Un projet étudiant pour soigner les personnes avec des besoins spéciaux
- UdeMNouvelles
Le 19 décembre 2023
- Mylène Tremblay
Vingt-cinq étudiantes et étudiants ont participé à la deuxième activité du MIBSS.
Crédit : Courtoisie
Prodiguer des soins aux patients ayant un handicap ou une déficience, ça s’apprend. Mais comme cette formation n’existait nulle part, l’étudiante en médecine Maya Mikutra-Cencora l’a créée.
Le Mouvement pour l’inclusion des besoins spéciaux en soins de santé (MIBSS) est né d’un vrai besoin. Celui d’éduquer et de sensibiliser les futurs soignants et soignantes aux soins requis par une clientèle hors de l’ordinaire. Des patients, petits et grands, atteints de neurodivergence, d’autisme, de déficience intellectuelle, de surdité, de cécité, qui souffrent d’un handicap physique ou se relèvent d’un accident vasculaire cérébral. Avant sa mise sur pied, en 2022, aucun programme de médecine et de sciences de la santé, toutes universités confondues, n’offrait ce type de formation.
Une formation unique
Ateliers de simulation, cours théoriques donnés par des professionnels et professionnelles de la santé, stages d’été en milieux cliniques et communautaires, bénévolat, journées d'observation en contexte multidisciplinaire, matériel pédagogique: tous les contenus et activités ont été conçus par des étudiantes du doctorat en médecine de l’Université de Montréal en collaboration avec des patients partenaires, qui fournissent une rétroaction sur les comportements des participantes et participants.
Piloté par Maya Mikutra-Cencora, aujourd’hui en troisième année de médecine, le MIBSS compte huit membres, soit Andréa Khabazeh, Jennifer Bao-Tran Dang, You Ran Zhao, Katharine Qin, Mia Stevanovic, Isabelle Queyroi, Kai Cencora-Mikutra et Alicia Truchon.
Mais au départ, la jeune femme tenait le projet seule à bout de bras, convaincue de son utilité. «Dans ma jeunesse, j'ai fait beaucoup de bénévolat dans des organismes communautaires voués aux personnes avec des besoins spéciaux. Au fil des ans, j’ai entendu des parents me dire combien c’était dur de trouver un médecin de famille, un pédiatre, un ergothérapeute ou un dentiste qui comprendrait les besoins particuliers de leur jeune. Je me sentais impuissante parce que je ne connaissais pas les ressources. Quand j'ai commencé mes études de médecine, je me suis dit que j’allais faire de mon mieux pour que la situation évolue», raconte Maya Mikutra-Cencora.
L’apport du CAAHC
Récompensé au Gala Forces Avenir 2023, le Mouvement a organisé, le 20 novembre dernier, sa deuxième activité au Centre d’apprentissage des attitudes et habiletés cliniques (CAAHC) de l’UdeM, à laquelle ont participé 25 étudiantes et étudiants de différentes universités. À tour de rôle, chacun procédait à l’anamnèse et à l’examen physique du patient. Un certificat de présence leur a été remis au terme de l’activité (la formation n’est pas créditée).
Si cette initiative a pu voir le jour, c’est beaucoup grâce à la précieuse collaboration d’Helinette Pigatti Boamorte, tient à souligner Maya Mikutra-Cencora: en plus de prêter les locaux du CAAHC pour l’atelier, la responsable du vice-décanat exécutif de la Faculté de médecine a soutenu le projet dès ses débuts tant sur le plan technique que sur le plan financier.
«Nous avons appuyé ce projet parce qu’il rejoint la mission du CAAHC, soit de prodiguer des soins avec empathie et bienveillance, en tout respect des patientes et patients», affirme Mme Pigatti Boamorte.
En un an à peine, le MIBSS a offert plus de 1000 heures d’enseignement individualisé et de supervision lors de la mise en pratique des apprentissages.
L’équipe du Renouveau du programme de médecine salue cette initiative étudiante et évaluera la possibilité d’intégrer cette formation dans le cursus révisé.
