Une pièce de théâtre pour réfléchir sur l’intelligence artificielle

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Une pièce de théâtre sur le thème des enjeux de société liés à l’IA, produite avec la collaboration de l’UdeM, est en préparation avec Duceppe et la compagnie Posthumains.

Catherine Régis

Catherine Régis, professeure à la Faculté de droit et vice-rectrice associée à la planification stratégique et à l’innovation numérique responsable

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

Une pièce de théâtre aura pour toile de fond la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle (IA). Fruit d’un partenariat inédit entre l’Université de Montréal, Duceppe et la compagnie Posthumains, cette pièce écrite et mise en scène par Dominique Leclerc et Patrice Charbonneau-Brunelle portera sur les enjeux de société liés aux nouvelles technologies numériques, dont l’IA.

Ce projet interdisciplinaire croisant différentes expertises issues du théâtre, des sciences sociales et humaines, du droit ainsi que de l’intelligence artificielle est supervisé scientifiquement par Catherine Régis, professeure à la Faculté de droit et vice-rectrice associée à la planification stratégique et à l’innovation numérique responsable. Jean-Marc Larrue, spécialiste du théâtre et professeur au Département des littératures de langue française, apporte un soutien à la création et à la réalisation du projet. Différents étudiants et étudiantes de multiples disciplines participeront également à ce projet.

Réfléchir sur l’intelligence artificielle par le prisme du théâtre

Jean-Marc Larrue

Jean-Marc Larrue, spécialiste du théâtre et professeur au Département des littératures de langue française

Il y a quatre ans, plus de 500 personnes ont participé à la création d'un cadre éthique pour le développement et le déploiement de l'intelligence artificielle qui a abouti à la Déclaration de Montréal. "Nous sommes tous et toutes concernés par ces changements sociétaux. Une pièce de théâtre permettra de partager et de faire connaître ces réflexions à une plus vaste partie de la population. Cela nous a semblé plus rassembleur que de les partager seulement dans des articles scientifiques", déclare Catherine Régis, qui a elle-même pris part à la création de la Déclaration de Montréal.

"On aurait pu faire un site Web, un balado, mais on a pensé que réunir des personnes en présentiel serait plus efficace. Et ce, pour qu'elles puissent prendre part à un récit incarné par différents personnages", poursuit Jean-Marc Larrue.

Cette pièce vise à favoriser la littératie numérique en matière d'intelligence artificielle. "Nous vivons en ce moment une révolution technologique sans précédent. Le but n'est pas de diaboliser l'intelligence artificielle, mais de mieux comprendre ses tenants et aboutissants grâce au médium théâtral", explique-t-il.

Un travail de documentation en cours sur l’intelligence artificielle

Patrice Charbonneau-Brunelle et Dominique Leclerc, de la compagnie Posthumains, ont précédemment créé les pièces Post Humains et i/O. «À l’heure où la pensée humaine et l’État peinent à rattraper la vitesse exponentielle de l’évolution technologique, nos pièces de théâtre, performances et installations créent un lieu de rencontre et de dialogue entre les créateurs des nouvelles technologies, leurs utilisateurs et les néophytes», déclare Dominique Leclerc.

Avec son collaborateur, elle a désormais accès à un large bassin d’experts en intelligence artificielle venant de l’UdeM et d’ailleurs pour l’écriture de cette nouvelle pièce. Ils ont ainsi pu discuter avec Marc-Antoine Dilhac, professeur de philosophie de la Faculté des arts et des sciences et pourront contacter différents professeurs comme Yoshua Bengio, professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle ou Shin Koseki, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage. Ils pourront aussi assister à diverses conférences d’experts que ce soit à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA), à l'IVADO, un consortium de recherche, de formation et de mobilisation des connaissances en intelligence artificielle, ou bien à Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle.

Dans le cadre de l’écriture de la pièce, diverses activités de cocréation avec le public et les experts universitaires sont également prévues.

La pièce est programmée pour la saison 2024-2025 de Duceppe.

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