Bravo Recherche 2025 marque une année riche en distinctions à l’UdeM

La cérémonie Bravo Recherche

La cérémonie Bravo Recherche

Crédit : Liv Mann Tremblay

En 5 secondes

L'UdeM a célébré les réalisations marquantes de sa communauté scientifique au cours de la cérémonie annuelle Bravo Recherche, tenue le 6 mai.

À l’occasion de la cérémonie Bravo Recherche 2025, l’Université de Montréal a mis en lumière l’excellence de ses chercheuses et chercheurs et de leurs réalisations, qui rayonnent bien au-delà des murs de l’établissement. Cette célébration annuelle rend hommage à une communauté scientifique dynamique, dont les travaux, qu’ils relèvent du droit, de l’histoire, de la santé, des sciences naturelles ou de la technologie, contribuent à faire avancer la société et à répondre aux grands défis contemporains.

Au cours de cette soirée, l’Université a souligné les renouvellements de chaires de recherche du Canada (10) et de chaires philanthropiques (12), l’obtention de subventions majeures (28), de chaires philanthropiques (10), de prix québécois (22), de prix canadiens (35) et de prix internationaux (14). 

Les réalisations de six chercheurs ont retenu l’attention d’UdeMNouvelles. 

Anne Gallagher, du Département de psychologie et du Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine

Anne Gallagher est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuropsychologie de l'enfant et en imagerie cérébrale, qui vient d’être renouvelée.

Quels sont les objectifs principaux de votre programme de recherche pour ce renouvellement?

Nous souhaitons optimiser la détection précoce des nourrissons issus de diverses populations pédiatriques à haut risque de troubles du développement neurologique et mettre au point des stratégies d'intervention précoces et personnalisées. Pour atteindre cet objectif, mon équipe et moi nous concentrons sur deux populations cliniques néonatales, à savoir les enfants atteints de maladies cardiaques congénitales et les nourrissons nés prématurément, qui présentent souvent des troubles du neurodéveloppement. En utilisant une évaluation interdisciplinaire et des techniques d’imagerie cérébrale multimodale, nous visons à caractériser les trajectoires de développement, à étudier les mécanismes cérébraux sous-jacents des déficits développementaux, à cibler des marqueurs prédictifs des troubles du développement neurologique et à concevoir des outils cliniques permettant d'optimiser et de personnaliser les services de santé pédiatriques. À cet égard, un axe translationnel des travaux de la Chaire concerne l'élaboration d'outils de dépistage à l’aide de la neuro-imagerie multimodale. Avec des partenaires locaux – l’UdeM, Mila [l'Institut québécois d'intelligence artificielle], les universités McGill et Concordia – et internationaux, soit des collègues de France, de Chine, des États-Unis et de Cuba détenant des expertises de pointe en ingénierie, mathématiques, physique et traitement de signal, nous travaillons sur des outils de collecte et d’analyse de données cérébrales multimodales afin de trouver des marqueurs prédictifs des troubles neurodéveloppementaux.

Comment envisagez-vous l'évolution de vos travaux pour mieux intervenir auprès des enfants présentant des troubles neurodéveloppementaux?

Au terme du renouvellement de la Chaire, je souhaite sincèrement que nos travaux auront permis de caractériser la relation entre les altérations cérébrales et les profils développementaux de ces enfants et de mieux comprendre les mécanismes cérébraux sous-jacents aux troubles du neurodéveloppement qu’ils présentent. Cela devrait permettre d’offrir un suivi mieux adapté, voire personnalisé, à nos populations cliniques d’intérêt. Les interventions élaborées et validées dans nos travaux comme étant efficaces pour améliorer le devenir des enfants nés avec une cardiopathie congénitale ou nés prématurément seront, je l’espère, utilisées en clinique dans divers centres hospitaliers au Canada et ailleurs. À titre d’exemple, nous menons actuellement une étude multicentrique de faisabilité dans le but de faire un essai clinique randomisé sur une intervention de yoga parent-enfant offerte à des familles d’enfants de quatre à sept ans qui sont nés avec une maladie cardiaque. Le but de cette intervention est d’améliorer les habiletés attentionnelles de ces enfants et de réduire le stress très souvent présent chez les parents d’enfants nés dans un contexte de vulnérabilité neurologique.

Liam Paull, du Département d'informatique et de recherche opérationnelle

Liam Paull a remporté le prix Chercheur exceptionnel en début de carrière d'Informatique Canada.

Que vient souligner ce prix?

