Benjamin Gwinneth, nouveau professeur adjoint au Département de géographie

Benjamin Gwinneth

Benjamin Gwinneth

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

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Nouveau professeur au Département de géographie, Benjamin Gwinneth est spécialisé dans l’étude des influences des changements climatiques anciens sur les changements de population.

Lorsque Benjamin Gwinneth pose ses valises à l'Université de Montréal au mois d’août en tant que nouveau professeur adjoint au Département de géographie, il se sent déjà chez lui: bien qu'il arrive tout droit du Royaume-Uni, ce jeune chercheur a déjà tissé des liens avec la métropole. 

En effet, c’est à Montréal, plus précisément au Département des sciences de la Terre et des planètes de l’Université McGill, qu’il a effectué son doctorat de 2017 à 2022.

Du déclin de la civilisation maya aux défis contemporains

Benjamin Gwinneth a obtenu son baccalauréat en sciences de la Terre en 2014 à l'Université de Leeds, en Angleterre, tout en faisant une maîtrise intégrée à l'Université de Californie à Santa Barbara. 

«J'ai toujours aimé jongler avec différentes perspectives», confie-t-il avec humilité. Cette soif d'apprentissage le conduit à Madrid, où il devient assistant de recherche, puis il traverse l'Atlantique pour entreprendre des études doctorales à l’Université McGill. 

Ses recherches se concentrent alors sur l'étude des changements environnementaux et leurs conséquences sur la civilisation maya d’Itzan, au Guatemala. 

«Nous avons découvert que, sur une période de 3300 ans, cette population a décliné non seulement pendant les périodes de sécheresse régionale, comme on le pensait, mais aussi lors de phases extrêmement humides», indique-t-il.  

Cette découverte, il l’a faite grâce à une méthode pour le moins originale: l'analyse des stanols, des molécules issues des déchets humains et animaux préservées pendant des millénaires dans les sédiments du lac Itzan et recueillies par carottage. 

Pour procéder à cette analyse, Benjamin Gwinneth utilise une approche novatrice qui combine des outils géochimiques organiques et inorganiques en vue d’étudier les sédiments lacustres en Amérique centrale prélevés au moyen de carottages. 

Ses travaux sont d’ailleurs reconnus par la communauté scientifique: en 2022, il remporte un prix SciArt200 pour la coréalisation d’une vidéo qui les illustre. La même année, il est sélectionné par le programme Green Talents à Berlin, une initiative du ministère fédéral allemand de l'Éducation et de la Recherche visant à promouvoir l'échange international d'idées innovantes en matière d'environnement. 

Après sa soutenance de thèse, Benjamin Gwinneth a fait deux postdoctorats, l'un à Zurich sur les processus modernes dans les lacs et l'autre à São Paulo sur la calibration de technologies pour améliorer la précision des inférences climatiques.

Un choix de carrière combinant histoire et sciences

Interrogé sur ce qui l’a initialement motivé à faire ses études en géographie, Benjamin Gwinneth explique qu’il a d'abord été attiré par l'histoire. «Mais c'est un professeur de géologie qui m'a fait découvrir le rôle de l'histoire dans un contexte naturel, dit-il. La géographie m’a permis de combiner mon intérêt pour l'histoire et les sciences.» 

Maintenant qu’il est à l’Université de Montréal, il entend poursuivre ses recherches, entre autres en menant un projet en Amérique centrale, où il souhaite découvrir comment les civilisations anciennes ont modifié le territoire – par exemple en brûlant la végétation pour avoir des terres propices à l’agriculture. 

Le Québec fait aussi partie des objets d’étude de Benjamin Gwinneth, qui cherche ainsi à comprendre de quelle façon les hardes de caribous migrent, s’ils se déplacent en fonction des climats, de la chasse ou d’autres stress liés à leur environnement.  

«Je suis ravi de rejoindre les rangs de l'Université de Montréal, conclut le nouveau professeur adjoint. Le Département de géographie offre un environnement interdisciplinaire qui correspond parfaitement à mon approche de la recherche.»

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