L’UdeM adopte son plan d’action Place aux Premiers Peuples 2024-2029

Construire ce plan d’action avec les membres des communautés autochtones a été central dans l’approche adoptée par l’Université de Montréal.

Construire ce plan d’action avec les membres des communautés autochtones a été central dans l’approche adoptée par l’Université de Montréal.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Le plan d’action Place aux Premiers Peuples 2024-2029 est adopté par le Vice-rectorat à la planification et à la communication stratégiques de l’Université de Montréal.

Le plan d’action Place aux Premiers Peuples 2024-2029 est maintenant en vigueur à l’Université de Montréal. Avec l’appui de Jean-François Gaudreault-DesBiens, vice-recteur à la planification et à la communication stratégiques à l’UdeM, Annie Pullen Sansfaçon s’est concentrée sur la réalisation de ce document depuis qu’elle a été nommée vice-rectrice associée aux relations avec les Premiers Peuples, il y a un an.

«Nous avons d’abord rencontré les gens des différentes facultés de l’UdeM concernés par les dossiers en la matière ainsi que des membres des communautés autochtones étudiante et employée pour bien connaître leurs besoins», explique celle qui est également professeure à l’École de travail social de l’Université et membre de la nation huronne-wendate.

Pour valider et enrichir les propositions, elle a notamment mobilisé la nouvelle structure de gouvernance autochtone, dotée d’un conseil de gouvernance. Il est formé de membres des communautés autochtones employée et étudiante de l’UdeM ainsi que de membres d’organismes autochtones et d’une communauté de proximité.

Réconciliation et décolonisation

Construire ce plan d’action avec les membres des communautés autochtones a été central dans l’approche adoptée par l’Université de Montréal.

«Dans une démarche de réconciliation et de décolonisation, c’est extrêmement important d’avoir à toutes les étapes du processus des personnes issues des Premiers Peuples engagées dans les projets les concernant, dit Annie Pullen Sansfaçon. J’ai donc fait des consultations avant d’écrire, puis je suis retournée consulter après avoir rédigé les bases du plan d’action pour valider la pertinence des stratégies proposées.»

En cohérence avec le Plan stratégique 2022-2032 de l’Université, le nouveau plan d’action s’ancre dans les grands principes de gouvernance autochtone et dans l’établissement de relations sincères avec les Premiers Peuples en respectant leur autonomie et leur autodétermination. Son grand objectif est aussi la création d’un milieu plus culturellement sécurisant.

Quatre projets structurants

Le plan d’action Place aux Premiers Peuples 2024-2029 propose quatre grands projets structurants qui, selon une pensée circulaire, contribuent l’un l’autre à l’atteinte des objectifs poursuivis. Le premier projet vise à rendre la présence autochtone plus visible à l’UdeM, par exemple en facilitant l’intégration de contenu autochtone dans les cours et les programmes.

Le deuxième consiste à améliorer le sentiment de sécurité entre autres en produisant un diagnostic institutionnel des expériences de racisme et de discrimination vécues par les Autochtones.

Le troisième est de soutenir les membres des Premiers Peuples en conscientisant par exemple les gestionnaires et les cadres aux risques inhérents à la poursuite, de manière rigide, de cibles de recrutement.

Par le quatrième projet, l’UdeM souhaite atteindre un plus grand équilibre des savoirs. «C’est absolument essentiel si nous voulons aller vers la décolonisation, affirme Annie Pullen Sansfaçon. Les universités sont grandement basées sur des méthodologies et des savoirs coloniaux qui laissent peu de place aux savoirs traditionnels autochtones, souvent transmis à travers la tradition orale. Nous voulons que les savoirs autochtones et occidentaux soient traités de manière plus égalitaire.»

Déjà des avancées

Avant même que le plan d’action Place aux Premiers Peuples 2024-2029 soit adopté, certains de ses objectifs étaient partiellement réalisés. Ainsi, une formation spécifiquement conçue pour la communauté de l’UdeM a été lancée récemment (objectif 1.3.2).

«Pour augmenter la visibilité des Premiers Peuples, améliorer leur sentiment de sécurité et les soutenir, l’une des clés est de mieux les comprendre, indique Annie Pullen Sansfaçon. C’est pourquoi la formation accessible à tous Place aux Premiers Peuples, d’une durée de quatre heures, est proposée. Elle présente notamment le contexte historique et la situation actuelle chez les Premières Nations. Elle accompagne l’apprenant pour qu’il comprenne les types de discrimination et le racisme systémique. Elle aborde aussi la question de la sécurisation culturelle et ses différentes facettes.»

L’UdeM a en outre adopté le Principe de Joyce en novembre dernier. L’un des objectifs du plan est de faciliter l’intégration du Principe dans les différentes unités et les centres affiliés à l’Université (objectif 2.2.5).

«C’est majeur parce qu’on parle de traitement sans discrimination dans les services de santé et les services sociaux et l’Université de Montréal offre plusieurs programmes de formation dans le domaine», souligne Annie Pullen Sansfaçon.

Chaque service, chaque faculté et chaque vice-rectorat de l’UdeM auront maintenant à s’approprier ce plan d’action et à désigner les stratégies sur lesquelles ils travailleront en premier. «Mais déjà, ajoute-t-elle, voir que certains objectifs sont en voie d’être réalisés montre que la volonté d’améliorer les pratiques est vraiment présente sur nos campus.»

Pour en savoir plus, consultez le site Place aux Premiers peuples.

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation: nouveau jour férié à l’UdeM

À compter de cette année, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation sera un jour férié à l’Université de Montréal. Cela permettra aux membres de la communauté universitaire de prendre un temps d’arrêt afin d’honorer la mémoire des enfants disparus, leurs familles et les personnes survivantes des pensionnats autochtones. Cette décision, prise en collaboration avec divers acteurs de la communauté universitaire, s’inscrit dans les démarches entreprises par l’UdeM pour offrir des occasions de rapprochement et de réconciliation entre allochtones et Autochtones.

Des activités éducatives et de commémoration se tiendront sur les campus de l’Université dans les jours précédant le 30 septembre. La programmation sera dévoilée au cours des prochaines semaines.