«En tant que recteur, c’est important que je donne l’exemple»

Meriame Taoufella et Daniel Jutras

Meriame Taoufella et Daniel Jutras

Crédit : Réseau des diplômés et des donateurs, Université de Montréal

En 5 secondes

Il y a quelques semaines, le recteur a remis la Bourse d’accessibilité Daniel Jutras à Meriame Taoufella, une étudiante en ergothérapie. Récit de leur rencontre.

«Vous savez: moi aussi je suis un étudiant de première génération. Mes parents n’ont pas de diplôme universitaire. Ce n’est pas un jugement, c’était la norme à l’époque… Et ça l’est encore pour certaines familles, notamment chez les nouveaux arrivants.»

C’est par ces mots que le recteur de l’Université de Montréal a accueilli Meriame Taoufella, étudiante en ergothérapie, mais aussi nouvelle lauréate de la Bourse d’accessibilité Daniel Jutras.

À bâtons rompus, ils ont discuté pendant près de trente minutes, laissant le temps à la nouvelle boursière de raconter son histoire et plus particulièrement celle de ses parents, qui sont arrivés d’Algérie dans les années 90 et se sont installés à Repentigny. Meriame Taoufella et ses frères, ainsi que leurs études supérieures respectives (l’aîné étudie à Polytechnique Montréal), sont le fruit de cette décision courageuse. Avant eux, personne dans la famille n’était allé à l’université.

«Mes parents m’ont poussée à aller le plus loin possible dans mes études, à optimiser mon potentiel, a-t-elle insisté. J’ai étudié au Programme d’études internationales à Repentigny, puis au Collège de Maisonneuve et là je viens de commencer mon baccalauréat en ergothérapie à l’Université de Montréal. En parallèle, j’ai fait et continue de faire beaucoup de bénévolat pour la communauté de Repentigny, notamment en confectionnant des paniers de Noël pour l’organisme Fin à la faim…»

Un montant de 3 000 $

Lorsqu’il a décidé de créer la Bourse d’accessibilité Daniel Jutras, le recteur n’a pas tergiversé longtemps sur la cause qu’il souhaitait défendre, guidé notamment par son histoire personnelle et par ses convictions. «Il me semble capital, pour l’avenir du Québec, qu’on motive les gens qui n’ont pas grandi dans un environnement universitaire, qu’on les appuie quand ils viennent de milieux qui ne comptent aucun diplômé.»

En attribuant chaque année une bourse de 3 000 $ à une étudiante ou un étudiant de première génération, le recteur entend encourager ce mouvement. Ce montant, quoiqu’il soit, selon lui, modeste, se veut avant tout un symbole pour saluer les efforts admirables que consentent tous ces jeunes.

Pour l’étudiante, toutefois, ce coup de pouce fait toute une différence.

Puisqu’elle vit à Repentigny et qu’elle perd donc de précieuses heures chaque jour dans les transports, l’équilibre entre les études, le travail et les loisirs est un souci constant. «Cette bourse, c’est non seulement un appui financier pour moi, mais un appui de motivation. Ça m’enlève du stress financier: je n’ai pas besoin de travailler pour payer ma session. Non seulement ça me donne du temps, mais ça me motive pour étudier encore plus fort!»

Donner l’exemple

Dans sa récente et remarquée allocution à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le recteur avait listé les trois moteurs de la philanthropie universitaire: la gratitude, l’espoir et la fierté. La Bourse d’accessibilité Daniel Jutras répond parfaitement à cette définition.

Elle découle de la gratitude d’un ancien élève envers son alma mater, elle nourrit l’espoir de rehausser l’expérience étudiante pour développer le plein potentiel de la relève, et elle traduit une fierté face au chemin accompli par une étudiante ou un étudiant.

«C’est très important pour moi, la philanthropie, a rappelé le recteur Jutras. Encore plus avec le lancement de notre grande campagne. Et c’est important, en tant que recteur, que je donne l’exemple, que je manifeste mon propre engagement envers l’université. […] En tout cas, je suis vraiment content qu’on soit tombé sur vous, Meriame, vous m’avez l’air vraiment d’une belle personne!»

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