L’influence de la Déclaration de Montréal IA responsable

En 5 secondes Le 4 décembre marquera le cinquième anniversaire de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle, dont la portée internationale continue de s’étendre.

Fruit d’une large consultation à laquelle ont pris part plus de 500 personnes de divers horizons professionnels, scientifiques et de la société civile, la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle se distingue par ses recommandations uniques et par le processus qui a mené à leur formulation.

La visée initiale était de prévoir les répercussions de cette révolution technologique sur les secteurs de la santé, de l’éducation et de la culture, de même que sur le système judiciaire, le monde du travail et les services publics.

La déclaration qui en a résulté poursuit trois principaux objectifs: élaborer un cadre éthique pour le développement et l’implantation de l’intelligence artificielle (IA), orienter la transition numérique afin qu’elle bénéficie à tous et ouvrir un espace de dialogue à la fois national et international pour réussir collectivement un développement inclusif, équitable et écologiquement durable de l’IA.

Ces objectifs reposent sur 10 principes devant guider l’évolution de l’intelligence artificielle dans l’ensemble des sphères de la société, soit le bien-être des personnes, le respect de leur autonomie, la protection de la vie privée et de l'intimité, la solidarité, la participation démocratique, l’équité, l’inclusion, la prudence, la responsabilité et le développement durable.

Des retombées au-delà des attentes

L’année dernière, un bilan des activités entourant la Déclaration de Montréal IA responsable a été réalisé sous la direction de la vice-rectrice associée à la planification stratégique et à l’innovation numérique responsable de l’Université de Montréal, Catherine Régis.

«Le rayonnement de la Déclaration a dépassé les attentes de ses promoteurs, souligne-t-elle. Elle a notamment été utilisée dans l’élaboration de la Stratégie de la Francophonie numérique 2022-2026 et comme référence par l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’UNESCO ainsi que le Conseil européen.»

De même, traduite en neuf langues, elle a rayonné à travers différentes initiatives de mise en œuvre, des formations et des activités de sensibilisation, en plus d’avoir été citée et analysée dans la littérature scientifique et discutée dans de nombreux évènements. Par ailleurs, plusieurs cadres normatifs en matière d’IA responsable ont vu le jour depuis 2018 et les technologies qu’ils concernent poursuivent leur développement.

Poursuivre la consultation et l’éducation

Si plusieurs organisations ont manifesté leur intérêt pour un développement éthique et responsable de l’IA en signant la Déclaration, il reste néanmoins beaucoup à faire pour qu’un plus grand nombre en intègre les composantes dans leurs activités.

«L’objectif de continuer et d’élargir la consultation pour maintenir le dialogue avec la collectivité doit demeurer, en favorisant une démarche plus inclusive afin que les personnes comme la société sentent qu’il existe une capacité d’action sur l’intelligence artificielle», assure Catherine Régis.

En parallèle, des outils sont conçus pour appliquer les principes de la Déclaration. C’est le cas de deux projets en matière d'équité, de diversité et d'inclusion menés par des chercheurs et chercheuses de l’UdeM.

Enfin, l’objectif de contribuer à l’éducation en matière de développement responsable de l’IA se poursuit. L’initiative de l’UdeM et de Mila – l’Institut québécois d’intelligence artificielle – d’organiser une école d’été orientée sur l’interdisciplinarité et les droits de la personne en IA a connu un tel succès que l’expérience sera réitérée à l’été 2024.

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