Le Jour de la nuit: le 12 octobre, on éteint les lumières… pour mieux voir les étoiles!

En éteignant les lumières qui éclairent le ciel, on peut voir davantage d'étoiles, même dans une grande ville comme Montréal.

En éteignant les lumières qui éclairent le ciel, on peut voir davantage d'étoiles, même dans une grande ville comme Montréal.

Crédit : Getty

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À l’occasion du Jour de la nuit, la population québécoise est invitée à éteindre les lumières pour assister au spectacle offert par le ciel et les innombrables étoiles qui le composent.

Le 12 octobre, la communauté universitaire – et la population québécoise tout entière – est conviée à éteindre les lumières à l’occasion de la première édition québécoise du Jour de la nuit, qui a lieu depuis plusieurs années en France. À cette occasion, les lumières de la tour du pavillon principal du campus de la montagne seront éteintes.

Cette activité de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et à la beauté du ciel étoilé est une initiative de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM). 

La RICEMM abrite notamment l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) qui, depuis 1978, contribue à la formation des astrophysiciennes et astrophysiciens de l’Université de Montréal et de l’Université Laval venus y réaliser leurs projets de recherche.

La première réserve internationale de ciel étoilé

Frédérique Baron

Frédérique Baron

Crédit : Courtoisie

S’il existe aujourd’hui 2 réserves de ciel étoilé aux États-Unis et 15 en Europe, la région entourant le mont Mégantic est devenue en 2007 la toute première réserve internationale de ciel étoilé certifiée par l’association DarkSky International. 

«Une réserve internationale de ciel étoilé est un espace de grande étendue jouissant d’un ciel étoilé d’une qualité exceptionnelle et qui fait l’objet d’une protection à des fins scientifiques, éducatives et culturelles ou dans un but de préservation de la nature», explique Frédérique Baron, gestionnaire de projets d’instruments au Laboratoire d’astrophysique expérimentale de l’OMM et chargée de cours au Département de physique de l’UdeM. 

Pour être reconnue comme réserve internationale de ciel étoilé, une région doit comprendre une zone cœur où la noirceur naturelle est préservée au maximum de telle sorte que la Voie lactée est visible durant une nuit typique, ainsi qu'une région périphérique où les administrations publiques, les individus et les entreprises s’engagent à protéger le ciel étoilé à long terme. 

La naissance de la RICEMM est le fruit de gestes individuels et collectifs qui ont permis, entre autres, de convertir plus de 3300 luminaires dans 17 municipalités pour réduire la pollution lumineuse de plus du tiers (35 %). Aujourd’hui, la RICEMM compte sur la participation de 33 villes et villages environnants qui ont mis en place des règlements sur l’éclairage extérieur.  

«Cette initiative a permis à l’Observatoire de continuer ses activités, qui ont une incidence directe sur la science au Québec, poursuit Frédérique Baron, qui est aussi directrice adjointe de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (iREx) et de l’OMM. De plus, elle a permis à la région d’économiser près de deux gigawattheures d’électricité par année!»

De petits gestes pour voir plus clair!

Outre le fait d’éteindre les lumières le 12 octobre à l’occasion du Jour de la nuit, les gens sont invités à poser de petits gestes à plus long terme pour permettre à un plus grand nombre de mieux voir les étoiles… même à Montréal! 

«Au cours d’une activité menée par l’iREx au campus MIL en août 2018 et 2019, nous avions demandé aux responsables des bâtiments des environs d’éteindre leurs lumières, ce qui a permis d'observer les étoiles filantes pendant les Perséides», souligne l’astrophysicienne diplômée de l’UdeM. 

Aussi suggère-t-elle de profiter du 12 octobre pour «analyser votre utilisation de la lumière: pensez à ne pas éclairer inutilement le ciel en optant pour des luminaires à éclairage vers le bas, à choisir des ampoules avec des teintes plus chaudes et à installer une minuterie pour contrôler l’éclairage extérieur ou un détecteur de mouvement». 

«Ce sont de petits gestes qui permettent de profiter du ciel: vos yeux mettent 20 minutes à s’habituer à la noirceur, après quoi on a accès à un spectacle magnifique et gratuit en observant à l’œil nu les étoiles, les planètes, les étoiles filantes et les aurores boréales… Le ciel, c’est beau!» conclut Frédérique Baron. 

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