Du doctorat à… une foule de possibilités!
Lorsqu’elle faisait son doctorat en biologie cellulaire et pathologie au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Nguyen-Vi Mohamed ne souhaitait pas nécessairement obtenir un poste dans une université. Ce qu'elle aimait, c’était de travailler sur son objet d’étude, soit les mécanismes de propagation de la maladie d’Alzheimer. Qui l’ont menée à entreprendre un postdoctorat. Par la suite, elle a senti qu’elle avait fait le tour de ce qui l’intéressait dans le milieu universitaire et elle a eu envie d’explorer d’autres possibilités. C’est ainsi qu’elle a découvert MEDTEQ+, un consortium pancanadien de recherche industrielle et d’innovation en technologies médicales.
«J’ai envoyé mon curriculum vitæ sans qu’il y ait de poste affiché et cela a fonctionné, explique-t-elle. Je voyais mon parcours en recherche et les nombreuses compétences transversales que j’ai pu acquérir comme une boîte à outils à mettre au profit de l’organisation et qui me permettrait d'avoir une évolution de carrière rapide.»
Elle a eu raison. Entrée comme chargée de comptes et de projets dans l’entreprise, elle a été promue quelques mois plus tard conseillère principale à la vitrine d’innovation en santé. Puis elle est devenue consultante en santé chez Innovitech, qui a créé le modèle d’affaires de MEDTEQ+ et qui gère l’organisation en impartition.
«Récemment, j’ai travaillé sur une mise à jour de la cartographie de l’intelligence artificielle en santé au Québec, dit-elle. Actuellement, je brosse le tableau québécois de l’ARN thérapeutique, qui comprend des technologies comme le vaccin contre la COVID-19. Je ne pourrais pas faire mon travail sans être reliée à l’écosystème de recherche universitaire.»
Trouver une façon concrète d’aider les autres
Julie Legault, titulaire d’un doctorat en psychologie de l’UdeM, cherchait pour sa part une façon concrète d’aider les gens. Elle l’a trouvée en jasant avec un coéquipier de disque d’équipe (ultimate Frisbee), qui travaille chez Eugeria, un développeur de produits pour soutenir le maintien de l’autonomie des personnes ayant des troubles cognitifs.
«L’entreprise voulait engager une personne avec un profil comme le mien, j’ai postulé et j’ai commencé à y travailler un an et demi avant de terminer mon doctorat», raconte-t-elle.
Comme gestionnaire de produits et du laboratoire d’innovation, elle met ses forces à profit.
«Je fais de la coordination, j’utilise mon expertise en compréhension des troubles cognitifs liés au vieillissement, qui était mon sujet de recherche, et je suis en relation d’aide parce qu’une partie de notre clientèle est constituée de proches aidants», énumère Julie Legault.
Même si son doctorat n’était pas un préalable pour son poste, ses patrons le mettent fièrement de l’avant, surtout auprès de l’autre portion de la clientèle composée d’établissements du réseau de la santé, comme des CLSC, des CHSLD et des ressources intermédiaires.
«Mon doctorat vient donner du sérieux à la recherche utilisateur que nous faisons pour concevoir des produits qui aideront notre clientèle aux prises avec des troubles cognitifs, mentionne-t-elle. Il faut toujours bien définir la question de recherche et les outils qui seront employés pour recueillir les données parce que, sinon, on peut facilement se perdre.»
Toujours continuer d’apprendre
C’est la soif d’apprendre qui a poussé Marianne St-Onge à réaliser son doctorat en sciences de l’éducation. Par la suite, elle a rapidement obtenu un poste de professionnelle à l’Université de Montréal, puis dans l’appareil gouvernemental, jusqu’à ce qu’elle fonde, avec une collègue du doctorat, l’entreprise EFE – Groupe de recherche et consultance.
«J’ai toujours eu de la facilité à trouver des emplois, affirme-t-elle. Partout où je suis allée, le doctorat était très valorisé et aussi reconnu dans l’échelle salariale.»
Marianne St-Onge a également senti que, comme consultante qui effectue des évaluations de programmes et de la recherche indépendante, le doctorat aide à gagner la confiance des gens. «Ça vient crédibiliser l’approche», dit-elle.
Le goût d’apprendre est toujours présent chez Marianne St-Onge et c’est ce qui l’a conduite récemment à entreprendre une maîtrise en art-thérapie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
«J’avais envie d’être encore plus proche du terrain, indique-t-elle. Mais la recherche ne me quittera jamais. Je pourrais étudier par exemple l’influence de l’art-thérapie sur les populations marginalisées délaissées par le système d’éducation. Tout est lié.»