Ce prix récompense les professeurs et professeures au Canada qui ont apporté une contribution significative à la recherche en informatique depuis les 10 ans suivant l'obtention de leur doctorat.

Quelles sont les recherches que vous souhaitez entreprendre dans les prochaines années?

Les recherches que je mène dans mon laboratoire ont trait à la robotique mobile. J'ai travaillé sur des robots sous-marins, des robots d'intérieur et des véhicules autonomes. Je cherche entre autres à comprendre comment un robot mobile peut représenter le monde qui l'entoure afin de savoir où il se trouve et de déterminer les types de tâches qu'il pourrait accomplir. Récemment, nous avons assisté au développement et au lancement de modèles génératifs incroyablement puissants, tels que ChatGPT. Mes travaux porteront prochainement sur la manière d'exploiter les informations codées dans ces modèles pour aider les robots à effectuer des raisonnements et des tâches complexes.

Yves Brun, du Département de microbiologie, infectiologie et immunologie

Yves Brun a obtenu une subvention majeure du Fonds de recherche biomédicale du Canada et du Fonds d'infrastructure de recherche en sciences biologiques.

Qu’est-ce qui vous a valu cette importante subvention?

Nous avons réuni une équipe possédant une expertise reconnue en microbiologie, microscopie, chimie médicinale et intelligence artificielle [IA], composée de professeures et professeurs ayant déjà collaboré avec succès par le passé. Nous avons également démontré de manière convaincante que la combinaison de nos approches à haut débit et des méthodes d’IA offrait un fort potentiel pour découvrir de nouveaux antibiotiques avec de nouveaux mécanismes d’action.

Que vous permettra d’accomplir cette subvention?

Cette subvention nous permettra de créer une plateforme expérimentale capable de produire de grandes quantités de données d'entraînement, riches en informations, afin d’aider les modèles d’intelligence artificielle à apprendre quels types de composés chimiques pourraient présenter une activité antibiotique. Nous validerons ensuite ces prédictions en laboratoire pour en améliorer la précision. Enfin, lorsque des composés prometteurs seront ciblés – par l’IA ou par des expériences –, nous poursuivrons leur développement à l’aide d’approches en chimie médicinale.

  • La cérémonie Bravo Recherche

    La cérémonie Bravo Recherche

    Crédit : Liv Mann Tremblay
  • La cérémonie Bravo Recherche

    La cérémonie Bravo Recherche

    Crédit : Liv Mann Tremblay
  • La cérémonie Bravo Recherche

    La cérémonie Bravo Recherche

    Crédit : Liv Mann Tremblay
  • La cérémonie Bravo Recherche

    La cérémonie Bravo Recherche

    Crédit : Liv Mann Tremblay
  • La cérémonie Bravo Recherche

    La cérémonie Bravo Recherche

    Crédit : Liv Mann Tremblay

Françoise Armand, professeure émérite du Département de didactique

Françoise Armand a reçu le prix Georges-Émile-Lapalme 2024 du gouvernement du Québec.

Que vient souligner ce prix?

Cette distinction souligne ma contribution à la qualité et au rayonnement de la langue française. Depuis les années 1990, je me consacre à la didactique du français langue seconde en cherchant à promouvoir une approche inclusive qui tient compte de la diversité linguistique et culturelle de nos milieux scolaires. Tout au long de ces années, je me suis engagée à améliorer l’enseignement du français aux élèves immigrants en élaborant des approches pédagogiques adaptées à leurs réalités de plurilingues apprenant le français comme langue additionnelle. Mon objectif, dans le cadre du projet ÉLODiL [Éveil au langage et ouverture à la diversité linguistique], a toujours été de favoriser leur intégration linguistique et sociale, tant au Québec qu’ailleurs, et de faire du français une langue d’intégration dans un esprit d’ouverture et de respect de la diversité linguistique et culturelle. Ce prix reconnaît cet engagement de longue date pour une éducation inclusive qui conçoit les langues maternelles des élèves immigrants comme une richesse et non comme un obstacle à cette intégration au sein de la société québécoise.

À cet égard, mon dernier projet de recherche, mené avec la professeure Catherine Gosselin-Lavoie et plusieurs autres collègues, les Albums plurilingues ÉLODiL, vise à promouvoir l'apprentissage de la lecture en français et le plaisir de lire en valorisant le plurilinguisme. Il propose, au moyen de l'exploration d'albums de littérature jeunesse traduits dans de multiples langues, autant les langues de l'immigration que les langues autochtones, des ressources pédagogiques qui utilisent la diversité linguistique pour soutenir l'apprentissage du français, favorisant ainsi une éducation inclusive auprès de tous les élèves.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir du français?

