Cancers pédiatriques: de bonnes habitudes de vie comme baume

Les dommages causés par les traitements contre le cancer sur un corps en pleine croissance comprennent notamment des complications neurocognitives, endocriniennes et cardiométaboliques.

Les dommages causés par les traitements contre le cancer sur un corps en pleine croissance comprennent notamment des complications neurocognitives, endocriniennes et cardiométaboliques.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Une équipe de l’UdeM déploie cet été, sur l’ensemble du Québec, un programme pour amoindrir les effets secondaires des traitements pour les enfants nouvellement diagnostiqués d’un cancer.

Au cours des trente dernières années, le taux de guérison des cancers pédiatriques s’est grandement amélioré, dépassant aujourd’hui les 80 %, voire plus pour certains types.

Bien que grandement réjouissante, cette baisse de mortalité s’accompagne toutefois d’un bémol: environ les deux tiers des enfants qui survivent au cancer souffriront plus tard d’effets indésirables liés aux traitements agressifs qu’ils ont reçus en bas âge.

Les dommages causés par les traitements contre le cancer sur un corps en pleine croissance comprennent notamment des complications neurocognitives, endocriniennes et cardiométaboliques (dyslipidémie, hypertension, prédiabète, etc.).

Pour amoindrir ces limitations temporaires ou permanentes, une équipe multidisciplinaire de recherche du CHU Sainte-Justine, dont fait partie Valérie Marcil, professeure au Département de nutrition de l’Université de Montréal, a mis sur pied le Projet VIE, il y a quelques années. Ce projet est soutenu par la Fondation Charles-Bruneau, grand partenaire de la Fondation CHU Sainte-Justine.

Et cet été, cette initiative qui a fait ses preuves sera étendue à l’ensemble des centres hospitaliers universitaires desservant une clientèle en oncologie pédiatrique au Québec: au CHU de Québec−Université Laval, au CHU de Sherbrooke et à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Intervenir précocement

Valérie Marcil

Valérie Marcil

Crédit : Courtoisie

Le Projet VIE et sa mouture panquébécoise le Projet VIE-Québec tablent sur le recours aux saines habitudes de vie (nutrition, activité physique et santé mentale) pour faire face aux défis suscités par la maladie pendant et après le traitement.

«Le but est de favoriser le bien-être des enfants et des adolescents atteints de cancer, et d’agir le plus tôt possible après le diagnostic puisque les traitements entraînent rapidement des changements», explique Valérie Marcil.

Du côté de la nutrition, la chercheuse indique que les thérapies peuvent engendrer des complications digestives et altérer les sensations gustatives. Les nutritionnistes offrent ainsi des suivis personnalisés et des ateliers de cuisine pour encourager une alimentation équilibrée pour l’enfant et sa famille, mais aussi remettre le plaisir et la découverte au cœur de l’alimentation.

Parallèlement, les jeunes et les familles bénéficient aussi d’encadrement psychosocial, en plus de recevoir des programmes d’activité physique, comme l’exercice a des effets protecteurs pour plusieurs systèmes du corps humain.

Des avantages physiques et psychologiques

Valérie Marcil peut en témoigner: les jeunes qui participent au Projet VIE et leur famille sont reconnaissants de l’encadrement offert par le programme.

«Nombreux sont les enfants atteints d’un cancer qui ressentent une perte de contrôle de leur corps et une image négative d’eux-mêmes. Avec cette prise en charge plus globale, ils nous expriment avoir retrouvé la confiance pour bouger, et la joie de manger», souligne la chercheuse.

Ultimement, la nutritionniste est persuadée que ces interventions axées sur les saines habitudes de vie auront aussi des bienfaits sur le long terme, notamment sur la santé cardiométabolique. Cette hypothèse sera d’ailleurs étudiée dans les années à venir.