Un samedi au cœur de la science des données pour des jeunes du secondaire
- UdeMNouvelles
Le 8 mars 2024
- Catherine Couturier
Des jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire ont pu découvrir la statistique et la science des données au cours d’une activité de Cap campus le 10 février.
«C’est impressionnant que vous soyez tous venus ici un samedi!» s’est exclamé Jean-Yves Djamen, consultant principal chez Ernst & Young (EY). La journée découverte organisée par Cap campus, de l’Université de Montréal, affichait complet. En effet, pourquoi consacrer un samedi ensoleillé à une activité sur la statistique? «On en avait entendu parler à l’école et on était curieux», a dit Richarlie, élève de 3e secondaire à l’école Cavelier-De LaSalle.
Vingt-six jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire se sont rendus dans les bureaux d’EY au centre-ville de Montréal le 10 février dès 9 h et ils y sont restés bien au-delà de 15 h, qui sonnaient la fin de l’activité.
Une collaboration fructueuse
Cette journée avait pour but de faire découvrir les mathématiques, la statistique et la science des données à des élèves du secondaire. C’est le Réseau des professionnels noirs d’EY qui a communiqué avec Cap campus pour proposer une première collaboration à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs. «Cap campus est heureux de s’associer avec des entreprises, ce qui nous donne l’occasion de montrer la façon dont les savoirs sont appliqués dans la réalité», a indiqué Aïcha Seghiri, responsable de Cap campus. L’Institut canadien des sciences statistiques s’est associé à l’organisation de l’activité.
Ce partenariat a entre autres permis aux participants et participantes de visiter les impressionnants bureaux d’EY, situés au 23e étage de la Maison Manuvie. «C’est intéressant de pouvoir amener les jeunes dans de beaux bureaux, où ils n’ont pas souvent l’occasion d’aller», a fait remarquer Aïcha Seghiri. La journée était effectivement une aventure pour certains. «C’est la première fois que je prenais le métro!» a ainsi lancé Rashsani, une élève de 3e secondaire de l’école Cavelier-De LaSalle.
L’envers de la statistique
La journée a commencé par un atelier ludique de mathématiques donné par les étudiants de l’UdeM en mathématiques Kaylan Bruno, André Juvenal Agbanou et Lémec Ange Doukpon.
Promise fréquente l’école secondaire Saint-Laurent. Elle était, au départ, peu attirée par la statistique, malgré son amour pour les mathématiques, mais elle a finalement apprécié l’activité: «Honnêtement, j’ai plutôt aimé. Il fallait trouver un pattern dans quelque chose qui était un peu aléatoire.» Cette élève de 4e secondaire avait déjà participé à une semaine d’immersion estivale de Cap campus et compte bien continuer à prendre part aux activités de l’unité.
L’atelier a été suivi d’un panel animé par Marie-Perle Nkosi, consultante chez EY, qui rassemblait quatre étudiants: Paguidame Sambiani, doctorant en statistique, Vincent Lafontaine, étudiant au baccalauréat bidisciplinaire en mathématiques et informatique, Annie Houtekamer, étudiante au baccalauréat en mathématiques, et Carmelle Chango, doctorante en mathématiques, option Statistique. La conversation a permis de montrer la variété des parcours – deux panélistes ont raconté avoir commencé leurs études en musique – et les difficultés rencontrées. Carmelle Chango est ainsi revenue sur les barrières qu’elle a dû franchir en tant que femme dans son champ d’études et sur la nécessité d’étudier ce qu’on aime.
Dans le très populaire atelier sur les émojis et la culture africaine, animé par Dorothée B (Sahara Nile Publishing), les jeunes en ont appris davantage sur les statistiques mondiales d’utilisation des émojis, en plus de créer un émoji à leur image. Interrogées sur leur activité préférée de la journée, Rashsani et Richarlie sont unanimes: «L’atelier sur les émojis!» Leur binôme a remporté un prix pour l’émoji qu’elles ont conçu. «Ce que j’ai aimé, c’est qu’on nous raconte l’histoire de quelque chose qui, pour les jeunes de notre âge, existe depuis toujours», a mentionné Richarlie.
Faire parler les chiffres
Après un atelier donné par l’Afromusée de Montréal, la journée s’est terminée par une discussion réunissant des professionnels au parcours diversifié animée par le diplômé en mathématiques et journaliste scientifique Philippe Robitaille-Grou. Ceux-ci ont profité de l’occasion pour démystifier, définir et distinguer la statistique et la science des données. «Les statistiques, c’est un outil pour faire de la science des données», a dit Jean-Yves Djamen.
Et contrairement aux idées reçues, «on n’a pas besoin d’un baccalauréat en mathématiques pour faire de la statistique», a affirmé Frederick-Anthony Ghali, analyse en intelligence d’affaires à HEC Montréal et diplômé de l’UdeM. «Je n’étais pas bonne en mathématiques», a d’ailleurs confié Rama Sow, aujourd’hui experte en science des données et pdg de The Study Project. «La statistique aide à se forger une opinion sur des faits observables», a-t-elle poursuivi.
«Ce que j’ai retenu, c’est que tu peux répondre à des questions à l’aide de la statistique et que tu peux utiliser ça dans ta vie de tous les jours», a résumé Promise. Il va sans dire que les mathématiques et la statistique ont de multiples usages dans la vie quotidienne. «Dans tous les programmes, emplois et domaines, il y a des mathématiques», a fait observer Frederick-Anthony Ghali. Qu’on se passionne pour les mathématiques comme Hanae Zouitene, consultante chez EY, ou non, les données sont précieuses. «Quand on veut se repérer dans le monde, on peut utiliser ces informations. La statistique contribue à développer l’esprit critique», a souligné Jean-Yves Djamen.
La journée s’est conclue sur les mots de Dorothy William, militante et historienne spécialiste de l’histoire des Noirs, qui a encouragé les élèves présents à poursuivre leurs parcours. «N’oubliez jamais l’importance de la persévérance», a-t-elle rappelé.
Pour en savoir plus sur la mission et les initiatives de Cap Campus, visitez le site capcampus.umontreal.ca.