Double déneigement du campus de la montagne: défi relevé!
Avec 74 cm de neige tombés en quatre jours, un froid intense, de la poudrerie et des vents atteignant parfois 90 km/h, le Québec n’est pas près d’oublier février 2025!
Au campus de la montagne de l’Université de Montréal, situé sur le flanc nord du mont Royal, cet évènement météo marquera aussi l’histoire pour les équipes du secteur voirie-terrain de la Direction des immeubles (DI). Elles auront été mobilisées pendant plus de six jours d’affilée, déneigeant à un rythme soutenu de 16 heures par jour. Leur seul objectif: tout mettre en œuvre pour rendre le campus «praticable» et permettre la reprise des activités le plus rapidement possible.
Les particularités du campus
Déneiger le campus de la montagne représente un véritable défi. Situé à flanc de montagne, avec 7 km de routes et 10 de voies piétonnières, il couvre une superficie dont la moitié comporte une inclinaison de 10 %. De plus, son exposition au vent du nord le rend particulièrement vulnérable aux intempéries. Pas étonnant qu’en hiver la gestion du déneigement de ce lieu d’enseignement requière une expertise pour assurer les déplacements sécuritaires de milliers de personnes: voies de circulation, trottoirs, rampes d’accès pour les personnes à mobilité réduite, quais et sorties de secours, sans compter 600 entrées d’immeubles et environ 1770 places de stationnement (en excluant la partie intérieure du garage Louis-Colin).
Gérer l’exceptionnel
David Dulude est surintendant du secteur voirie-terrain à la Division des services à la communauté de la DI depuis près de deux ans et demi. Il a supervisé la dernière opération de déneigement. Diplômé en éducation physique de l'UdeM, il a fait un virage vers la gestion d’établissements sportifs, domaine où il a travaillé pendant 25 ans. Passionné de cyclisme professionnel, il a également entraîné des athlètes de haut niveau.
Ce parcours atypique n'est pas sans lien avec sa gestion du déneigement. Sa stratégie? Créer un esprit d’équipe et inciter ses troupes à se surpasser tout en veillant à leur sécurité. Devant un défi de taille, il n’a pas été déçu des performances de ses «athlètes» de la mécanique et de la pelle. D’ailleurs, il n’est pas novice en matière de déneigement: «Mon père était déneigeur! Je suis tombé dedans quand j’étais petit!» dit-il.
Son équipe, qu'il compare à une formation de hockey, comptait trois «capitaines» qui se relayaient pour gérer les opérations 24 heures sur 24. Son «gardien de but», en l’occurrence son mécanicien, était en fonction 16 heures par jour pour réparer l’équipement constamment en panne ou endommagé par les conditions extrêmes. Et bien sûr, ses «joueurs»: 15 employés de la voirie, rejoints par 11 préposés aux services généraux (du cireur de plancher aux soudeur, menuisier, peintre ou maçon), tous mobilisés pour déneiger le lieu. Dévoués, ils ont travaillé sans relâche, surmontant la fatigue et les longues heures en poste. Certains ont même dû dormir sur place, incapables de rentrer chez eux et de revenir à temps pour leur prochain quart.
Mettre la main à la «pelle»
«C’est incroyable ce que mon équipe a accompli et souvent juste avec une pelle!» souligne David Dulude. Car les épandeuses de sel et les déneigeuses, les chargeuses à roues et les chenillettes pour les trottoirs ont fréquemment subi des bris et des pannes. La pelle a donc été un élément clé pour venir à bout de la neige. Par moments, il a fallu briser de grosses plaques de neige compacte à la main pour aider la souffleuse à faire son travail!
«La communauté n’a pas toujours conscience du travail que ça demande, ce n’est pas parfait, mais on en travaille un coup! Ce qui me rend le plus fier, c’est qu’il n’y a eu aucune blessure et mon équipe a montré une incroyable solidarité et une persévérance hors du commun», indique le surintendant.
Même si plus de 80 % de la neige a été évacuée, l'équipe doit se préparer pour la prochaine bordée. Et dès que ses membres auront repris leur souffle, David Dulude se promet un temps de recul: «On a appris beaucoup de cet évènement et l'on compte en tirer des leçons pour faire mieux!» conclut-il.