La Bibliothèque des sciences renommée en l’honneur d’Hubert Reeves
- UdeMNouvelles
Le 8 octobre 2024
- Béatrice St-Cyr-Leroux
La bibliothèque du Complexe des sciences du campus MIL porte désormais le nom de l’illustre astrophysicien, professeur et diplômé de l’UdeM décédé l’année dernière.
Déjà gravé dans la mémoire collective, voilà que le nom d’Hubert Reeves marquera durablement celle de la communauté de l’Université de Montréal: la Bibliothèque des sciences du campus MIL s’appelle maintenant la bibliothèque Hubert-Reeves.
Ce changement de désignation se fait en reconnaissance de la contribution de l’astrophysicien à son domaine, à la communication scientifique ainsi qu’à la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Il a lieu un an après le décès à l’âge de 91 ans de ce vulgarisateur, écrivain, scientifique, écologiste et humaniste.
Hubert Reeves et l’UdeM
Connue bien au-delà de nos frontières, l’histoire d’Hubert Reeves est aussi intimement liée à celle de l’Université de Montréal. Titulaire d’un baccalauréat en physique de l’UdeM (1953), le scientifique y a enseigné cette discipline de 1960 à 1964 et a conservé tout au long de sa carrière son lien avec l’Université comme professeur associé, puis professeur honoraire. Chaque année, il revenait dans son alma mater pour enseigner la cosmologie.
Son autobiographie Je n’aurai pas le temps révèle d’ailleurs que, à l’âge de 10 ans, il pouvait contempler l’emblématique tour de l’UdeM par la fenêtre de sa maison dans le quartier Côte-des-Neiges. Au primaire, il faisait ses devoirs en jetant un œil sur le bâtiment. «J’étais confiant: la marche à suivre était claire. Le but nourrissait mes énergies», affirmait-il.
En 1984, l’Université lui a décerné un doctorat honorifique pour souligner son importante contribution à l’astrophysique, notamment ses études sur «l’abondance de l’hydrogène lourd avant la formation des premières étoiles», qui ont permis de mieux comprendre le big bang.
On lui doit également la création du Fonds Hubert-Reeves, qui décerne chaque année une bourse à une étudiante ou un étudiant de l’Université de Montréal inscrit aux cycles supérieurs en astrophysique. Sa passion pour l’astronomie et ses connaissances sur l’écologie alimentaient aussi régulièrement des conférences aux Belles Heures.
Un talent pour la transmission des savoirs
Outre ses contributions scientifiques, Hubert Reeves a publié de nombreux ouvrages de vulgarisation, dont certains ont connu un vif succès. Par exemple, Patience dans l’azur et L’heure de s’enivrer ont initié le grand public aux mystères de l’astrophysique dans plus de 25 langues, faisant de son auteur l’un des physiciens les plus connus dans le monde.
«J’ai voulu donner à contempler et à comprendre», écrivait celui qui a transmis comme nul autre l’émerveillement que lui inspirait la relation entre le cosmos et la nature tout en alertant le grand public sur les conséquences des changements climatiques.
Au sein de l’Université de Montréal, le savant a inspiré toute une génération de scientifiques s’intéressant à l’astronomie, mais aussi à l’environnement et à la communication scientifique. C’est le cas de Marie-Eve Naud, coordonnatrice scientifique au rayonnement et à l’éducation à l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes. L’astrophysicienne – qui a d’ailleurs reçu la bourse Hubert-Reeves durant ses études supérieures – se rappelle avoir été marquée par sa rencontre avec l’homme de science au début de sa carrière.
«Je me souviens de m’être sentie vraiment chanceuse de pouvoir le côtoyer “en vrai”. Je sais que plusieurs jeunes qui nous visitent avec l’espoir de faire une carrière en astrophysique ont été inspirés par la lecture de ses livres. J’ai moi-même pris un grand plaisir à lire L’Univers expliqué à mes petits-enfants avec mes propres enfants. Et son livre Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve, que j’ai lu récemment, a mis un baume sur mon deuil par rapport à l’état de la planète», confie la communicatrice scientifique.
Hubert Reeves et le pouvoir de l’émerveillement
À l’occasion du premier anniversaire du décès d’Hubert Reeves, l’Université de Montréal présente une conférence réunissant trois personnes dont les thèmes de recherche recoupent ses passions:
- L’astrophysicien René Doyon, professeur à l’Université de Montréal et directeur de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes, contribue aux avancées internationales en astrophysique notamment grâce aux images obtenues par le télescope spatial James-Webb, sur lequel il a travaillé.
- L’environnementaliste Jérôme Dupras est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique et fondateur du Centre de recherche appliquée sur la biodiversité et les écosystèmes à l’Université du Québec en Outaouais. Comme musicien, il a exprimé son engagement à l’égard de la cause environnementale au sein des groupes Les Cowboys Fringants et Solastalgie.
- Céline Riverin est professeure de philosophie et de théorie de la connaissance au Collège Jean-de-Brébeuf. Dans sa thèse de doctorat en philosophie faite à l’Université de Montréal (2015), elle s’est intéressée à la nouvelle astronomie de Johannes Kepler et plus largement aux réflexions philosophiques inspirées des sciences et de la cosmologie.
Animée par la journaliste Noémi Mercier, cette discussion gratuite et ouverte au grand public aura lieu le mercredi 9 octobre dans l'atrium du Complexe des sciences du campus MIL de l’Université de Montréal de 18 h à 19 h 30.
La conférence affiche complet. Toutefois, vous pouvez vous présenter sur place peu de temps avant la tenue de l'activité dans l’éventualité où un billet de dernière minute serait disponible.