Une nouvelle chaire pour découvrir plus facilement des contenus scientifiques francophones

La Chaire de recherche du Québec sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français a été créée par les Fonds de recherche du Québec et bénéficie d’un financement de 1,5 M$ pour les cinq prochaines années.

La Chaire de recherche du Québec sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français a été créée par les Fonds de recherche du Québec et bénéficie d’un financement de 1,5 M$ pour les cinq prochaines années.

Crédit : Getty

En 5 secondes

La Chaire de recherche du Québec sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français vise à examiner l'utilisation du français dans la recherche et à l’optimiser.

Vincent Larivière

Vincent Larivière

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

La Chaire de recherche du Québec sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français a été créée par les Fonds de recherche du Québec et bénéficie d’un financement de 1,5 M$ pour les cinq prochaines années. Sa mission est double: examiner l'utilisation du français dans la recherche au Québec, au Canada et à l'étranger et explorer des solutions pour augmenter la production et la visibilité des contenus en français. 

Les cotitulaires de cette chaire sont Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal, titulaire de la Chaire UNESCO sur la science ouverte et directeur scientifique d’Érudit, et Marie-Jean Meurs, professeure au Département d’informatique de l’Université du Québec à Montréal.

Réaliser un état des lieux sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français

«En faisant une analogie avec la difficulté qu'ont les contenus en français à émerger sur des plateformes comme Netflix, nous avons émis l'hypothèse que le même phénomène se produit dans le domaine scientifique. Mais ici, les enjeux concernent également la production de contenus, en plus de leur découvrabilité», explique Vincent Larivière. Les données actuelles sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français restent fragmentaires. «Les informations disponibles convergent vers une situation préoccupante, mais il manque encore beaucoup de données et c’est ce que nous allons étudier», poursuit-il. 

Les chercheurs analyseront non seulement la littérature scientifique, mais aussi d'autres formes de médiation scientifique, telles que les articles de vulgarisation pour le grand public. Leur périmètre d’analyse inclura aussi des documents susceptibles de diriger le public vers des contenus scientifiques en français et d'autres types de productions de recherche, comme les jeux de données, sans limitation de format ou de média (textuel, audio et vidéo). 

Après avoir analysé les facteurs qui influencent la diffusion, la découverte et l’usage de contenus scientifiques, les cotitulaires de la Chaire étudieront comment permettre l'accroissement des capacités technologiques des plateformes de diffusion telle Érudit.  

De l’importance de favoriser des contenus en français

À l'Université de Montréal, où la majorité des étudiants et étudiantes sont francophones, l'utilisation exclusive de l'anglais dans les travaux de recherche engendre une double pénalité, mentionne Vincent Larivière: «D’une part, ils n'ont pas accès à une littérature abondante dans leur langue maternelle, ce qui constitue un obstacle. D'autre part, bon nombre de nos chercheurs et chercheuses prennent plus de temps pour rédiger des articles scientifiques, car ils doivent le faire dans une langue étrangère. Il est donc particulièrement important de favoriser la diversité linguistique afin que chacun puisse se documenter dans une langue qui lui est plus familière, ce qui permet une précision plus grande dans l'expression de sa pensée.» 

Les universités font aussi partie d'une société, ajoute le chercheur. «Si l’on publie exclusivement en anglais, une bonne partie de la population montréalaise et de la population québécoise ne pourra pas lire cette production. On a une certaine responsabilité sociale de diffuser des connaissances dans une langue qui est la langue de la collectivité», conclut le chercheur. 

Sur le même sujet

recherche francophonie financement