Retracez l’histoire de vos ancêtres québécois
- UdeMNouvelles
Le 17 mars 2025
- Virginie Soffer
Le Registre de la population du Québec ancien s’enrichit considérablement. Une mine d’or pour les généalogistes, les historiens et de nombreux chercheurs.
Environ 740 000 actes de baptême, de mariage et de sépulture ont été ajoutés dans le Registre de la population du Québec ancien. Cette importante mise à jour s'étend sur la période 1849-1861, élargissant considérablement la portée de cette base de données qui couvre désormais les années 1621 à 1861.
Réalisé dans le cadre du Programme de recherche en démographie historique de l'Université de Montréal, en partenariat avec l’Institut généalogique Drouin et financé par la Fondation canadienne pour l'innovation, ce projet intitulé «Transcender les frontières: une infrastructure historique démographique pour l'étude des familles canadiennes-françaises en mouvement» apporte un éclairage nouveau sur la démographie du Québec en permettant de retracer les lignées familiales québécoises jusqu'en 1861.
Élargissement d’une base de données unique au monde
Le Registre de la population du Québec ancien remonte jusqu'à 1621, ce qui est assez particulier pour une base de données de cette nature. «Cette richesse de données s'explique par le contexte de la colonisation française du Québec au 17e siècle. À cette époque, la France a envoyé un flux initial d'immigrants, mais par la suite, l'immigration s'est considérablement réduite, laissant la colonie se développer principalement par accroissement naturel. Cette période semi-fermée a permis une observation unique de la population, préservant la base de données des perturbations liées à l'émigration et offrant ainsi une fiabilité statistique exceptionnelle», indique Lisa Y. Dillon, professeure de démographie à l’Université de Montréal.
Cette particularité confère au Québec une rare occasion d'analyser sur plusieurs décennies une population relativement stable, sans les biais entraînés par des mouvements migratoires importants. En effet, la précision des études est moins altérée par les départs ou les déplacements des individus, qui souvent laisseraient des données incomplètes. Cette stabilité démographique jusqu'au 19e siècle, où une partie de la population émigre vers la Nouvelle-Angleterre, a permis d'établir une continuité dans les analyses.
L’agrandissement de la base de données sur la période allant de 1849 à 1861 présente de nouveaux défis pour suivre les nouveaux mouvements de population. «L'intégration des actes des registres paroissiaux de l'Acadie et de l'Ontario nous permet de relever ce défi, du moins en partie», précise Lisa Y. Dillon.
Une base de données multigénérationnelle
L'un des avantages majeurs de cette base de données réside dans sa nature multigénérationnelle. «Cela permet une reconstitution familiale complète jusqu'à neuf générations pour certains individus, ce qui offre une perspective précieuse sur l'évolution démographique et sociale du Québec», explique Lisa Y. Dillon.
Dans le cadre d’un projet intitulé Le peuple canadien = The Canadian Peoples, sous la codirection de Lisa Y. Dillon, des étudiants et étudiantes ont préparé les données personnelles de 40 millions de Canadiens tirées des recensements effectués de 1851 à 1921. Lorsqu’il sera possible de réunir ces données avec celles du Registre de la population du Québec ancien, l’évolution de la population québécoise depuis ses débuts jusqu’au 20e siècle pourra être suivie encore plus clairement.
De nouveaux sujets de recherche à explorer
Cet élargissement du Registre de la population du Québec ancien ouvre la voie à une multitude de recherches non seulement pour les démographes et les généalogistes, mais aussi pour de nombreux autres chercheurs et chercheuses en histoire, anthropologie, etc.
«Nous pouvons utiliser cette base de données comme un laboratoire pour étudier des phénomènes tels que la fécondité ou le vieillissement de la population par exemple. Grâce à cette base de données où il est possible de croiser toutes sortes de variables comme dans un cube Rubik, nous pouvons effectuer des recherches basées sur des preuves fiables», conclut Lisa Y. Dillon.
Pour en savoir plus
Pour plus d'informations sur le Registre de la population du Québec ancien, c'est par ici.