École d’été du CPU: des professeurs témoignent

  • Forum
  • Le 18 septembre 2020

  • Catherine Couturier
La concentration sur trois jours des ateliers de l’école d’été s’est avérée une solution efficace pour les chargés et chargées de cours, qui occupent souvent un autre emploi à temps plein, et pour les professeurs et professeures, qui ont de multiples obligations.

La concentration sur trois jours des ateliers de l’école d’été s’est avérée une solution efficace pour les chargés et chargées de cours, qui occupent souvent un autre emploi à temps plein, et pour les professeurs et professeures, qui ont de multiples obligations.

Crédit : Getty

En 5 secondes

De nombreux membres du personnel enseignant ont suivi l’école d’été du Centre de pédagogie universitaire. Deuxième d’une série de deux articles qui rend compte de leur expérience virtuelle d’études.

«Ça n’a aucune mesure, le travail que ça demande, préparer un cours à distance intéressant, dynamique et qui retient l’attention. On connaît mal les outils, on doit les apprivoiser et, de plus, c’est un investissement de temps», constate Viviana Fridman, chargée de cours au programme de deuxième cycle en études internationales à la Faculté des arts et des sciences. Heureusement, l’école d’été du Centre de pédagogie universitaire (CPU) est venue à la rescousse.

Des outils pour tous

Viviana Fridman

Crédit : Amélie Philibert

Peu importe leur degré d’expérience de l’enseignement en ligne, les membres du corps enseignant à qui nous avons parlé ont retiré de grands bénéfices de l’école d’été. Adrian Burke, professeur au Département d’anthropologie, avait déjà donné des cours en ligne. «J’utilisais alors une approche plutôt traditionnelle: j’enregistrais ma voix sur un PowerPoint pour bien contrôler le rythme du cours», explique-t-il. Même s’il a suivi plusieurs formations du CPU et de son département, l’école d’été ne l’a pas déçu: «J’ai appris beaucoup! Même si mettre tout cela en œuvre, c’est une autre chose», constate-t-il. «L’équipe du CPU nous a fait découvrir des outils sans toutefois nous saturer», ajoute Mme Fridman, qui a par le passé donné des cours en ligne.

Des outils comme TurningPoint (sondages, télévoteurs), Ensemble Anthem (une application d’enregistrement de conférences qui permet aussi d’éditer une vidéo simplement) et H5P (un logiciel libre de création de contenu interactif grâce auquel il est possible par exemple d’insérer des questions dans une vidéo YouTube publique) ont été présentés durant les webinaires et les ateliers. «Je connaissais les télévoteurs pour les avoir utilisés dans mes grands groupes [en présentiel], mais je pense maintenant essayer TurningPoint à distance», remarque Chantal Lafond, professeure à la Faculté de médecine.

Viviana Fridman a déjà pu tester avec succès les différentes fonctionnalités de certains outils à sa première semaine de cours: «J’étais fière de moi! J’ai eu recours à plusieurs choses que je n’avais jamais utilisées, comme un sondage, la consultation, la création de groupes», énumère-t-elle.

Les participants et participantes ont aussi approfondi leur connaissance de StudiUM. «Je suis disponible une heure ou deux pour répondre à des questions sur le forum de StudiUM, et ça permet d’apporter des réponses plus tard si jamais l’étudiant ou l’étudiante n’est pas disponible au moment du forum», anticipe M. Burke. Même celles et ceux qui étaient plus familiarisés avec StudiUM ont fait des découvertes. «Je connaissais plusieurs fonctionnalités, mais je n’avais pas eu le temps de les essayer. Ce n’était que la pointe de l’iceberg», raconte Mme Fridman, qui prévoit prendre, enfin, le temps d’explorer les multiples possibilités. Elle a pour la première fois découpé sa présentation en chapitres pour mieux la téléverser sur StudiUM.

Repenser sa pédagogie

Adrian Burke

Crédit : Amélie Philibert

Même si Adrian Burke est plutôt un habitué de Teams, Zoom, Skype et autres outils technologiques, l’école d’été lui a permis d’aller plus loin: «J’ai appris qu’il était peut-être temps pour moi de renouveler ma pédagogie», confie-t-il. «Le côté pédagogique était bien intégré aux outils technologiques, ce n’était pas totalement séparé», poursuit Mme Fridman. En effet, l’école d’été, «contrairement à d’autres formations, était donnée par des spécialistes en pédagogie, qui sont au fait des bonnes pratiques d’aujourd’hui», dit M. Burke, ce qui en fait sa grande force. Il pense poursuivre son enseignement synchrone par Zoom, mais aura probablement recours à Teams pour bâtir des équipes à l’intérieur de la classe. «Les cours en archéologie sont souvent magistraux. Mais ça commence à changer avec l’archéologie publique et la participation des gens à la production des connaissances», remarque-t-il. La pandémie offre une occasion pour davantage expérimenter le travail d’équipe.

Au-delà des outils technologiques, l’effet psychologique de la distance a pris une place importante durant l’école d’été: comment briser la sensation d’isolement des étudiants et étudiantes? Comment les amener à participer? Les cours en ligne demandent en effet un effort particulier aux enseignants pour maintenir l’attention des apprenants. «Il faut être plus créatif pour noter la participation», indique pour sa part Viviana Fridman, qui compte essayer à ce chapitre un forum questions-réponses pour discuter des lectures ainsi que des questionnaires.

Apprendre partout

Chantal Lafond

Crédit : Amélie Philibert

La concentration sur trois jours des ateliers de l’école d’été s’est avérée une solution efficace pour les chargés et chargées de cours, qui occupent souvent un autre emploi à temps plein, et pour les professeurs et professeures, qui ont de multiples obligations. «Quand j’ai vu que je n’avais pas à me déplacer pour suivre la formation et que plusieurs formations me semblaient intéressantes pour les étudiants et étudiantes, j’ai décidé de m’inscrire», mentionne la Dre Lafond. Malgré sa semaine d’activités cliniques à l’hôpital, la médecin a pu suivre la majorité des cours de l’école d’été grâce à la flexibilité de la formation à distance.

L’école d’été a stimulé Mme Lafond et lui a donné l’occasion de réfléchir aux différentes façons d’offrir à un plus grand nombre une visite de différentes installations de son hôpital. Elle organise en effet depuis plusieurs années une visite guidée du laboratoire de fonctions respiratoires, du laboratoire du sommeil et de la chambre hyperbare de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. «Le circuit est ponctué de plusieurs questions pour susciter la réflexion chez les 40 étudiantes et étudiants participants», explique-t-elle. En raison de la pandémie, la professeure travaille à offrir à l’ensemble de la classe, soit 280 personnes, une visite virtuelle.

Le site du CPU regorge également d’informations, et les membres du personnel enseignant y trouveront des capsules pour se rafraîchir la mémoire et pour outiller leur classe. «La formation a commencé par l’étiquette à adopter dans les discussions; j’ai d’ailleurs donné le lien à mes étudiants et étudiantes afin d’établir les bases pour fonctionner de façon satisfaisante», observe Mme Fridman.

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