Kamila Szczur, déterminée dans l’adversité
- UdeMNouvelles
Le 20 août 2024
- Béatrice St-Cyr-Leroux
Victime d’un AVC pendant ses études, la diplômée en physiothérapie Kamila Szczur a connu un parcours scolaire marqué par la résilience et la persévérance.
Quand Kamila Szczur se réveille à l’hôpital, incapable de bouger sa jambe et son bras droits, il ne lui faut que quelques instants pour comprendre: elle vient de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique.
Et comble de l’ironie, l’accident s’est produit alors que l’étudiante assistait à un cours en ligne sur… les AVC. Car il faut comprendre que Kamila Szczur terminait à ce moment-là une maîtrise en physiothérapie, un domaine qui combine deux de ses grandes passions, soit le sport de haut niveau et la santé.
En cette semaine des collations des grades, la diplômée de l’Université de Montréal célèbre l’aboutissement de plusieurs années d’efforts, mais aussi de grandes victoires.
Une montagne à gravir
À son réveil, Kamila Szczur vient de subir une opération d’environ 12 heures. Après une hospitalisation d’une dizaine de jours commence alors son séjour en centre de réadaptation marqué par de nombreuses interventions en physiothérapie, ergothérapie, orthophonie et neuropsychologie.
«Quotidiennement, c'était une routine de traitements, je me sentais comme une enfant, devant réapprendre à tout faire: bouger mon bras un peu plus chaque jour, marcher, retrouver mes intonations, travailler ma mémoire à court et long terme, etc. Les soirs, on continuait la réadaptation avec ma famille et mon copain, qui me faisait des parcours avec des bananes au sol que je devais éviter», se rappelle la diplômée.
Malgré les difficultés, elle garde le moral. Sur la recommandation de son neurochirurgien, à la fin de chaque journée elle note dans un journal trois réalisations positives. Parfois, il s’agit de progrès significatifs comme serrer une main avec sa main droite et, d’autres fois, de petits succès ludiques comme parvenir à lancer un chocolat dans sa bouche avec son bras droit.
C’est le retour à la maison qui sera ardu, alors que Kamila Szczur comprend qu’il faudra bientôt qu’elle retourne à l’Université. «J’ai beaucoup douté pendant cette période, me demandant si je serais capable de terminer mes études et de devenir physiothérapeute, confie-t-elle. Par comparaison avec mes exercices de réadaptation, terminer ma maîtrise me semblait être une gigantesque montagne impossible à gravir.»
Tout en continuant sa réadaptation, elle retourne progressivement sur les bancs d’école, largement soutenue, conseillée et encouragée par ses professeurs et collègues du programme de physiothérapie. «C’est grâce à leur appui quotidien, leur adaptation et leur bienveillance que j’ai pu finir mes études, estime-t-elle. Je ne peux qu’espérer avoir l’occasion de rendre la pareille au programme pour toute la précieuse aide reçue.»
Aller de l’avant
Bien qu’aujourd’hui Kamila Szczur vive toujours avec une perte de sensibilité dans sa main droite et une perte de force dans son bras droit, ces défis ne semblent freiner en rien son épanouissement. D’un point de vue professionnel, elle est actuellement physiothérapeute dans un CLSC auprès de jeunes enfants.
«Mon AVC m’a permis de constater que nous avons le pouvoir, en tant que professionnels de la santé, de redonner espoir et de renforcer les capacités physiques et mentales des personnes qui ont subi toutes sortes de blessures et d'accidents», remarque-t-elle.
Parallèlement, depuis son AVC, elle a couru un demi-marathon et fait un triathlon olympique, et elle a dans sa mire le marathon de Toronto à l’automne 2025.
«J’ai appris à profiter pleinement de la vie, toujours avec un sourire aux lèvres, réalisant qu’elle est précieuse et qu’il faut en savourer chaque instant!» lance avec enthousiasme cette diplômée qui recevra cette semaine le prix Martine-Chabot pour le courage dont elle a fait preuve pendant son parcours universitaire.