Le Fonds Druide: un soutien pour la recherche en intelligence artificielle

Les diplômés de l’UdeM et fondateurs de Druide: André d’Orsonnens, Éric Brunelle et Bertrand Pelletier.

Les diplômés de l’UdeM et fondateurs de Druide: André d’Orsonnens, Éric Brunelle et Bertrand Pelletier.

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Alors que leur logiciel Antidote vient de fêter ses 20 ans, les fondateurs de Druide ont décidé de faire un don de un million de dollars sur cinq ans à leur «alma mater».

C’est à l’Université de Montréal que les trois actionnaires fondateurs de Druide ont fait leurs études, en tout ou en partie. Éric Brunelle y a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en informatique (1984 et 1988), André d’Orsonnens un baccalauréat en droit (1983) et Bertrand Pelletier un baccalauréat en informatique (1986). Par la suite, chacun a poursuivi sa route professionnelle, puis ils se sont retrouvés pour lancer leur société au début des années 90.

Une alliance naturelle

C’est plus précisément l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA), dirigé par Yoshua Bengio, chercheur mondialement connu pour ses avancées dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage profond, qui bénéficiera de ce don. Le Fonds Druide pour la recherche en analyse de texte comprend également l’attribution annuelle de la bourse Antidote à un étudiant dans ces secteurs de recherche, d’une valeur de 20 000 $. «Le professeur Bengio ouvre la voie pour l’avenir, et nous voulions l’aider à le faire le mieux possible. Toutefois, il demeurera libre d’orienter ses recherches comme il le souhaite, sans contrainte ni engagement», précise M. Brunelle.

De l’avis d’André d’Orsonnens, il s’agit d’une «alliance naturelle» qui va assurément porter ses fruits, même si elle est constituée dans un esprit de don. «Bien entendu, nous serons aux premières loges pour profiter des futures percées en intelligence artificielle! Néanmoins, la recherche est publique et pourra profiter à tous, aussi bien aux chercheurs qu’aux étudiants et au grand public», explique M. Brunelle. Par ailleurs, Druide espère tisser un maillage qui ne touchera pas que les idées, mais qui concernera aussi les gens. «Nous avons hâte d’accueillir les chercheurs issus de l’Institut qui viendront se joindre à notre équipe», poursuit-il.

En soutenant le MILA, Druide souhaite en outre contribuer au rayonnement de Montréal et de l’UdeM dans ce champ de recherche prometteur. «C’est un peu comme une graine qu’on plante et qu’on espère voir grandir. Il y a la Silicon Valley en Californie et Yoshua Bengio voudrait que Montréal devienne la “montagne” de l’intelligence artificielle. C’est très positif et plein de promesses. L’intelligence artificielle n’est pas une mode passagère, mais un engouement qui va assurément persister», estime Bertrand Pelletier.

Tout a commencé à l’Université…

Si le don est versé au MILA, il reste que l’intention première de Druide était de poser un geste pour l’université où ses trois fondateurs – et quatre de ses cinq actionnaires – ont effectué leurs études. Reconnaissant de la formation et de l’encadrement qu’il a reçus durant son séjour à l’UdeM, Bertrand Pelletier est heureux de pouvoir redonner à son tour. «Ce que j’y ai appris m’a servi tout au long de ma vie professionnelle. Sans cela, je ne serais pas ici aujourd’hui. C’est une façon de dire merci.»

André d’Orsonnens abonde dans le même sens. «Cet établissement universitaire a effectivement une très forte résonance chez nous. Pas uniquement chez la majorité des actionnaires, mais également chez plusieurs de nos employés, qui ont étudié à l’Université de Montréal en informatique et en linguistique.»

Diplômé en droit, M. d’Orsonnens a consacré sa pratique au litige commercial au sein du cabinet Heenan Blaikie pendant plusieurs années. «Un jour, Éric Brunelle a communiqué avec moi et il m’a parlé de son projet. Il m’a présenté Bertrand Pelletier, qui était un ami. C’est ainsi que tout a commencé. Au début, les gens m’ont demandé si je n’étais pas un peu fou de quitter mon emploi pour me lancer dans une telle aventure», se souvient-il.

L’avenir leur a toutefois donné raison, puisque Antidote, logiciel de correction grammaticale et d’aide à la rédaction, est utilisé par 1,1 million de personnes dans le monde. Les bases de ce logiciel remontent d’ailleurs au milieu des années 80: Éric Brunelle, alors étudiant à l’UdeM, en avait fait l’objet de son mémoire de maîtrise. Une idée qui a fait du chemin…