L’UdeM félicite ses chercheurs
- UdeMNouvelles
Le 8 mai 2024
- Virginie Soffer
Au cours de cette soirée, les chercheuses et chercheurs ont été récompensés pour l’attribution de chaires de recherche du Canada, de chaires d’excellence en recherche du Canada, de subventions majeures, de chaires philanthropiques, de prix québécois, de prix canadiens et de prix étrangers.
Crédit : Amélie Philibert, Université de MontréalL’Université de Montréal a souligné les grandes réalisations de ses chercheurs et chercheuses le 6 mai, à la cérémonie Bravo Recherche.
L’Université de Montréal a salué le travail exceptionnel de plus de 100 chercheurs et chercheuses à la cérémonie Bravo Recherche. Pour la première fois depuis la pandémie, l’activité s’est tenue en présentiel dans l’agora du pavillon Jean-Coutu.
Cette cérémonie aura été l’occasion de rappeler le souvenir de Pascale Ouellet, adjointe au Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation, récemment décédée et qui a soutenu les chercheurs et les chercheuses dans l’élaboration de leur dossier de candidature pour de nombreux prix et en a aidé d’autres dans la création de centres de recherche. D’émouvants témoignages de ses collègues et de membres de la communauté de recherche ayant bénéficié de son expertise ont été diffusés.
Au cours de cette soirée, les chercheuses et chercheurs ont été récompensés pour l’attribution de chaires de recherche du Canada (7 obtentions, 12 renouvellements), de chaires d’excellence en recherche du Canada (3), de subventions majeures (18), de chaires philanthropiques (9 obtentions, 12 renouvellements), de prix québécois (30), de prix canadiens (32) et de prix étrangers (30).
Les réalisations de cinq d’entre eux ont particulièrement retenu l’attention d’UdeMNouvelles.
Amissi Melchiade Manirabona
Amissi Melchiade Manirabona, de la Faculté de droit, a remporté le deuxième prix Walter-Owen de la Fondation canadienne pour la recherche juridique.
Que souligne ce prix?
J’ai reçu ce prix pour un livre que j’ai publié en 2020 sur les droits des victimes d’actes criminels. Ce prix souligne l’importance de cet ouvrage, qui est le premier du genre au Canada.
Quelles recherches allez-vous poursuivre au cours des prochaines années?
Je continue à travailler sur les droits des victimes. Je continue à faire en sorte que les juges, les avocats soient sensibilisés aux besoins des victimes d’actes criminels. Pour que nos systèmes juridiques fonctionnent bien, il faut qu’on prenne en compte la réalité des victimes d’actes criminels, qui sont de plus en plus nombreuses. Dans l’interaction avec ces personnes et dans les prises de décision, il faut tenir compte de leurs attentes et de leurs souffrances. On pourra ainsi les aider à panser les blessures qu’elles ont subies.
Ryoa Chung
Ryoa Chung, du Département de philosophie, a gagné le prix de recherche de la Fondation Croix-Rouge française.
Que vient souligner ce prix?
Ce prix valorise les recherches à but humaniste et humanitaire dans des contextes de crise. J’ai moi-même essayé de développer le domaine de l’éthique des relations internationales en philosophie politique. Pour mieux étudier les enjeux en relations internationales, je les ai considérés à travers le prisme des inégalités de santé.
Quelles sont les recherches que vous allez entreprendre dans les prochaines années?
J’ai reçu une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour un projet qui porte sur la santé, la sécurité et la justice. Ces travaux abordent les enjeux de sécurisation de la santé dans des contextes de conflits armés, de conflits violents, de crises humanitaires en situation de pandémie. Qu’est-ce qu’on entend par sécurité? Jusqu’à quel point les considérations de sécurité peuvent-elles être en contradiction avec des principes de justice et de droits individuels?
En parallèle, je suis membre du comité scientifique Une seule santé à l’UdeM. Cela m’intéresse de mieux comprendre quels sont les principes philosophiques sur lesquels reposent trois modèles de gouvernance globale en santé qui sont en ce moment préconisés, soit Une seule santé, Santé planétaire ou ce qu’on appelle «Universal Health Coverage». Ces trois modèles sont un peu concurrents. L’équipe à laquelle je suis associée à l’Université de Montréal privilégie l’approche Une seule santé et je voudrais cerner le potentiel et les limites de ces modèles.
