Vive le voisinage!
- Revue Les diplômés
Le 9 décembre 2019
- Martin LaSalle
La famille de 2050 a renoué avec les rapports de proximité qui favorisent les activités carboneutres. Le commerce électronique s’est métamorphosé et les colis sont maintenant livrés dans des pôles situés à distance de marche des habitations. Ceux-ci font partie d’une structure qui s’inscrit dans la mise en place d’installations de proximité, comme des marchés publics ainsi que différents services de santé et sociaux.
Crédit : ©Comme une imageDéclin des mégacentres commerciaux, apparition de comptoirs de livraison, résidences construites ou rénovées avec des matériaux plus efficaces et écologiques... La vie de quartier a repris ses droits!
Après des décennies où les principales activités familiales se déroulaient souvent loin du domicile, le rôle du quartier est redevenu central avec entre autres des commerces et des écoles dans les environs. De plus, la résidence familiale fait l’objet de rénovations avec des matériaux nobles ou nouveaux plutôt que d’être démolie et reconstruite à neuf.
En somme, la famille de 2050 a renoué avec les rapports de proximité qui favorisent les activités carboneutres, en plus de permettre une meilleure cohésion sociale, selon la vision de Gérard Beaudet, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal.
Près de chez soi
«La rentabilité des mégacentres commerciaux et des supermarchés a été plombée par le commerce électronique, ce qui a avantagé les commerces de proximité, avance M. Beaudet. L’ampleur des commandes à domicile engendrait toutefois un flot accru de véhicules sur les routes.» Les modes de livraison ont donc été revus et le commerce électronique s’est métamorphosé. Les colis sont maintenant livrés dans différents pôles situés à distance de marche des habitations.
«Ces pôles sont une sorte de magasin général nouveau genre, renchérit M. Beaudet. Ils font partie d’une structure qui s’inscrit dans la mise en place d’installations de proximité, comme des marchés publics ainsi que différents services de santé et sociaux.»
Un environnement bâti plus écologique
Au cours des dernières années, l’environnement bâti a aussi connu une révolution. On utilise de nouveaux matériaux durables, recyclables et réutilisables qui ont un meilleur rendement énergétique. Le bois et l’aluminium font partie des matériaux les plus employés dans la construction ou la mise en valeur des bâtiments.
«De plus, on valorise maintenant les structures existantes plutôt que de les démolir et d’en construire de nouvelles, car l’empreinte écologique de la construction neuve est généralement plus grande», illustre Gérard Beaudet. Et l’on accorde une plus grande importance à la valeur architecturale des édifices. «Après avoir vécu une phase de négligence en ce qui concerne l’entretien des bâtiments, en 2050, on effectue les travaux nécessaires pour éviter qu’ils tombent en désuétude.»
Des déplacements plus efficaces
Malgré les pôles commerciaux et de services, la population ne parvient pas à tout faire à pied, loin de là. Il existe encore quelques centres commerciaux de grande envergure, mais on s’y rend moins souvent. «Les gens se déplacent moins et mieux, lance M. Beaudet. De fait, grâce au traitement des données massives par l’intelligence artificielle, on connaît l’ensemble des besoins relatifs aux déplacements des usagers, ce qui permet de moduler l’offre. L’intelligence artificielle aide ainsi à prédire les grands patrons de mobilité – là où se trouve la demande – ainsi que les motifs et la temporalité des déplacements», conclut l’urbaniste.
Autre résultat concret? Le pont Samuel-De Champlain, inauguré en 2019, ne montre pas de signes de vieillissement en raison du nombre réduit de véhicules qui le franchissent; le pont Jacques-Cartier est toujours bien en selle au-dessus du Saint-Laurent et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine durera encore longtemps grâce aux importants travaux de réfection qui ont été exécutés dans les années 2020!