Et si vous hébergiez un étudiant ou une étudiante?
- UdeMNouvelles
Le 25 avril 2024
À l'automne, des milliers d’étudiants afflueront vers Montréal à la recherche d’un logement. Et si les membres du personnel de l’UdeM se portaient volontaires pour héberger certains d’entre eux?
Qui vit à Montréal s’imagine bien la difficulté qu’éprouvent les étudiants à se loger à prix abordable. Et le vent n’est pas près de tourner: la Société canadienne d’hypothèques et de logement prévoit que le coût des loyers augmentera à l’automne tandis que le taux d’inoccupation, lui, diminuera pour se rapprocher d'un pour cent.
Dans ce contexte de pénurie de logements locatifs, l’équipe du logement hors campus des Services à la vie étudiante (SVE) de l’Université de Montréal lance un appel aux membres du personnel de l’UdeM. Vous avez une chambre libre dans votre résidence? Ou un appartement à louer? Pourquoi ne pas héberger un étudiant ou une étudiante au cours de la prochaine année universitaire?
«Le besoin est là, selon Isabelle Brasseur, directrice de l’accueil et de l’intégration aux SVE. La pénurie de logements affecte de nombreux étudiants et étudiantes en mettant en péril leur capacité à se concentrer sur leurs études. En leur offrant un toit, les membres du personnel peuvent changer des vies grâce à l’environnement particulièrement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement personnel qui est ainsi créé. Voilà pourquoi nous invitons les membres du personnel à communiquer avec nous» (voir l'encadré).
Deux témoignages
Nous avons rencontré deux employées qui ont hébergé des étudiantes et qui sont ressorties ravies de leur expérience.
Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine en février 2022, la professeure émérite de l’École de santé publique de l'UdeM Marie-France Raynault s’est sentie impuissante, comme tant d’autres. L’appel lancé par le Vice-rectorat aux partenariats communautaires et internationaux l’a touchée: «L’Université cherchait des membres de la communauté prêts à aider des étudiantes ukrainiennes qui allaient poursuivre leurs études ici», raconte-t-elle. C’est la volonté de réagir à l’invasion russe, à la mesure de ses moyens, qui l’a motivée à proposer un hébergement. «Je savais que l’étudiante allait retourner en Ukraine avec une bonne formation universitaire. C’était ma façon de faire une jambette à Vladimir Poutine!» s’exclame-t-elle.
Pour Marilou Garon, conseillère en communications, ce sont des motifs plus pragmatiques qui l’ont incitée à héberger une étudiante française en août 2014. «Je cherchais un logement près du campus, mais les appartements étaient trop grands et trop chers! J’ai pris le pari de signer un bail malgré tout et de louer une chambre meublée à une étudiante de l’UdeM», confie-t-elle. Moins de 24 heures après l’affichage de l’annonce, les messages affluaient, surtout de parents d’étudiants étrangers. «Ils semblaient trouver très rassurante l’idée que leur enfant serait logé chez une employée de l’UdeM!» dit-elle. D’ailleurs, la mère de la future chambreuse a fait le voyage exprès de France pour visiter l’appartement avec sa fille.
Ce qui était initialement une solution financière s’est rapidement transformé en une expérience humaine inespérée pour Marilou Garon et son fils, âgé alors de sept ans. «Il y a eu une entente formidable entre nous, notamment entre l’étudiante et mon fils. Il l’a initiée au hockey, ils jouaient ensemble au baby-foot, tout comme elle le gardait lorsque je devais sortir le soir. Elle est devenue comme une grande sœur pour lui», relate-t-elle.
Même son de cloche chez Marie-France Raynault, pour qui le facteur d’échange culturel était l’un des attraits de cette expérience. «Notre étudiante se joignait régulièrement à nous lors de nos soupers de famille du dimanche et mes petits-enfants l’ont tout de suite adoptée comme l’une des nôtres! Pour eux, l’Ukraine était loin et la guerre quelque chose d’abstrait. Sa présence les a ouverts à une autre réalité», explique-t-elle. Au-delà des soupers dominicaux, les Raynault ont également tenu à faire vivre à leur étudiante certaines expériences culturelles uniques, comme l’initiation au ski et la représentation du ballet Casse-noisette à la Place-des-Arts en compagnie des petits-enfants!
Une expérience à refaire
Marie-France Raynault s’est étonnée de la réaction de certains amis québécois lorsqu’elle leur a fait part de son projet. «Ils semblaient croire que ce serait beaucoup de travail, héberger une étudiante. Mais ce n’est pas du tout le cas! Le plus difficile, c’est de faire le ménage avant!» lance-t-elle en riant.
Marilou Garon renchérit: «Ce sont des jeunes qui consacrent beaucoup de temps à leurs études, parfois ils ont un petit boulot, ils ont aussi des activités et une vie sociale. En trois ans, je n’ai pas senti une seule fois que ma chambreuse me prenait du temps!»
Que ce soit pour obtenir un revenu d’appoint, pour rompre la solitude ou encore pour vivre une expérience culturelle, l’hébergement d’un étudiant ou d’une étudiante s’avère un geste qui peut changer des vies, et ce, pour toutes les parties concernées.
Maintenant que le sous-sol et le jardin sont bien aménagés, Marie-France Raynault se dit prête à vivre de nouveau l’expérience. «J’ai plusieurs amis européens qui hébergent des étudiants étrangers, que ce soit pour mettre de la vie dans la maison ou encore pour se sentir utiles, mentionne-t-elle. J’ai toutefois l’impression que la pratique est moins répandue au Québec. J’aimerais encourager ceux qui nous lisent à tenter l’expérience.»
Marilou Garon encourage elle aussi ses collègues en ce sens. «Avoir un contact étroit avec une personne d’un autre pays et d’une autre culture, c’est un véritable cadeau, observe-t-elle. Lorsqu’en plus, c’est une personne qui s’engage dans un projet d’études, c’est la cerise sur le gâteau!»
Vous souhaitez vous aussi héberger un étudiant ou une étudiante?
Communiquez avec l’équipe du logement hors campus des Services à la vie étudiante. Elle pourra vous accompagner dans votre offre et la partager avec la communauté étudiante de l’UdeM.