La cybersécurité à l'ère de l'IA: quelles conséquences sur les individus?

  • UdeMNouvelles
  • Le 10 avril 2024

  • Faculté des arts et des sciences
La conférence «La cybersécurité à l'ère de l'intelligence artificielle: quels impacts sur les individus?» aura lieu le 16 avril.

La conférence «La cybersécurité à l'ère de l'intelligence artificielle: quels impacts sur les individus?» aura lieu le 16 avril.

Crédit : Adobe Stock

En 5 secondes

La communauté universitaire est invitée à assister à une conférence sur le thème de la cybersécurité à l’ère de l’intelligence artificielle le 16 avril.

Les outils d’intelligence artificielle (IA) générative ont conquis un public large dans les dernières années, tant pour un usage privé que pour un usage commercial. Alors qu’il y a deux ans l’utilisation de l’IA était l’apanage des informaticiens, il est maintenant très facile de faire appel à cette technologie.

Prenons l’exemple d’OpenAI. La compagnie créatrice du robot conversationnel ultrapopulaire ChatGPT a lancé Sora en février, qui génère des vidéos nuancées et de haute qualité à partir de textes descriptifs. Cet outil a été rendu disponible à peine quelques mois après la sortie de DALL-E 3, qui permet à l’utilisateur de produire une image très précise à partir d’une courte description. Plus rapidement et facilement que jamais, des personnes malveillantes peuvent créer et diffuser du contenu dont la véracité est de plus en plus difficile à décrypter. La désinformation, l’hypertrucage (deepfake), la fraude et l’hameçonnage (phishing) sont fréquents et les répercussions sur les individus qui en sont victimes sont grandes.

Quels sont les gestes à poser afin de favoriser sa propre cybersécurité? Est-ce que le risque zéro existe en ligne? Y a-t-il des manières de se prémunir contre des formes de cyberattaques avec ces mêmes outils d’IA?

Esma Aïmeur, professeure au Département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’Université de Montréal, Benoît Dupont, professeur à l’École de criminologie de l’UdeM, et Chloé-Anne Touma, rédactrice en chef de CScience et diplômée du Département de communication de l’Université, aborderont ces questions et d'autres thèmes à l’occasion d’une conférence gratuite qui se tiendra le 16 avril sur le campus de la montagne.

Organisée par la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, la conférence sera animée par Chantal Srivastava, journaliste à Radio-Canada pour les émissions Les années lumière et La semaine verte. Au fil des ans, elle a couvert des sujets comme la consommation, l’économie, l’actualité nationale et l’actualité internationale, sans oublier les sciences, la santé et l’environnement dans un contexte de vulgarisation scientifique.

Adopter des comportements sécuritaires

Cible de tentatives d’hameçonnage de façon quasi quotidienne en raison de son domaine d’expertise, Esma Aïmeur fait preuve d’une prudence systématique: «Pour moi, un courriel est suspect jusqu’à preuve du contraire.» Plusieurs gestes peuvent être posés pour limiter le risque d’attaques et favoriser une forme d’hygiène numérique; elle partagera ces pratiques avec le public.

Depuis de nombreuses années, Esma Aïmeur s’intéresse à la protection des données personnelles et à celle de la vie privée. Ses recherches les plus récentes portent entre autres sur l’IA générative, la tromperie en ligne, les fausses nouvelles, les réseaux sociaux et l’éthique de l’intelligence artificielle. Elle est directrice du Laboratoire d’intelligence artificielle pour la cybersécurité de l’UdeM et membre de l'Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique.

Cartographier les risques pour mieux les affronter

Alors que ses collègues étudient la cybersécurité de façon technique, Benoît Dupont s’intéresse aux risques numériques vécus par les individus en première ligne. Spécialiste de la fraude, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyberrésilience et directeur adjoint de l’Institut multidisciplinaire en cybersécurité et cyberrésilience, il mène des recherches sur les politiques de cybersécurité et sur divers instruments de régulation qui se mettent progressivement en place afin de protéger la population et les organisations des risques liés au cybercrime, au cyberespionnage ou aux cyberattaques.

«Il est temps de réfléchir afin de réguler, d’intervenir et d’encadrer tous ces outils d’intelligence artificielle, souligne-t-il. Je veux donner des munitions aux politiciens et aux juristes afin qu’ils puissent faire face à ces risques avec plus de mordant.»

Favoriser la culture numérique

Au fil du temps, Chloé-Anne Touma s’est entretenue avec autant de spécialistes que de victimes de cybercrimes. Rédactrice en chef de CScience, revue de vulgarisation scientifique, elle est témoin de la fascination générale pour l’intelligence artificielle. «De plus, quand on parle d’IA générative, on est touchés personnellement en tant que médias. À l’ère de la hausse de la désinformation, nous avons un devoir de sensibiliser le public à ces enjeux», mentionne-t-elle.

Un des chevaux de bataille de Chloé-Anne Touma est d’ailleurs de donner accès à la culture numérique au plus grand nombre afin que toutes et tous puissent profiter des innovations technologiques de façon saine.

Aide-mémoire

Quoi? Conférence «La cybersécurité à l'ère de l'intelligence artificielle: quels impacts sur les individus?»

Quand? Le 16 avril de 17 h à 18 h 30

Où? Amphithéâtre B-2285, pavillon 3200, rue Jean-Brillant, Université de Montréal

Entrée libre

À noter que l’activité aura lieu en présentiel; l’enregistrement vidéo sera disponible dans les jours qui suivront.

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