Grace Manuela Nguebou Mboutchouang, diplômée en droit au parcours d’exception

Grace Manuela Nguebou Mboutchouang, diplômée en droit de l'Université de Montréal

Grace Manuela Nguebou Mboutchouang, diplômée en droit de l'Université de Montréal

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Après être retournée sur les bancs d’école, Grace Manuela Nguebou Mboutchouang, étudiante engagée, vient d’obtenir son baccalauréat en droit avec une mention d’excellence.

Après avoir travaillé plusieurs années dans le secteur des services financiers et en administration des régimes de retraite, Grace Manuela Nguebou Mboutchouang est retournée aux études pour devenir avocate. Mère de quatre enfants, elle a obtenu son baccalauréat en droit avec la mention d’excellence tout en s’engageant sur de multiples fronts.

Comment vous sentez-vous maintenant que votre baccalauréat en droit est terminé?

C'est un peu surréaliste parce que c'était un pari fou de reprendre ainsi mes études!

Quelques jours après avoir fini mes derniers examens, on aurait dit que je ne savais pas quoi faire de moi-même. C'était très étrange comme sensation. Mais la satisfaction d'avoir terminé est bien présente.

Comment se sont passées vos années d’études à l’Université de Montréal?

On parlait du livre Royal, qui décrit à quel point les étudiants en droit de l’UdeM sont les pires du genre humain. Ce n'est pas mon expérience du tout. J'ai rencontré des personnes extraordinaires ces dernières années!

Je dois ma réussite à plusieurs camarades de classe avec qui j’ai étudié. Ils et elles ont pris le temps de répondre à mes questions et ont partagé avec moi leurs notes de cours quand mes enfants étaient malades et que je devais rester m’occuper d’eux.

Je garde également de merveilleux souvenirs de l’école d’été que j’ai faite à Dakar, à l'Université Cheikh Anta Diop, et de mon stage communautaire à la Clinique juridique de Saint-Michel.

Pouvez-vous nous parler de cette école d’été à Dakar?

Je suis partie par curiosité et j’ai passé un magnifique séjour au Sénégal. Nous étions logés à la Maison de l'Université à Dakar, mais nous avons également visité l'île de Gorée, la ville de Saint-Louis, Thiès. Nous nous sommes même baignés dans le lac Rose. C'est drôle parce que c'est censé être une formation, mais dans mes souvenirs, ça ressemblait beaucoup à des vacances!

Cette école d’été a grandement influencé la branche du droit que je voudrais pratiquer. Nous y avons beaucoup appris sur le droit OHADA [Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires] et j'ai eu envie d’aller plus loin. Pour la petite histoire, ma mère, qui est aujourd’hui décédée, était professeure de droit et avait participé à la rédaction du premier plan pour cette organisation.

Durant l’école d’été, j'ai appris sur la culture du pays, les droits constitutionnels et la Constitution du Sénégal ainsi que sur le droit OHADA en lui-même. J’ai aussi découvert qu'on l'a révisé au Québec en 2008 et que le cabinet où je vais faire mon stage a pris part à ce travail. Je me suis ainsi rendu compte qu’il était possible de concevoir une pratique en relation avec mon continent d'origine, ce qui est fabuleux. Ce n’était pas des choses que j'avais planifiées quand je me suis inscrite en droit. Je savais juste que j’allais devenir avocate.

À côté de vos études, vous vous êtes beaucoup engagée. Pouvez-vous nous en dire plus?

En deuxième année du baccalauréat, j'étais trésorière de l'Association des étudiantes et étudiants en droit de l’Université de Montréal. En troisième année, grâce à la confiance de mes collègues, j'ai été élue présidente de cette même association. J’ai également participé aux activités du programme des pairs aidants en droit de l’Université: c'est une initiative en faveur de la santé mentale au sein de la Faculté de droit. Nous offrons un lieu sûr aux étudiants et étudiantes qui font face à des enjeux de santé mentale, à des périodes difficiles et nous leur donnons les informations sur les ressources disponibles à l’UdeM.

J’ai eu le privilège de travailler auprès d’Aminata Bal et de Lédy Rivas Zannou comme coordonnatrice du premier forum citoyen qu'on a organisé à l'Université de Montréal pour la représentation des communautés noires dans les professions juridiques.

À Cap campus, j’ai été mentore auprès de jeunes du secondaire ou du cégep qui vivent des situations particulières.

Dans ma dernière année d’études, j’ai eu la chance de faire mon stage communautaire à la Clinique juridique de Saint-Michel au sein du comité sur le profilage racial. Là, j'ai eu l'occasion d'organiser le marathon Lumière sur le profilage racial, une vitrine exceptionnelle pour les enjeux de profilage racial. C'est une activité qui s'étend sur 12 heures consécutives et pendant laquelle on reçoit des victimes de profilage racial qui témoignent de leur expérience.

Toujours dans ce comité, j’ai animé le balado Touche pas à mes droits. Au début, je dois dire que je n’étais vraiment pas à l’aise, mais je me suis améliorée au fil des émissions et j’étais très fière de moi dans les toutes dernières! Animer un balado et travailler dans le communautaire ont été des expériences que je n’aurais jamais imaginé vivre!

Comment envisagez-vous la suite?

Du côté de l’engagement, je vais en faire un peu moins, puisque je suis à l’École du Barreau cet été et que je vais entamer mon stage professionnel au cabinet Blakes [Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L./s.r.l.]. Je vais donc me consacrer entièrement à cette dernière étape.

Cela dit, je me suis engagée à coordonner le prochain Symposium de droit civil de l'Association des étudiantes et étudiants noirs en droit cet automne: c'est un peu l'équivalent d’une conférence nationale pour les étudiantes et les étudiants noirs en droit et elle se tiendra pour la première fois à l'Université de Montréal.

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