vétérinaire l'ayant accueilli.

En 5 secondes

La Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM a reçu des producteurs laitiers ukrainiens venus suivre une formation qui les outillera pour donner un essor à leur industrie.

Depuis plusieurs années, la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal collabore avec des entreprises agricoles laitières ukrainiennes pour les aider à améliorer la qualité du lait. Pour la première fois, la faculté a reçu sur son campus à Saint-Hyacinthe trois productrices et un producteur d’Ukraine à l’occasion d’une journée de formation.

Organisée par le Dr Simon Dufour, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire, cette rencontre visait à mieux les outiller en matière de santé des animaux et de qualité du lait.

«Ces producteurs ukrainiens cherchent actuellement à monter une coopérative agricole et à atteindre le marché européen, précise le Dr Dufour. Nous souhaitons donc les épauler dans ce projet en donnant des conseils et en faisant des recommandations qui mèneraient à la réalisation de ce développement économique important.»

Un transfert de connaissances

Simon Dufour

Simon Dufour, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire

Les visiteurs ont ainsi pu en apprendre davantage sur les façons de minimiser la prolifération de bactéries dans le lait grâce à l’amélioration des procédés de traite des vaches et à la désinfection systématique des mains et des trayons.   

Vétérinaire spécialisé dans l’industrie laitière depuis 20 ans, le Dr Dufour a également partagé son expertise sur la santé de la glande mammaire bovine et les avantages d’un laboratoire d’analyse du lait pour la détection de maladies infectieuses chez la vache.

Une portion de la journée a aussi été consacrée à l’utilisation des antibiotiques en production animale.

«Grâce à des tests diagnostiques, on se rend compte qu’on peut réduire la quantité d’antibiotiques en attendant et en observant l’évolution de la maladie plutôt qu’en les administrant d’emblée, dit le Dr Dufour. Une utilisation moindre d’antibiotiques permet de diminuer le développement de bactéries résistantes chez la vache, mais surtout chez l’humain.»

Un coup de pouce apprécié

Avant de se rendre à Saint-Hyacinthe, les visiteurs ukrainiens avaient séjourné une dizaine de jours chez un producteur laitier d’Ontario. Leur hôte leur a fait connaître les méthodes canadiennes de production et de transformation du lait, notamment la rotation des pâturages.

Selon le Dr Dufour, ces savoirs pourront les aider à rehausser la qualité du lait produit et ainsi à atteindre les standards exigés par le marché européen. «Actuellement, leur production laitière est locale, indique-t-il. Mais si elle répondait aux normes de l’Europe, c’est un tout autre marché qui pourrait s’ouvrir, avec des prix plus élevés, donc des revenus plus importants.»

Et, rappelle le vétérinaire, dans le contexte actuel de l’invasion russe qui mine l’économie ukrainienne, cette hausse des profits serait plus que bienvenue.