Parlons-en: l’UdeM aborde le thème de la violence conjugale et familiale

Marie-Ève Daspe, Catherine Boucher et Catherine Ethier

Marie-Ève Daspe, Catherine Boucher et Catherine Ethier

Crédit : Courtoisie

En 5 secondes

L’Université de Montréal invite les membres de sa communauté à une table ronde sur le thème de la violence conjugale et familiale dans le but de les outiller pour soutenir adéquatement les victimes.

Souvent perçue comme appartenant strictement au domaine de la vie privée, la violence conjugale et familiale est rarement abordée dans les milieux de travail. Et pourtant, les employeurs comme l’Université de Montréal ont une responsabilité légale en ce sens. En effet, en vertu de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, un employeur qui apprend que l’un de ses employés est victime de violence conjugale ou familiale a l’obligation de lui apporter son soutien.

C’est ce qui motive la présentation d’une table ronde sur le thème de la violence conjugale et familiale le 4 novembre par la Direction des ressources humaines (DRH) de l’UdeM à l’occasion de la Semaine de la santé et de la sécurité au travail. L’Université souhaite ainsi mettre en œuvre les moyens nécessaires pour répondre de manière adéquate à ses obligations.

«Il faut commencer à parler de la violence conjugale et familiale dans les milieux professionnels, puisque cette réalité a été désignée comme un facteur de risque, au même titre que les risques physiques», explique Mona-Lisa Appolon, conseillère en santé et mieux-être à la DRH.

Si la violence conjugale est davantage connue du grand public, la violence familiale mérite qu’on s’y attarde tout autant. «La violence familiale n’est pas limitée au contexte du couple. Elle englobe tout comportement abusif adopté dans le but de contrôler ou de poser un problème au sein de la famille», précise Tanya Salmeri, chef de la section Santé et mieux-être à la DRH.

Expliquer, mais surtout outiller

Intitulée «La violence conjugale et familiale, parlons-en», la table ronde a pour but d’outiller les participants et participantes qui apprendraient que des collègues sont victimes de ce type de violence. La professeure du Département de psychologie Marie-Ève Daspe est l’une des personnes invitées, elle qui fait de la violence dans les relations amoureuses son principal objet de recherche. Elle sera accompagnée de l’intervenante Catherine Boucher, formatrice au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. L’auteure Catherine Ethier, marraine du Regroupement, animera la discussion.

Marie-Ève Daspe et Catherine Boucher commenceront par décortiquer le phénomène complexe de la violence conjugale et familiale, puis elles proposeront des outils pour mieux la détecter ainsi que des pistes de solution, c’est-à-dire quoi faire et ne pas faire en cas de soupçons ou encore après un aveu de la part d’un ou d’une collègue. L’activité prendra fin par une séance de questions.

De l’importance du milieu de travail

L’Université de Montréal souhaite que cet évènement soit l’occasion de rectifier certaines idées préconçues au sujet de la violence conjugale et familiale. «Dans le milieu universitaire, on tend à penser que ce type de violence touche uniquement les milieux socioéconomiques plus défavorisés. Nous aimerions croire que c’est absent chez nous. Or, les études démontrent que le risque n’est pas moindre dans un milieu plus aisé», rappelle Mona-Lisa Appolon.

La conseillère ajoute qu’il ne faut pas oublier que le milieu de travail peut être un facteur de protection pour les victimes de violence conjugale et familiale. «Dans ces cas de violence, la dernière chose qu’on souhaite, c’est une perte d’autonomie financière. On cherche à mettre en place des mesures ou à prendre des arrangements qui permettront à la personne de conserver son emploi en dépit des difficultés qu’elle traverse. Le soutien des gestionnaires et des membres du personnel est très important, d’où notre responsabilité en tant qu’employés et employées de l’UdeM», dit-elle.

Cette activité de sensibilisation est la première étape d’une série d’actions et de formations qui seront proposées par la DRH au cours des prochains mois. «En tant qu’employeur, l’Université travaille dans le but d’être en mesure d’accueillir les victimes sans jugement et de les accompagner à leur rythme», conclut Mona-Lisa Appolon.

Table ronde «La violence conjugale et familiale, parlons-en»

  • Lundi 4 novembre, de 12 h à 13 h
  • Pavillon Roger-Gaudry, salle S-116, entrée libre

Quatre-vingts places sont disponibles: premier arrivé, premier assis.
On peut aussi assister à la table ronde par l’entremise de Zoom. Inscription.

Étant donné la nature délicate du sujet, un intervenant ou une intervenante de la maison d’hébergement Transit 24 sera sur place afin d’entendre les personnes qui manifesteraient le besoin d’obtenir de l’aide.