In memoriam: Pascale Ouellet

Employée à l’Université de Montréal depuis plus de 20 ans, Pascale Ouellet aimait profondément tout ce qui touchait le savoir et la recherche. Son humour fin et mordant n’avait d’égal que sa maîtrise de la langue française. Mélomane de longue date, elle s’adonnait au piano et au violon. Et lorsque les choses se corsaient, elle aimait dire en riant: «Le verre de vin sera bon ce soir!». Pascale Ouellet est décédée le 18 février 2024.

Pascale Ouellet fait très tôt partie de la grande communauté de l’UdeM, d’abord comme étudiante en sciences biologiques et membre active de la radio étudiante CISM, où elle faisait la lecture de nouvelles et animait des émissions d’affaires publiques et scientifiques. En 1988, une fois sa maîtrise en sciences neurologiques obtenue, elle travaille comme chargée de cours à la Faculté de l’éducation permanente. Elle enseigne au sein des programmes de biotechnologie et de toxicomanie jusqu’en 1995.

Par la suite, Pascale Ouellet se joint à la fonction publique provinciale en tant que professionnelle de recherche pour deux ministères: celui de la Recherche, de la Science et de la Technologie, et celui des Finances, de l’Économie et de la Recherche. Elle est mandatée, notamment, pour travailler à la Commission des universités sur les programmes, ainsi que sur la rédaction de la Politique québécoise de la science et de l’innovation. Son exceptionnelle maîtrise du français sera d’ailleurs mise à profit dans la rédaction de discours pour d’anciens ministres tels Pauline Marois, Jean Rochon et David Cliche.

C’est en 2003 que Pascale Ouellet revient au sein de son alma mater alors que Joseph Hubert, doyen de la Faculté des arts et des sciences, la recrute comme adjointe. «Déjà, lors de l’entretien d’embauche, Pascale ressortait du lot», se remémore-t-il. «La variété de son parcours était tout simplement impressionnante.» Lorsqu’il est nommé vice-recteur à la recherche en 2007, Pascale Ouellet le suit et devient alors adjointe au vice-rectorat. «Je retiens surtout sa capacité exceptionnelle de synthèse. Lors de réunions de comités, les discussions peuvent partir dans tous les sens. Pascale notait tout et savait mettre de l’ordre dans l’ensemble de ce qui avait été discuté, pour nous présenter un résumé cohérent qui détaillait parfaitement les prochaines étapes.»

Au vice-rectorat à la recherche, elle participe à différents dossiers d’importance pour l’Université dont la réforme des comités d’éthique de la recherche et de grands projets liés à la Fondation canadienne pour l’innovation comme le Centre sur la biodiversité au Jardin botanique. «La contribution de Pascale à notre université a été remarquable», estime Joseph Hubert.

D’autres vice-rectrices à la recherche, Geneviève Tanguay, Dominique Bérubé et Marie-Josée Hébert, ont pu bénéficier de la qualité de son travail. «Son intelligence, sa sagacité et son engagement indéfectible et généreux pour la grande communauté de recherche de l’UdeM étaient toujours au rendez-vous», souligne Marie-Josée Hébert. «Elle a tracé un chemin d’excellence que nous continuerons à suivre, en honorant son dévouement et son humour.»

Le vice-rectorat donne le mandat à Pascale Ouellet de soutenir les chercheurs dans l’élaboration de leurs dossiers de candidatures pour la reconnaissance en recherche. «C’était la championne des chercheurs», se souvient Jean-Pierre Chupin, professeur à la Faculté de l’aménagement, qui a pu bénéficier de ses services. «Elle se démarquait réellement par son intelligence et par la qualité de son travail. Comme le ferait une directrice de recherche, elle était capable de réorganiser un dossier de candidature tout en le bonifiant. Elle avait un don pour traduire le travail des chercheurs, pour en faire ressortir les points saillants afin de les mettre en valeur. Nous avons perdu quelqu’un d’unique.», se désole-t-il.

On lui confie également les volets équité, diversité et inclusion en recherche, et relations avec les Premiers Peuples, des enjeux pour lesquels elle avait développé une solide expertise. La vice-rectrice associée aux relations avec les Premiers Peuples, Annie Pullen Sansfaçon, a récemment collaboré avec elle sur la création du Centre de recherche interdisciplinaire sur la justice intersectionnelle, la décolonisation et l’équité (CRI-JaDE). «Pascale nous manque déjà. Elle était profondément à l’écoute des besoins des gens et c’était une alliée indéfectible des chercheurs et chercheuses. Elle était aussi très sensible aux réalités vécues par les Premiers Peuples et a joué un rôle important dans nos initiatives de décolonisation de la recherche qui se poursuivent aujourd’hui», précise Mme Sansfaçon.