Annik Gélineau: la gardienne des dossiers étudiants

En 5 secondes Ça mange quoi en hiver une registraire à l’Université de Montréal? Portrait d’une employée au métier aussi méconnu qu’essentiel.
Annik Gélineau

À l’Université de Montréal, des dizaines de milliers d’étudiantes et d’étudiants s’inscrivent à des programmes, suivent des cours, reçoivent leurs relevés de notes et, dans la majorité des cas, un diplôme viendra couronner leurs efforts.  

Derrière chacune de ces étapes se trouve une équipe discrète: celle du Bureau du registraire de l’Université. À sa tête, une employée passionnée par les projets et les gens, dont la mission est de faire en sorte que tout fonctionne et que tout soit conforme. 

«Quand tout va bien, personne ne parle de nous. Nous travaillons dans les coulisses. Mais le jour où un système tombe, tout le monde réalise notre importance», glisse en riant Annik Gélineau, registraire de l’UdeM. 

Pour le commun des mortels, un dossier étudiant se résume sensiblement à une suite de notes, de données personnelles et d’attestations. Pour la registraire et son équipe, c’est un élément pivot. Il permet aux étudiants et étudiantes de suivre leur progression, aux facultés de les accompagner, mais aussi à l’Université de déclarer ses effectifs au ministère de l’Enseignement supérieur afin d’obtenir le financement qui soutient ses activités. 

Le travail d’Annik Gélineau et de ses collègues est donc de nature administrative. Concrètement, il s’incarne entre autres dans le traitement de toute la documentation liée à l’identité – dont les documents d’immigration le cas échéant –, la formation des personnes-ressources facultaires (les techniciens et techniciennes en gestion des dossiers étudiants), le paramétrage de Synchro, l’accompagnement des facultés dans la planification de l’offre de cours et la création d’horaires.  

Le Bureau du registraire travaille étroitement avec un grand nombre d’autres acteurs dont le Service de l’admission et du recrutement, les Services à la vie étudiante, UdeM international, les Technologies de l’information, le secteur des droits de scolarité et les Études supérieures et postdoctorales. 

L’écoute, mais aussi le respect des règles

Derrière la mécanique administrative du Bureau du registraire se cache une conviction profondément humaine. «Il faut avoir à cœur l’étudiant ou l’étudiante et avoir les oreilles grandes ouvertes. Être bienveillant, patient, créatif. Parce que parfois, la solution n’est pas évidente et il faut sortir de la boîte», soutient Annik Gélineau.  

Elle tient tout de même à le mentionner: tenir le registre signifie aussi respecter les règles. «La bonne réponse n’est pas toujours celle attendue», dit-elle. Particulièrement lorsque vient le temps de respecter les échéances pour les inscriptions par exemple. 

Annik Gélineau et son équipe doivent donc composer avec des balises strictes et les réalités changeantes des étudiantes et étudiants et des facultés. «Les besoins évoluent. On ne fait plus les choses comme il y a 10 ou 20 ans. Alors, parfois, il faut réfléchir ensemble à faire évoluer le cadre», indique-t-elle. 

Stimulée par le service à la communauté

Avant d’arriver à l’UdeM, la registraire a travaillé plusieurs années dans le milieu communautaire, puis dans le réseau universitaire québécois, notamment à titre de coordonnatrice des études et responsable des stages à l’École nationale d’administration publique et de directrice du soutien aux études à l’Université du Québec en Outaouais. 

«Quand j’ai rejoint les rangs de l’UdeM en 2013, j’avais envie de me spécialiser. Le rôle du Bureau du registraire est crucial dans une grande université et je voulais m’y engager pleinement», souligne-t-elle. Devenue registraire en 2022, elle a travaillé, avec son équipe, à l’implantation d’Academic, un projet qui visait à revoir en profondeur la façon de préparer les horaires de cours.  

«Ce qui m’allume, c’est de cibler un besoin, de m’asseoir avec des partenaires et de trouver ensemble comment y répondre. Je me lève le matin en sachant que je contribue à une mission essentielle, soit celle de former la relève et d’accompagner des gens dans leurs projets», déclare fièrement Annik Gélineau. 

En somme, le Bureau du registraire ne fait pas les manchettes, et c’est sans doute mieux ainsi. Derrière chaque inscription, chaque attestation, chaque diplôme, il y a la main attentive de cette équipe et de sa dirigeante. Peut-être invisible, mais indispensable.  

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