Mois de l’histoire des Noirs: panel sur la santé mentale dans les milieux universitaires

L’activité permettra de discuter de l’incidence du racisme et de la discrimination au quotidien ainsi que des stratégies de résilience et de bien-être, entre autres.

L’activité permettra de discuter de l’incidence du racisme et de la discrimination au quotidien ainsi que des stratégies de résilience et de bien-être, entre autres.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Un panel sur la santé mentale des personnes et des communautés noires dans les milieux universitaires aura lieu le 21 février à l’Université de Montréal à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs.

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le Vice-rectorat à la planification et à la communication stratégiques de l’Université de Montréal propose un panel sur la santé mentale des personnes et des communautés noires dans les milieux universitaires. Il l’a organisé en collaboration étroite avec le Caucus des employées et des employés noirs de l’UdeM (CEENUM), l’Association africaine de l’Université de Montréal (AAUM) et l’Organisation des étudiant[e]s noir[e]s de l’Université (ODENUM).

L’activité permettra de discuter de différents thèmes comme l’incidence du racisme et de la discrimination au quotidien, les stratégies de résilience et de bien-être, la représentation et l’inclusion des personnes noires à l’université de même que les actions et les approches que doivent adopter les établissements d’enseignement supérieur pour améliorer le soutien à la réussite étudiante et professionnelle.

Lutter contre la situation de minorité

Wolf Thyma

Wolf Thyma

Crédit : CONSEIL MÉDICAL CANADIEN

Le Dr Wolf Thyma, résident en psychiatrie à l’UdeM et panéliste, est bien placé pour parler de ces questions. «Ça fait 10 ans que j’étudie à l’Université parce que j’ai fait mon droit avant de faire ma médecine et les personnes noires étaient en très faible minorité dans les deux programmes», dit-il en entrevue téléphonique.

Ses études se sont déroulées avant que la Faculté de médecine de l’UdeM dévoile, en 2022, son plan d’action pour favoriser le recrutement et l’admission de personnes issues des communautés noires. Il se souvient qu’il y avait 3 personnes noires parmi les 300 qui étudiaient avec lui en médecine. Or, les Noirs représentent un peu plus de huit pour cent de la population des 15 à 24 ans dans la région métropolitaine de Montréal.

«Être en très faible minorité a plusieurs conséquences, explique le Dr Thyma. Par exemple, comme on est l’une des rares personnes de sa communauté dans le programme, on a tendance à se mettre énormément de pression. On ne veut pas être celui ou celle qui a des difficultés! Puis, on peut avoir le syndrome de l’imposteur. On peut se demander: suis-je vraiment à ma place si aussi peu de gens me ressemblent? Heureusement, le plan d’action de la Faculté de médecine a apporté de grands changements et il devrait être reproduit par d’autres unités parce qu’il permet vraiment de s’attaquer aux barrières d’entrée auxquelles se heurtent les personnes noires.»

Apprendre à faire face à la discrimination

Le Dr Thyma a aussi fait face à des défis une fois en clinique. «Certains patients ont de la difficulté à me reconnaître comme médecin, témoigne-t-il. Plusieurs d’entre eux n’ont jamais vu de médecin noir. C’est un enjeu.» Il est d’avis qu’il faudrait outiller le corps enseignant pour qu’il puisse mieux soutenir les étudiantes et les étudiants qui subissent de la discrimination.

Pour ce qui est des interventions sur le plan psychologique, le Dr Thyma est bien conscient qu’actuellement les ressources sont limitées et que cette situation concerne tout le monde, y compris les universités. Il croit que les établissements universitaires pourraient aussi, tout en continuant d’investir pour augmenter les services offerts entre leurs murs, promouvoir les différentes ressources communautaires qui apportent du soutien psychologique en contexte transculturel.

Continuer d’avancer

S’il est d’avis qu’il reste encore beaucoup de travail à faire à différents égards pour améliorer la santé mentale des personnes et des communautés noires dans les milieux universitaires, le Dr Thyma est plutôt positif quant à l’avenir.

«Je regarde l’UdeM, qui a embauché récemment un conseiller en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, mentionne-t-il. C’est très parlant. Les organisations, notamment l’Université de Montréal, font preuve d’une grande sensibilité par rapport à ces enjeux. Lorsque je vois les différentes initiatives qui ont été mises en place dans les dernières années, je réalise qu’on ne fait plus seulement dire que c’est important, mais on agit.»

Les autres panélistes sont Shaëne Faith Kourouma, présidente de l’AAUM, Sarah Vuka Makani, présidente de l’ODENUM, et Lindsay-Dora Germain, chef de section à la Direction de l’engagement bénévole du Réseau des diplômés et des donateurs de l’UdeM.

Le panel aura lieu le 21 février de 12 h à 13 h 15 au Carrefour des arts et des sciences.

Pour s’inscrire

Conférence-débat sur la représentation des Noirs dans les médias québécois

Toujours à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le Centre culturel afro-canadien de Montréal, en partenariat avec l'Université de Montréal, présentera le 28 février la conférence-débat «Image ou réalité? La représentation des Noirs dans les médias québécois».

Cette conférence explorera les multiples aspects de la représentation des personnes noires dans le paysage médiatique québécois.

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