Cinq mosaïques de Manuel Mathieu illuminent la station Édouard-Montpetit du REM

En 5 secondes L’artiste Manuel Mathieu signe «Le mont habité», une œuvre qui transforme la station Édouard-Montpetit du REM en voyage poétique souterrain.
Détail du «Mont habité» de Manuel Mathieu

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Cinq mosaïques monumentales signées Manuel Mathieu viennent illuminer la nouvelle station Édouard-Montpetit du Réseau express métropolitain (REM). L’artiste multidisciplinaire y dévoile Le mont habité, une œuvre poétique et inspirée de la matière même de la montagne qui abrite la station. 

 

La montagne, matière vivante

Creusée à 70 m sous terre, la station Édouard-Montpetit est la plus profonde au Canada et la deuxième en Amérique du Nord. Manuel Mathieu a choisi d’ancrer sa création dans cette réalité géologique en travaillant à partir du gabbro, la roche sombre extraite du mont Royal lors de l’excavation. 

«On a procédé à des explosions dans la montagne pour bâtir la station. Je voulais que le gabbro ne soit pas oublié. Ses motifs, vus au microscope, m’ont inspiré les formes des mosaïques. Je voulais qu’on ait la sensation que les images produites sortent de la pierre», confie l’artiste. 

Sous son microscope, le gabbro (pierre grise et mate à l’œil nu) s’est révélé coloré, vibrant et foisonnant de textures. C’est à partir de cette découverte que l’artiste a conçu la structure de ses cinq mosaïques, imaginant un dialogue entre l’infiniment petit et l’infiniment grand.

Pousser les limites de la mosaïque

Internationalement reconnu pour ses peintures oniriques, qui sont exposées dans le monde entier, Manuel Mathieu s’est aventuré ici dans un territoire nouveau, celui de la mosaïque. Pour lui, il ne s’agissait pas de transposer sa peinture sur un autre support, mais d’inventer un langage inédit. 

«Je ne voulais pas reproduire mes tableaux en mosaïque. Je voulais pousser les limites de ce support et créer quelque chose d’unique pour Montréal», explique-t-il. Il s’est entouré de spécialistes du studio Mosaika afin de créer de vibrantes céramiques qui ont ensuite été brisées pour constituer des mosaïques. Cela donne une œuvre texturée, presque cosmique, qui surprend par ses reflets et ses reliefs.

Entre ciel et terre

Le titre de l’œuvre, Le mont habité, évoque le mont Royal que nous habitons. Les mosaïques, installées à même la pierre, nous invitent à poursuivre notre voyage souterrain en ayant la tête dans les nuages.  

«Je voulais proposer une création en symbiose avec ce qui était déjà là», dit Manuel Mathieu. L’artiste joue avec la paréidolie, ce phénomène qui fait surgir des visages ou des formes familières dans des textures abstraites. Chacun peut alors se mettre à rêver et projeter ses propres visions dans ces hautes mosaïques. 

Un retour aux origines

Né en 1986 à Port-au-Prince, en Haïti, Manuel Mathieu est arrivé à Montréal à 19 ans. Il a alors étudié à HEC Montréal et il se souvient de ses longs trajets en autobus de Blainville, où sa grand-mère l’hébergeait, pour rejoindre l’Université. 

«Si l’on m’avait dit à l’époque que mes œuvres seraient exposées dans le métro, jamais je ne l’aurais cru!» raconte-t-il avec émotion. Pour lui, ce projet marque un retour symbolique à son point de départ dans la ville et montre tout le chemin parcouru. Aujourd’hui, à moins de 40 ans, il a reçu le titre de compagnon des arts et des lettres du Québec ainsi que la Médaille du couronnement du roi Charles III pour sa contribution culturelle au Canada. Avec ces cinq mosaïques, il inscrit un nouveau chapitre dans son parcours et rend un hommage vibrant à Montréal. 

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