L'Université de Montréal dévoile son premier bilan carbone
- UdeMNouvelles
Le 9 décembre 2024
- Martin LaSalle
L’Unité du développement durable a récemment déposé le premier bilan carbone de l’UdeM pour l’année 2022-2023, en plus de faire connaître les résultats préliminaires pour l’année 2023-2024.
L'Université de Montréal vient de franchir un cap majeur dans sa démarche environnementale en publiant son tout premier bilan carbone vérifié. Cette radiographie détaillée des émissions de gaz à effet de serre (GES) révèle un total de plus de 63 000 tonnes d'équivalent dioxyde de carbone (t éq. CO2) pour l’année 2022-2023, réparties sur trois périmètres d'activités distincts.
Le premier périmètre, qui englobe les émissions directes de l'UdeM, totalise environ 28 400 t éq. CO2. À lui seul, le chauffage au gaz naturel des bâtiments représente 26 852 t éq. CO2, suivi des fuites des systèmes de réfrigération (1044 t éq. CO2) et des véhicules de service.
Le deuxième périmètre, qui concerne uniquement l'électricité achetée, affiche un modeste bilan de 254 t éq. CO2, un résultat attribuable à l'utilisation de l'hydroélectricité québécoise.
Le troisième périmètre, plus vaste, comptabilise les émissions indirectes. À ce chapitre, les déplacements quotidiens des usagers et usagères produisent 10 807 t éq. CO2, tandis que les voyages professionnels ajoutent 2735 t éq. CO2 au bilan. Cependant, les approvisionnements en biens et services pèsent lourd dans la balance avec 21 056 t éq. CO2 et la gestion des locaux loués équivaut à 814 t éq. CO2.
Une feuille de route vers la carboneutralité
Ce bilan permettra à l’UdeM de mieux suivre ses efforts de réduction des émissions, selon le coordonnateur au développement durable Stéphane Béranger et Thierry Gras Chouteau, conseiller à la lutte contre les changements climatiques, tous deux de l’Unité du développement durable.
«L'Université s'est fixé des objectifs progressifs pour les émissions des périmètres 1 et 2 en visant une réduction globale de 20 % d'ici 2025 par rapport à 2004-2005, suivie d'une baisse de 40 % d'ici 2030, avant d'atteindre la carboneutralité en 2040», indiquent-ils.
Le choix de l'année de référence 2004-2005 n'est pas anodin: il s’agit de l’année de référence que le Canada a adoptée à la suite de l’Accord de Paris sur les objectifs internationaux de réduction des émissions de GES.
Pour atteindre ses cibles, l'UdeM mise principalement sur l'électrification du chauffage. Le remplacement des chaudières à gaz naturel par des chaudières électriques, notamment à la centrale thermique et au pavillon Marie-Victorin, devrait permettre une réduction substantielle des émissions d'au moins 5000 t éq. CO2.
Une méthodologie rigoureuse
Les données qui ont permis de produire ce premier bilan ont été collectées par les unités responsables sur les différents campus de l’UdeM, soit celui de la montagne, ceux de Saint-Hyacinthe et de Laval et le campus MIL ainsi que la Station de biologie des Laurentides. Elles ont ensuite été analysées par l'Unité du développement durable, qui a soumis son bilan au vérificateur externe Enviro-accès.
Pour soutenir sa démarche environnementale, l'UdeM a également mis en place un fonds carbone afin de compenser les émissions de GES provenant des déplacements professionnels des membres du personnel.
Dans la même veine, l’Unité du développement durable offre un nouveau service d’accompagnement des unités et services de l’Université afin de les aider à quantifier leurs émissions de GES et à produire et mettre en œuvre un plan de réduction de leurs émissions.
Selon Stéphane Béranger et Thierry Gras Chouteau, le bilan carbone de l’UdeM s'inscrit dans la moyenne des établissements d'enseignement supérieur québécois, avec des résultats comparables à ceux de l'Université McGill, l’Université de Sherbrooke et l’Université Laval.
«Ce premier bilan carbone vérifié marque ainsi une étape cruciale pour l'UdeM vers la transition écologique, offrant une base solide pour mesurer les progrès à venir et ajuster les stratégies de réduction des émissions», concluent-ils.
Une application pour mesurer son empreinte carbone
L’Unité du développement durable a mis au point une application mobile gratuite qui permet de calculer sa propre empreinte carbone.
Accessible sur le site de l’Unité, l’application Votre empreinte permet de mesurer les émissions de gaz à effet de serre produites lors de déplacements professionnels et pendulaires (pour aller au travail et en revenir) et celles découlant de l’alimentation (en photographiant son assiette!).