Un robot répondra à vos questions en matière de consommation et de vie privée

En 5 secondes

Le Laboratoire de cyberjustice de l’UdeM travaille à la mise en place d’un nouvel outil qui fournira de l’information juridique sur le droit de la consommation et le droit de la vie privée.

Karim Benyekhlef

Karim Benyekhlef

Crédit : Christian Fleury

Après avoir mis en place JusticeBot, un robot qui fournit gratuitement de l’information juridique concernant le droit du logement, le Laboratoire de cyberjustice de l’Université de Montréal, dirigé par le professeur de droit Karim Benyekhlef, poursuit ses travaux pour lui donner de nouvelles fonctionnalités. L’équipe, composée de chercheurs et de doctorants en droit et en intelligence artificielle, notamment Hannes Westermann, ainsi que de professionnels des technologies de l'information, travaille également à ce que le robot puisse répondre à des questions sur le droit de la consommation et la protection de la vie privée. 

Faciliter l’accès au droit

En deux ans d’existence, JusticeBot a permis de répondre clairement à plus de 20 000 questions sur le droit du logement. «La loi est présentée comme un bloc informationnel assez compact et difficile d'accès. Le robot JusticeBot aiguille vers un texte de loi particulier ou une information précise. C’est une façon de favoriser la compréhension de la loi et l'accès au droit pour tous», explique Me Valentin Callipel, chargé de mission au Laboratoire de cyberjustice. 

Fonctionnement prévu

Pour le droit de la consommation, JusticeBot va utiliser des textes publiés par des organismes publics québécois du domaine. L’usager choisit son thème: a-t-il acheté une automobile, un téléphone, fait affaire avec une agence de voyages? Il est ensuite guidé pas à pas pour déterminer la situation qui lui correspond. Par exemple, s’il pense qu’on lui a fourni de fausses informations, il reçoit ensuite un plan détaillé qui l’oriente dans ses démarches. 

En ce qui concerne le droit de la vie privée, le robot se basera sur les contenus de sites gouvernementaux diffusant de l’information à ce sujet.  

«À ce stade, on utilise peu ou pas de jurisprudence. Peut-être qu'on le fera par la suite pour bonifier le système. Aujourd'hui, on pense qu'on peut déjà répondre à de nombreuses questions simplement en se référant au contenu informationnel produit par l'Office de la protection du consommateur ou la Commission d'accès à l'information en matière de vie privée. L’outil va ordonnancer et structurer cette information très fournie des sites Web des organismes afin de présenter une réponse simple et claire», déclare Me Callipel. 

Ajout de nouveaux parcours

Des parcours ont été ajoutés relativement au droit du logement, comme celui sur la question des réno-évictions. «Ainsi, si votre propriétaire vous demande de quitter votre logement parce qu’il souhaite le rénover, vous pourrez regarder quels sont vos droits», dit Me Callipel. 

Cet été, des étudiants et étudiantes de la Faculté de droit ont élaboré de nouveaux parcours quant au droit de la consommation. Tel celui consacré à l’automobile, sujet qui concerne près d’un cinquième des cas traités par l’Office de la protection du consommateur. Régulièrement, de nouveaux parcours seront créés dans les trois domaines couverts par JusticeBot.

Élaboration d’un agent conversationnel

Parallèlement à la mise en place d’un agent conversationnel pour la médiation, le Laboratoire de cyberjustice élabore un nouvel outil fondé lui aussi sur un grand modèle linguistique, un modèle de langage comprenant plus d’un milliard de paramètres, et sur ChatGPT. 

«Actuellement, vous pouvez poser vos questions à JusticeBot en cliquant sur différentes cases et en suivant le parcours proposé. Nous travaillons sur une nouvelle fonctionnalité qui vous permettra de formuler vos questions en langage naturel et JusticeBot vous guidera vers la bonne voie», mentionne Me Callipel. 

Si les tests effectués cet été s’avèrent concluants, cette option sera rendue disponible au public.