Jian-Yun Nie
Jian-Yun Nie, du Département d’informatique et de recherche opérationnelle, est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le traitement de l’information et les applications du langage naturel.
Quel est l’objectif de cette chaire?
Cette chaire de recherche a été créée pour favoriser les études sur le traitement de l’information et les applications en langage naturel. Nous travaillons sur différentes langues, qu’il s’agisse du français, de l’anglais ou encore du mandarin. Nous travaillons sur l’optimisation de la compréhension de la langue naturelle par des machines. Nous nous penchons aussi sur la création d’applications qui utilisent la langue naturelle pour la conversation et pour répondre à des questions comme dans le cas de ChatGPT.
Quels seront les objets d’étude de vos travaux au cours des cinq prochaines années?
La Chaire m'accorde une subvention dont je peux me servir pour engager un postdoctorant ou un agent de recherche. Cela me permet également de collaborer avec davantage d'étudiants et d’étudiantes sur le terrain. Dans ce domaine, où les problèmes sont nombreux, cette subvention élargit mes possibilités de recherche. Un des problèmes majeurs réside dans la compréhension: comment extraire le sens d'un texte une fois qu'il est produit? Je doute que ChatGPT puisse vraiment saisir ce sens. Y a-t-il des applications capables d'aller au-delà de la simple analyse pour comprendre un concept et ses liens avec d'autres concepts? Par exemple, en médecine, comment un concept médical est-il associé à d'autres concepts et comment traiter une maladie en conséquence? Bien que ChatGPT puisse établir certains liens, ce n'est pas son objectif principal, mais plutôt un effet secondaire. Notre but sera précisément de réaliser cela, en plaçant ces recherches au cœur de nos travaux.
Matilde Lalin
Matilde Lalin, du Département de mathématiques et de statistique, a été nommée fellow de l’Association for Women in Mathematics.
Que souligne cette marque de reconnaissance?
Cette marque de reconnaissance est reliée à mes travaux de recherche ainsi qu’à mes activités pour promouvoir les mathématiques parmi les femmes. J’ai ainsi organisé différentes conférences sur les femmes et les mathématiques.
Sur quels sujets allez-vous travailler dans les prochaines années?
Je vais poursuivre mes travaux en arithmétique sur différents aspects de la théorie des nombres. Je m’intéresse à la compréhension de la structure des nombres. Je regarde par exemple comment ils sont composés à partir de nombres premiers. Cela a des applications concrètes en cryptographie. C’est un domaine très stimulant où se font de nouvelles recherches et des découvertes.
Jean-François Lapierre
Jean-François Lapierre, du Département de sciences biologiques, est finaliste du prix Relève scientifique du gouvernement du Québec.
Que vient souligner ce prix?
Ce prix récompense les chercheuses et chercheurs âgés de 40 ans et moins au Québec pour leurs avancées en recherche et les partenariats et relations durables noués dans la communauté de recherche. Ma contribution au sein du GRIL [Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie], dont je suis codirecteur et qui rassemble une soixantaine de chercheuses et de chercheurs répartis dans 11 établissements universitaires québécois, a été saluée. Le GRIL collabore avec le gouvernement, l'industrie et un large éventail de personnes aux expertises variées.
Sur quoi allez-vous travailler avec le GRIL au cours des prochaines années?
Nous allons nous concentrer sur deux axes de recherche distincts: le fonctionnement des écosystèmes aquatiques et, grâce aux connaissances acquises, l’élaboration de solutions. Notre objectif est de mener des recherches fondamentales sur les systèmes aquatiques, puis de transposer ces connaissances afin d'éclairer la prise de décision et de proposer des pistes de solution. Notre ambition est non seulement de quantifier les problèmes environnementaux, mais aussi de répondre aux besoins concrets des populations en proposant des solutions applicables, susceptibles d'entraîner la mise en place de nouvelles politiques ou règlementations et même d’être à la source d’innovations en matière de recherche sur les systèmes aquatiques d'eau douce.