L’UdeM au cœur d’un grand chantier informatique
- UdeMNouvelles
Le 7 juillet 2025
- Raphaële Bourgon-novel
L’Université de Montréal mène un projet d’envergure pour adapter ses infrastructures technologiques aux besoins de sa communauté.
Au cours des dernières années, l’équipe des Technologies de l’information (TI) de l’Université de Montréal a lancé un grand chantier de mise à niveau de ses infrastructures technologiques. L’objectif: moderniser une architecture réseau conçue à la fin des années 1990 et remplacer des équipements datant de près de 20 ans pour les adapter aux besoins pédagogiques, technologiques et scientifiques d’aujourd’hui et de demain.
D’un réseau en étoile à un réseau en anneau
À l’origine, la circulation de l’ensemble des données de l’Université passait par le pavillon Roger-Gaudry. «C’était une configuration en étoile: un seul point central, le pavillon Roger-Gaudry, auquel tous les autres pavillons étaient reliés», explique Carl Houde, directeur principal de la division Exploitation et soutien aux utilisateurs des TI. Il mène une transformation en profondeur de l’architecture informatique de l’UdeM depuis son arrivée aux Technologies de l’information, en 2017.
Ce réseau étoilé posait un problème de redondance, car, en cas de panne au pavillon Roger-Gaudry, les connexions de l’ensemble des pavillons étaient interrompues. La refonte actuelle repose sur un principe différent: celui de l’anneau. En connectant les trois centres de données – le pavillon Roger-Gaudry, le campus MIL et le campus de Laval – dans une boucle fermée, on assure une meilleure fiabilité des infrastructures. Si l’un des centres rencontre un problème, le trafic peut simplement passer par un autre chemin, sans causer d’interruption de service.
Une opération délicate et complexe
Mettre en place cette nouvelle configuration n’a pas été de tout repos. «Le projet a duré environ cinq ans et le contexte de la pandémie a énormément ralenti les choses», indique Carl Houde. Parmi toutes les étapes du projet, l’installation de la fibre optique entre les campus a été particulièrement ardue en raison de longues négociations avec les villes de Montréal et de Laval pour permettre le passage des équipements sur leurs territoires.
Aujourd’hui, l’anneau est en fonction et le cœur du réseau, appelé réseau fédérateur, a été entièrement renouvelé. Mais changer l’architecture complète d’un réseau, c’est un peu comme refaire les fondations d’une maison… pendant qu’on y habite! L’équipe des TI a dû jongler avec des configurations complexes, comportant parfois peu d’éléments explicatifs, ainsi qu’avec des équipements bien souvent désuets. Certaines pannes informatiques survenues ces derniers mois ont d’ailleurs été causées par cette délicate opération. «Ce sont des passages obligés. On change non seulement les équipements, mais aussi les routes que prennent les données», dit Carl Houde.
L’Université a entamé l’automne dernier la modernisation du réseau d’accès, soit les quelque 200 salles de télécommunications réparties dans ses pavillons. Une deuxième phase essentielle pour répondre aux besoins émergents de sa communauté.
S’adapter à des besoins en constante évolution
En effet, les avancées technologiques et pédagogiques des dernières années exigent un réseau plus performant. L’enseignement hybride, qui combine l’enseignement en classe et celui en ligne, ou l’enseignement bimodal, qui consiste à donner un cours dans plusieurs salles simultanément indépendamment du pavillon, en sont de bons exemples. Le réseau audiovisuel doit donc être intégré au réseau de télécommunications. «Ce genre de pratique, de plus en plus courant, nécessite une configuration et une fiabilité que l’ancien réseau pouvait difficilement offrir», affirme Carl Houde.
Les salles de simulation utilisées par certaines facultés, les laboratoires numériques de même que les projets de domotique dans les bâtiments exigent eux aussi des infrastructures solides. Par ailleurs, les besoins des équipes de recherche ont évolué, ce qui a mené à la mise en place de nouvelles solutions de stockage, réparties entre les différents centres de données. Les TI ont même créé un réseau parallèle pour connecter à l’Internet des objets des équipements intelligents, comme des microscopes ou des réfrigérateurs de laboratoire.
Le Wi-Fi se met à jour
Autre volet important de cette modernisation des installations: le recalibrage complet des 4000 antennes Wi-Fi de l’Université. Il y a 15 ans, on prévoyait en moyenne 1,5 appareil connecté par personne. Aujourd’hui, c’est plutôt 4,5. Résultat: certaines zones ne sont plus adaptées à la densité d’appareils qu’elles doivent accueillir. Pour l’instant, près du quart des antennes ont été mises à jour. Le reste le sera au cours des deux prochaines années.
Une nouvelle méthode de configuration, déjà implantée dans les nouveaux pavillons, permet aux appareils de se connecter à l’antenne la plus proche plutôt que de rester accrochés à celle qu’ils ont captée en premier dans un pavillon, ce qui améliorera nécessairement la qualité des connexions. La dernière étape de ce grand projet de modernisation du réseau sera d’étendre à l’ensemble des pavillons cette nouvelle configuration.
Vers un réseau moderne, fiable et performant
Pour Carl Houde, «le chantier majeur mené par les TI au cours des dernières années prépare l’Université à son avenir numérique». À l’issue de ce projet d’envergure, en 2026, l’Université disposera d’un réseau modernisé, capable de répondre efficacement aux exigences technologiques actuelles et futures.