Quel antibiotique donner à un chat ou un chien?

L’application propose des solutions aux antibiotiques pour traiter les infections lorsqu'il existe d'autres méthodes.

L’application propose des solutions aux antibiotiques pour traiter les infections lorsqu'il existe d'autres méthodes.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Le CHUV a lancé une application en français via la plateforme Firstline pour assister les vétérinaires et les étudiants dans la sélection des antibiotiques pour les chats et les chiens.

Alors que la résistance aux antibiotiques progresse tant chez les humains que chez les animaux, une première application francophone de recommandations vétérinaires sur l'usage judicieux des antibiotiques a été lancée. Cette application mobile gratuite offre un accès facile aux recommandations les plus récentes en médecine vétérinaire concernant le choix approprié des antibiotiques. Conçue pour les professionnels de la médecine vétérinaire, qu'ils soient vétérinaires, techniciens en santé animale ou étudiants, l’application du Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) de l'Université de Montréal via la plateforme Firstline permet notamment de vérifier les posologies d’administration d’antibiotiques. 

Grâce à la collaboration de l’Association canadienne des médecins vétérinaires, le CHUV devient le troisième établissement d’enseignement vétérinaire dans le monde à adopter la plateforme Firstline, après l'Université de Guelph en Ontario et le College of Veterinary Medicine de l’Université d’État de l'Ohio, aux États-Unis. Le CHUV se distingue aussi en étant le premier établissement universitaire à proposer une interface en français. 

Cette application, qui a pu voir le jour grâce au soutien financier de l’UdeM et du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, fournit différentes recommandations pour les chiens et les chats. L’application répertorie les pathogènes et les antimicrobiens. Elle comprend également une boîte à outils en lien avec la prévention et le contrôle des infections, comme la liste des maladies à déclaration obligatoire ainsi que les précautions à prendre en cas de morsures et de griffures. 

Réduire l’usage des antibiotiques et aider à faire le bon choix

Marion Allano

Marion Allano

Crédit : Courtoisie

«L'idée est de disposer d'un outil qui regroupe des informations pratiques en un seul endroit pour aider les praticiens à choisir les antibiotiques appropriés. Cet outil rappelle les différents critères à prendre en compte pour sélectionner un antibiotique», explique Marion Allano. La clinicienne-enseignante et responsable de la prévention et du contrôle des infections à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal est à l’origine de l’application du CHUV. 

L’application propose des solutions aux antibiotiques pour traiter les infections lorsqu'il existe d'autres méthodes. «Par exemple, pour soigner un abcès, il est recommandé de le drainer, sans recourir forcément aux antibiotiques», illustre Marion Allano. 

L’outil rappelle également de ne pas administrer d'antibiotiques de manière préventive. 

Si des antibiotiques sont nécessaires, l’application indique lequel utiliser de préférence. Ainsi, elle recommande des antibiotiques à appliquer localement en surface plutôt qu’à ingérer, les quantités étant souvent plus importantes par voie orale. 

Se tenir au courant des dernières avancées

Des notifications de nouvelles recommandations sont également proposées. «C'est intéressant pour les utilisateurs d'être informés en cas de modifications de posologies ou de mises à jour des lignes directrices concernant tel ou tel type d’infection», dit Marion Allano. 

Si de nouveaux consensus se dégagent pour le traitement des affections, le comité d'antibiogouvernance du CHUV, composé de membres du corps professoral et de cliniciens experts et cliniciennes expertes dans leur domaine, actualisera le contenu de l’application. 

Actuellement, les recommandations de l’application concernent les chats et les chiens, mais l'équipe espère étendre prochainement ces conseils à d'autres espèces, en commençant par les équidés, puis à d'autres animaux. 

«Cette application est une avancée significative dans la diffusion des bonnes pratiques de prescription en médecine vétérinaire», conclut Marion Allano.