Ce que je souhaite pour l’avenir du français, c’est que nous trouvions une façon de défendre sa place et son statut de langue officielle tout en légitimant les langues maternelles des élèves immigrants et en redonnant leur place aux langues autochtones. Qu’on trouve cet équilibre subtil où l’on affirme la nécessité de valoriser le français, mais dans un contexte d’éducation inclusive.

Miriam Cohen, de la Faculté de droit

Miriam Cohen a été admise à la prestigieuse Global Young Academy.

Que vient souligner cette nomination et en quoi aura-t-elle une influence sur vos recherches?

C’est un véritable honneur pour moi d’être admise à la Global Young Academy, une société internationale de jeunes scientifiques à travers le monde, toutes disciplines comprises. Cette marque de reconnaissance reflète l’importance accordée à la recherche en droit, notamment les travaux portant sur la justice internationale, les droits de la personne et les réparations. Elle souligne la pertinence de ces travaux dans une perspective de coopération et de dialogue internationaux et interdisciplinaires.

Être membre de l’académie me permettra de renforcer des collaborations avec des collègues de diverses disciplines et régions du monde et de participer à des projets collectifs sur des questions globales contemporaines, dont celles liées à la justice climatique, aux réparations et à la protection des droits de la personne. Mes recherches s’inscrivent dans l’analyse des mécanismes juridiques visant à la réparation et à l’inclusion, qu’il s’agisse de procès pour crimes contre l’humanité et violations des droits de la personne, de revendications climatiques portées devant les tribunaux internationaux ou encore d’initiatives pour inscrire la justice réparatrice au cœur des réponses étatiques et institutionnelles.

Sur quel sujet voudriez-vous travailler dans l’avenir?

Je projette de poursuivre mes travaux sur la justice internationale, la protection des droits de la personne dans une perspective comparée et les réparations concernant les violations du droit international. Je souhaite approfondir les croisements entre justice climatique et justice réparatrice en examinant comment les normes internationales peuvent être mobilisées pour répondre à la crise climatique et comment elles peuvent contribuer à transformer les cadres existants vers une justice plus inclusive et une gouvernance climatique plus équitable. Je m’intéresse également à la manière dont le droit peut servir d’outil d’autonomisation, comme un levier pour reconstruire des relations et pour imaginer des futurs plus justes. Cela inclut des projets sur les mécanismes de réparation collective et la reconnaissance des préjudices transgénérationnels dans le cadre de la justice internationale.

Philippe St-Jean, du Département de physique

Philippe St-Jean a obtenu une subvention majeure du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Quels sont les objectifs principaux de votre projet de recherche? Et comment s'inscrivent-ils dans la Stratégie quantique nationale du Canada?

Le principal objectif de mon groupe de recherche est d’élaborer de nouveaux systèmes photoniques permettant de contrôler l'écoulement de la lumière dans des géométries et configurations bien particulières. Il s'agit d'une stratégie critique pour créer et manipuler l'information quantique, encodée optiquement, plus efficacement et de manière plus robuste. Ces systèmes comprennent à la fois des nanostructures fonctionnalisées et des boucles de fibres optiques inspirées de la physique des peignes de fréquence, dont la mise au point a été récompensée par le prix Nobel de physique en 2005. En ce sens, nous avons récemment démontré comment, dans ces systèmes, nous pouvons produire des états de Hall quantique avec de la lumière. Ces états sont particulièrement intéressants pour des applications en métrologie quantique et en traitement de l'information quantique, deux sujets au cœur de la Stratégie quantique nationale du Canada.

Quelles avancées espérez-vous faire grâce à ce financement dans les prochaines années?

Une des idées les plus disruptives que nous souhaitons mettre en œuvre, qui est au centre de notre projet Alliance quantique, est la conception d’une nouvelle plateforme optique pour la simulation quantique. Cette plateforme envisagée consiste en un peigne de fréquence ou boucle de fibre optique modulée couplée à des circuits supraconducteurs. L'avantage de cette plateforme résiderait dans la possibilité de passer à l'échelle, soit augmenter la taille du système, aisément parce que 1) l'information quantique est encodée dans la fréquence de la lumière plutôt que dans des mémoires quantiques spatialement distantes et que 2) la plateforme se base sur des technologies très matures, issues du domaine des télécommunications.