Dans ce secteur urbain densément peuplé où circulent des milliers d’étudiants, de résidants et de véhicules chaque semaine, l’élégant édicule tout en transparence qui signale aujourd’hui l’entrée de la station fait presque oublier les défis d’ingénierie relevés et l’esprit d’innovation qu’il a fallu afin d’extraire les 30 000 m3 de roc de la montagne pour la construire.
Bien que quatre autres stations souterraines jalonnent le tracé du REM, la station Édouard-Montpetit posait des défis techniques uniques en raison de son implantation en milieu urbain, mais également parce qu’elle devait se raccorder au tunnel ferroviaire du mont Royal, situé à 72 m sous le niveau de la chaussée. D’une longueur de 5 km, ce tunnel excavé il y a plus de 100 ans servait jusqu’à tout récemment au passage des trains de banlieue se rendant à la gare Centrale, au centre-ville de Montréal.
Les travaux amorcés en 2018 devant le pavillon Marie-Victorin comprenaient ainsi le forage, le dynamitage et l’excavation du roc, ainsi que la réalisation de galeries souterraines permettant d’accéder au tunnel existant. Des obstacles ont surgi tout au long du projet, telles la dégradation importante d’une portion du tunnel sous la montagne, les difficultés d’approvisionnement pour certains matériaux, la proximité des infrastructures du métro de Montréal et du réseau d’aqueduc de la ville ou encore la détonation d’une charge explosive ancienne datant de la construction du tunnel en 1912. Si elle n’a fait aucun blessé, elle a entraîné des retards dans la poursuite du projet. Il faut également souligner les immenses efforts consacrés à l’excavation de plusieurs tonnes de roc, dont des quantités phénoménales ont été concassées et réutilisées pour fabriquer les ballasts ou remblais de la station Deux-Montagnes.
L’infrastructure intérieure de la station, équivalant à un immeuble de 20 étages, comprend cinq ascenseurs ultrarapides pouvant mener les usagers du quai à la voie de raccordement de la ligne bleue du métro en 20 secondes, et plus de 5000 personnes à l’heure.
La rapidité avec laquelle les passagers pourront maintenant se déplacer impressionne: le REM permettra de se rendre des rives nord et sud au campus de la montagne en moins de 30 minutes, d’accéder au centre-ville à partir du campus en 3 minutes, en plus d’être relié à la ligne bleue du métro.