Accès contrôlé aux données de recherche: bilan du projet pancanadien piloté par l’UdeM

Jonathan Reeves-Latour

Jonathan Reeves-Latour

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

L’UdeM pilote un projet pancanadien qui vise à produire une feuille de route pour améliorer la gestion de l'accès contrôlé aux données de recherche au Canada.

Au printemps dernier, l’Université de Montréal a été mandatée par l’Alliance de recherche numérique du Canada pour piloter un projet d’envergure visant à formuler des recommandations quant à la gestion efficace et sécuritaire des données de recherche critiques au Canada.

Nous avons rencontré Jonathan Reeves-Latour, conseiller principal en accès et protection des données de recherche, pour faire un bilan des travaux effectués dans ce vaste chantier.

Pouvez-vous nous rappeler les principaux objectifs du projet?

Bien sûr! L'Initiative de gestion de l’accès contrôlé aux données de recherche a pour but de soutenir la communauté de la recherche dans la gestion de l'accès contrôlé aux données de recherche en renforçant la sécurité des données critiques tout en maintenant un accès contrôlé aux données aux fins de partage et de réutilisation.

Cette initiative rassemble 29 partenaires à travers le Canada, dont des universités, des centres de recherche et des centres hospitaliers. Nous avions le mandat de tester des outils technologiques, d’élaborer des processus de travail et de produire une feuille de route qui décrit l’état actuel de l’écosystème de recherche canadien en ce qui concerne la gestion de l’accès contrôlé. Cette feuille de route propose des recommandations concrètes pour une meilleure gestion de cet accès contrôlé aux données de recherche.

Quels ont été les grands jalons depuis le début du projet?

Nous avons formé trois groupes de travail pour aborder différentes questions liées à l’accès contrôlé aux données de recherche. Le premier groupe s’est concentré sur les paramètres technologiques pour assurer une sécurité optimale des services de dépôt de données, surtout en cas de données critiques. Le deuxième groupe a travaillé sur le cadre règlementaire et les processus de gouvernance des données. Enfin, le troisième groupe a fait un état des lieux et une revue de la littérature pour désigner les meilleures pratiques en matière de gestion de l’accès contrôlé aux données de recherche. Nous avons également organisé des rencontres mensuelles avec tous les partenaires pour échanger sur l’évolution des travaux de chaque comité.

Des tests ont aussi été réalisés afin d’évaluer une nouvelle fonctionnalité permettant de déposer des données critiques dans le Dépôt fédéré de données de recherche, une plateforme nationale qui permet de partager et de préserver les données de recherche. Le plan comprenait des tests relatifs à l’application du chiffrement, au processus de dépôt des données et au processus de demande d’accès aux données restreintes sur la plateforme.

Finalement, une feuille de route est en cours de rédaction afin de présenter les résultats de ces tests et les recommandations qui feront progresser la gestion de l'accès contrôlé aux données de recherche au Canada. Cette feuille de route sera déposée ce printemps à Innovation, Sciences et Développement économique Canada avant d’être largement diffusée dans le milieu de la recherche au pays.

Peut-on avoir un avant-goût de ces recommandations?

La feuille de route comprendra une dizaine de recommandations liées aux tests du Dépôt fédéré de données de recherche. Les groupes de travail ont également formulé une trentaine de recommandations qui couvrent divers sujets: le formulaire de consentement, l’information requise pour obtenir l’accès aux données de recherche, les restrictions établies dans le cas de données critiques, etc. L’idée sera d’outiller les organisations de recherche et les dépôts de données dans la gestion de données à accès restreint ainsi que de permettre aux chercheurs et aux chercheuses d’adopter de bonnes pratiques lorsque vient le temps de personnaliser les paramètres des restrictions d’accès les plus appropriées à leur situation. En somme, il y a de nombreuses considérations qui feront l’objet de recommandations concrètes dans la feuille de route.

Quelle est la suite prévue des travaux?

Nous prévoyons une deuxième phase de collaboration avec l’Alliance de recherche numérique du Canada dès ce printemps. Cette phase permettra d’approfondir le travail à la suite des recommandations formulées et d’élaborer des initiatives internes liées aux données critiques qui profiteront tant à l’UdeM qu’à d'autres organisations de recherche canadiennes.

Cette deuxième phase sera alimentée par les travaux de l’Université de Montréal pour la mise en place d’un écosystème des services numériques en recherche, dont l’objectif sera d’éliminer les cloisonnements entre les différentes unités fournissant des services à la recherche et de favoriser la collaboration interservices. Des ateliers seront organisés tout au long de l’année pour examiner chaque étape du cycle de vie d’un projet de recherche afin d’améliorer les pratiques d’accès aux données de recherche critiques et d’optimiser l’offre de services à la communauté de la recherche.

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