Quand le yoga et la méditation arrivent en milieu de travail

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Les pratiques contemplatives gagnent en popularité dans divers secteurs de la société. Audrey Girard, doctorante en sciences humaines appliquées, s'est intéressée à leur utilisation en entreprise.

Ateliers de yoga et de méditation de pleine conscience gagnent en popularité mondialement. Tandis que ces pratiques originaires de l’Inde s’ancrent séculièrement en Occident pour favoriser le bien-être, certains les implantent en entreprise. Comment ces pratiques sont-elles mises en place et reçues dans les différents lieux de travail? 

Pour le savoir, Audrey Girard, doctorante en sciences humaines appliquées à la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, enquête dans diverses entreprises dans le cadre de sa thèse, dirigée par Diana Dimitrova, professeure à l'Institut d'études religieuses et chercheuse au Centre d’études et de recherches internationales de l’UdeM. Les travaux de l’étudiante sont subventionnés par une bourse de doctorat des Fonds de recherche du Québec et par l’entremise du projet de recherche de Diana Dimitrova, «The Brahma Kumari Tradition in Canada and the United States», pour lequel la professeure a reçu une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. 

Les premiers objets d’étude d’Audrey Girard ont été une entreprise du secteur des assurances et des services financiers qui compte plus de 5000 employés et une seconde de relations publiques qui emploie une trentaine de personnes. Par la suite, elle étudiera une compagnie issue du commerce de détail d'environ 1000 employés et une PME qui offre des formations en développement de compétences non techniques.

Mise en place d’ateliers de pratiques contemplatives

Dans les deux entreprises qu’Audrey Girard étudie présentement, la mise en place d’ateliers de pratiques contemplatives vient de la direction. Pour l’une, c’est la fondatrice de l’entreprise qui souhaitait partager avec les membres de son personnel ses expériences positives du yoga et de la méditation. Pour l’autre, la gestionnaire en développement du leadership a eu l’idée de tels ateliers après avoir suivi un cours de méditation de pleine conscience. Le but initial: aider les gestionnaires à naviguer dans un monde de plus en plus complexe et qui va de plus en plus vite. 

Dans ces deux cas, des séances de méditation de pleine conscience sont proposées avant certaines rencontres d’équipe afin que plus d’employés soient disponibles pour y participer.  

Une pratique ouverte à tous où tous ne participent pas

Audrey Girard

Audrey Girard

Crédit : Photo de courtoisie

La participation à ces ateliers est volontaire et ils se déroulent à un moment où l’ensemble des employés sont présents afin que toutes les personnes qui le souhaitent puissent y prendre part. Mais les participants sont peu nombreux en raison d’un manque d’intérêt et ce sont surtout des femmes qui les suivent. Différentes techniques de méditation, souvent avec un accent mis sur la respiration, sont notamment enseignées durant ces séances.  

Une autre approche est de rendre disponible une salle de méditation et de yoga ouverte en tout temps et d’y proposer des cours à l’heure du dîner. Cette manière de faire est plus appréciée.  

Des ateliers d’une durée d’environ deux heures où l'on explique ce qu’est la méditation de pleine conscience et comment la pratiquer sont aussi offerts aux intéressés quelques fois par année. Ils sont généralement donnés par des enseignants de pleine conscience accrédités.   

«Ce sont les personnes qui font régulièrement de la méditation ou du yoga dans leur vie personnelle qui vont davantage voir l’utilité de ces pratiques dans l’entreprise et les mettre en place», déclare Audrey Girard.

Une approche séculière

Diana Dimitrova

Diana Dimitrova

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

C’est une approche séculière qui est enseignée en entreprise. Diana Dimitrova regrette que les racines bouddhistes soient bien vite évincées. «Des éléments de la philosophie bouddhiste pourraient être enseignés au même titre que la philosophie occidentale. Par exemple, l’aspect concernant la compassion, qui prend une place énorme dans le bouddhisme, gagnerait à être plus présent en entreprise», dit la professeure. 

 

Le colloque «Savoirs et pratiques contemplatives pour un monde durable: perspectives de l’Asie et du Canada», présidé par Diana Dimitrova le lundi 8 mai dans le cadre du 90e Congrès de l’Acfas, sera l’occasion d’en apprendre plus. 

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