Quels changements dans l’enseignement à l’UdeM durant la pandémie?

Si la pandémie est chose du passé, beaucoup de cours comportent à présent un volet en ligne et un autre en présentiel.

Si la pandémie est chose du passé, beaucoup de cours comportent à présent un volet en ligne et un autre en présentiel.

Crédit : Getty

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Une étude s’est intéressée aux effets de la pandémie sur la communauté étudiante et aux mesures mises en place à l’UdeM pour les contrer. Cela a mené à des transformations institutionnelles durables.

À la fin du printemps 2020, une enquête par questionnaire a été menée auprès de 3067 étudiantes et étudiants de l’Université de Montréal. On était en pleine pandémie de COVID-19 et il s’agissait du premier trimestre d’études entièrement à distance. Des transformations institutionnelles se sont opérées au cours de cette période. 

Ces transformations répondent-elles aux besoins de la communauté apprenante et aux exigences de la formation à distance en milieu universitaire? se sont demandé les professeurs du Département de psychopédagogie et d'andragogie de l’UdeM Bruno Poellhuber et Normand Roy ainsi que Marjorie Cuerrier, étudiante à ce même département. 

L’incidence de la crise sanitaire sur la communauté de l’UdeM

L’enquête révèle les répercussions de la pandémie sur les étudiants et les étudiantes. Le questionnaire comportait 30 questions explorant leur situation durant la crise sanitaire, les stratégies d’étude, les relations avec les membres du personnel enseignant ainsi que les défis liés à la formation à distance. 

Selon les résultats, 17 % ont vu un de leurs cours ou de leurs stages être annulé, tandis que 3,5 % ont eux-mêmes annulé des cours pour des raisons personnelles. La majorité des cours (80 %) a été donnée en ligne, dont 18 % de manière partielle, ce qui a entraîné une baisse de motivation chez deux tiers des répondants. Malgré cela, près de la moitié ont continué à consacrer plus de trois heures par jour à leurs études. 

Près de 48 % des répondants ont reçu du matériel informatique offert par les Services à la vie étudiante, qui ont ainsi contribué à un taux de satisfaction global de 46 %. Ceux-ci ont également fourni des aides matérielles, financières ou en matière de ressources humaines pour favoriser des conditions d’étude optimales. Cependant, 23 % des étudiants et étudiantes ont rencontré des difficultés techniques et informatiques et 11 % se sont déclarés insatisfaits des services disponibles. Les principales insatisfactions concernaient le soutien informatique (13 %), le soutien psychologique (17 %) et surtout le soutien financier (23 %). 

De nombreuses mesures mises en place à l’UdeM

Bruno Poelhuber

Bruno Poellhuber

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Le Centre de pédagogie universitaire (CPU) de l’UdeM soutient le développement pédagogique du personnel enseignant et des facultés. Durant la pandémie, le CPU a facilité la transition vers l'enseignement à distance en proposant des guides, webinaires et ressources numériques pour l’autoformation et l’adoption de nouvelles approches pédagogiques. «Tout le monde a été mobilisé en 24 heures pour offrir de l'accompagnement quant aux cours à distance. Parmi les premières choses qui ont été faites assez rapidement, il y a la conception de guides, de documents et de webinaires», explique Bruno Poellhuber. 

Le CPU a aussi mis sur pied des cellules de collaboration pédagogique pour les 13 facultés de l’Université, permettant le partage des connaissances et des pratiques. Par exemple, la cellule en aménagement a utilisé StudiUM et Teams pour animer des forums et séminaires, tandis que celle en médecine a conçu un modèle de téléconsultation pour les stages à distance. 

Pour soutenir les étudiants et les étudiantes durant la pandémie, les Services à la vie étudiante ont élaboré différentes ressources comme un guide sur les stratégies à mettre en œuvre pour la formation à distance et une trousse de bien-être pour aider à gérer le stress et l'anxiété et maintenir une alimentation saine.  

Les Services à la vie étudiante se sont également alliés à la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) pour créer en très peu de temps la campagne Tout le monde a des bas, visant à sensibiliser la communauté universitaire à la santé psychologique. La FAÉCUM «a multiplié les actions en vue de combattre la stigmatisation liée à la santé mentale, encourager l’adoption de saines habitudes de vie, améliorer le bien-être de la population étudiante et promouvoir les services de soutien offerts», indiquent les auteurs de l’étude. 

Forte demande de formation à l’enseignement à distance

Normand Roy

Normand Roy

Crédit : Faculté des sciences de l'éducation, Université de Montréal

Si la pandémie est chose du passé, beaucoup de cours comportent à présent un volet en ligne et un autre en présentiel. La demande de formation en matière d'enseignement à distance demeure forte chez le personnel enseignant aux cycles supérieurs. 

«Auparavant, les ingénieurs pédagogiques et les conseillers pédagogiques spécialisés en formation à distance étaient les principaux bénéficiaires de ces formations. Aujourd'hui, de nombreux enseignants et enseignantes les suivent, conscients de leur utilité. Bien qu’un pic de la demande ait eu lieu juste après la pandémie, la demande de formation persiste. Désormais, le personnel enseignant reconnaît l'importance de maîtriser la formation à distance à un moment donné de leur parcours», dit Normand Roy. La pandémie a conduit à des changements permanents dans l'enseignement. 

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